Annoncer sa grossesse à son patron peut-être très délicat. Car si certains boss sont bienveillants et accueillent avec joie cette heureuse nouvelle, d’autres ne voient que les soucis d’un congé maternité pris trop tôt. Je suis maman et chef d’entreprise et je comprends très bien que le fragile équilibre d’une société peut-être troublé par la grossesse d’une employée. Cependant il ne faut pas oublier que la vie d’une personne (et donc de deux êtres humains pendant la maternité) est bien plus importante que le maintient d’un chiffre d’affaires. Certaines lectrices du blog ont eu affaire à des patrons allant jusqu’à leur faire subir un vrai harcèlement psychologique. Parfois elles ont dû démissionner ou ont été rétrogradées, vous retrouverez leurs témoignages ci-dessous… Lire notre dossier sur la grossesse au travail : droits et devoirs des femmes enceintes.
Il n’est pas normal qu’aujourd’hui encore les femmes aient peur d’annoncer leur grossesse au travail et que rien ne soit mis en place pour les ménager quand elles en ont besoin. Fabriquer un être humain avec son propre corps n’est pas anodin. Et autant psychologiquement que physiquement, la femme enceinte doit être ménagée. Il en va de sa santé et de celle de son enfant.
Annoncer sa grossesse au travail : le début de l’enfer
Marmotte : Je pensais ne pas pouvoir avoir d’enfant naturellement et finalement, un petit miracle est arrivé… une collègue m’a traitée de menteuse à l’annonce de ma grossesse. Mon boss, était déboussolé car la version inféconde était franchement plus arrangeante pour lui. Puis ont commencé les remarques déplacées car j’avais très mauvaise mine, allais beaucoup aux toilettes, ou parce que j’avais une démarche de canard… En gros je simulais, j’exagérais pour me faire remarquer parce que « tu comprends j’ai regardé sur internet » ou « moi avant 6/7 mois j’ai rien senti, donc les douleurs ligamentaires non non c’est dans ta tête » ou « ma sœur a le même terme que toi et se porte comme un charme, remets toi un peu en question ». J’ai eu ensuite un décollement et j’ai du être arrêtée 3 jours car j’avais frôlé la fausse-couche et le but n’était pas de recommencer ! Quelques jours après mon retour on m’a reproché mes absences répétées (?) et on m’a rétrogradée. C’était une promotion « symbolique » je montais en grade mais pas de revalorisation salariale donc pas de contrat ou avenant. Mon travail et mon comportement n’étaient pas remis en question mais le boss avait textuellement un « bad feeling » . Les assistantes ont alerté la médecine du travail (avec des RH corrompus tout le monde s’en sortait bien) et m’ont fait la morale sur mon état psychologique (très fragilisé à cause de tout cela). C’est à une soirée où mon boss éméché est venu nous dire à moi et un collègue dont la femme était enceinte également que nous gâchions nos vies etc que j’ai décidé de dire stop à ce harcèlement moral. Les commerciaux de l’entreprise m’ont également incités à m’arrêter. Ce que j’ai fait. Les ragots ont ensuite commencé et me revenaient malheureusement aux oreilles mais j’étais enfin tranquille. Mon bébé est né en pleine santé, j’ai pris un congés parental de 3 mois et ai ensuite obtenu une mobilité en interne. Mais entre ma date de reprise et ma date de nouveau poste il y’avait un mois et demi. J’angoissais d’y retourner mais j’y suis allée tète haute ! Aujourd’hui je travaille dans une ambiance tellement saine que quand je repense a tout ça je n’arrive moi-même pas a y croire.
Shriley : Mon chef : « Tu ne vas pas me faire ça« . Puis il m’a hurlé dessus et j’ai fini aux urgences obstétriques. Léa : « C’est la pire connerie que tu puisses faire !!! Tu viens de te mettre dans une merde pas possible !!! Non mais à quoi tu penses franchement !!?? » voilà en gros la réaction d’une partie de mes collègues… Et travaillant dans un hôpital j’ai aussi eu le droit (manque de personnel oblige… ) à » purée elle va se mettre en arrêt, et comment on va faire pour nos vacances ? Allez et encore une en moins !!?? » enfin bon… Je m’y attendais alors ça ne m’a pas vraiment atteinte… heureusement certaines ont été très chaleureuses au contraire et m’ont félicitée 😊
Tiffany : Quand je l’ai annoncé à mon DRH, il m’a simplement dit « je suppose que c’est volontaire, vous n’avez pas arrêter la pilule ce matin…« , j’ai tenu quelques jours et je n’ai plus jamais remis les pieds là-bas.
Joanna : Un grand félicitations le jour de l’annonce de ma grossesse….. La semaine suivante un avertissement pour des choses dont je n’étais pas responsable et surtout aucun aménagement d’horaires ni des tâches à effectuer bien au contraire !
Julie : J’ai changé de travail en août et j’ai appris que j’étais enceinte à ce moment-là. En salon 1 mois plus tard, j’ai fait une fausse couche au milieu de tout ça. Personne n’était au courant et j’ai réussi à gérer ma fausse-couche de manière discrète (au milieu de collègues qu’on ne connaît pas et en plein centre d’un salon commercial). J’ai averti mon patron et mon mari est venu me chercher à 100km de chez moi. Je suis finalement retombée enceinte 3 semaines après (ça a été la plus belle nouvelle !!) et je me suis faite lynchée. On m’a dit que j’étais une traître, malhonnête, sans aucune conscience professionnelle et qu’on me pousserait à bout si je ne partais pas de moi-même. Pour ma santé et celle de mon bébé, on a mis fin intelligemment à mon contrat mais je resterai toujours en colère contre cette réaction, contre mon boss. A tous les patrons : soyez humains, les femmes ne sont pas des machines qui décident de tomber enceinte pour emmerder les entreprises…
Steph : Quand j’ai annoncé ma grossesse à ma patronne, elle a réagi comme je le pensais 😂 égoïstement. Je suis coiffeuse, et ma grossesse allait « désorganiser » son planning. 50 ans et pas d’enfant, elle n’a jamais vraiment accepté ma grossesse. J’ai quitté mon travail après mon congé mat.
Marie : Mon patron : « Félicitations !!! Vous savez dans votre état ce serait bien d’envisager une rupture conventionnelle…. » Alison : Au départ l’annonce de ma grossesse a été super bien prise ! Mon boss m’a félicité et tout s’est bien passé ! Et quand j’ai dû me mettre en arrêt à 5 mois de grossesse tout a basculé ! Résultat il me payait en retard et ne répondait plus à mes appels !
Et vous, comment s’est passée l’annonce de votre grossesse au travail ? Dîtes-nous tout en commentaire.
Aurelie dit
Alors moi je vais témoigner, de l’autre côté de la barrière…
Lorsque j’ai annoncé à mes salariées que j’étais enceinte de mon 2nd (ils ont 2 ans d’écart) j’ai eu droit à « encore » « c’était voulu » ou « j’aurais préféré que ce soit l’autre collègue qui soit enceinte… »
Qd une salariée m’annonce sa grossesse, je suis toujours contente, il y a une très bonne ambiance dans l’équipe, par contre évidemment je me pose la question de comment je vais pouvoir gérer ça l’arrêt!
GÉRALDINE dit
Je dois avoir de la chance…. Mes collègues étaient très heureuX pour moi certains ont même versé une larme! Et mon chef ma félicité chaleureusement. Et m’ont tous dit de me ménager et ont pris les tâches fatiguantes pour me décharger.
Bonne grossesse à toutes.
Claire dit
Mon patron a eu vent de ma seconde grossesse par sa copine pharmacienne ( vive le secret professionnel ) , il m’a poussée à lui avouer à 1 mois et demi de grossesse. Ce à quoi il a répondu » on va s’arrêter là alors ! » Mon CDD s’étant terminé 2 semaines avant sans que je n’ai signé de contrat. Grand prince, il m’a proposé de me garder à tiers temps le temps qu’il recrute un homme car je cite » ça ne porte pas d’enfant et ne s’arrête pas en cas d’enfant malade ! » . Proposition à laquelle je n’ai pas répondu. J’ai terminé ma journée et je suis partie sans rien dire.
Pauline dit
« Ah, tu en es à 3 mois? Bon, la question ne se pose plus alors, tu le gardes? » merci à ma chef… Même si cette grossesse n’était pas prévue, il était impensable pour nous d’avorter donc la question ne s’est jamais posée.
Ninoute dit
Merci pour cet article. L’annonce de ma grossesse ne s’est passée pour le mieux puisque mon patron m’a contrainte de lui avouer ma grossesse (il a surement entendu des bruits de couloirs). Le 1er trimestre n’étant pas terminé je ne comptais pas lui dire à ce moment là. Il m’a fait culpabiliser en me disant qu’il comptait présenter ma candidature pour une promotion… (balivernes sans aucun doute). Mais à quel moment c’est à eux de décider si c’est le bon moment pour faire un enfant?! Qu’ils nous lâchent la grappe!
Mme tracteur dit
2 chefs différents pendant ma grossesse.
Pour le 1er, des félicitations sincères et des rappels très gentils de faire attention à moi et au bébé, c’est le plus important. Mes heures pour examen médicaux donnés sans problèmes, et un gentil message lorsque j’ai été arrêtée en avance.
Le 2eme chef, pas un mot de félicitations, juste ah oui vous êtes arrêtée, vous reprenez en novembre c’est ça ?
Euh, non, c’est un 3eme donc 1 mois plus tard. Et en prime, tous mes collègues, et son prédécesseur savait que je me posait la question d’un congé parental. Heureusement que dans mon domaine le chef ne peux pas me le refuser et que ça passe essentiellement par les rh, je n’ose imaginer sa réaction sinon.