Aujourd’hui pour ce nouvel édito, je vous propose (à la fin de ce post) un podcast que j’ai trouvé vraiment très intéressant car il soulève un débat : est-ce que femmes et hommes sont différents ou est-ce que c’est la société qui nous différencie. On y parle de crèches indifférenciées mais aussi de sexisme ordinaire. Où comment tordre le cou aux idées reçues et à ceux qui croient encore que les femmes sont faîtes pour rester cloîtrées au fond d’une grotte pour gérer les soucis de maternité.
Mais ma réflexion est aussi sur le fait que de trop vouloir être les semblables des hommes, ne pourrions-nous pas perdre une partie de notre identité ? L’égalité de droit c’est primordial, ainsi que dans le travail et la vie de tous les jours, il n’y a aucune discussion là-dessus. Mais je n’ai pas envie d’être un homme. Je ne suis pas un homme. Pourquoi l’homme serait-il l’exemple à suivre ?
Si plutôt que de rechercher l’égalité à tout prix dans la construction de l’individu on commençait à le respecter en tant que tel. Je serai plutôt du genre à dire que femmes et hommes sont différent.es en tant que sexe mais aussi en tant qu’être humain. En tant que sexe car un homme ne saura jamais ce que c’est que d’avoir ses règles chaque mois, que d’être régie par les montées et descentes d’hormones, que d’accoucher, que d’allaiter, que d’être ménopausée (ou que d’avoir une double orgasme : nananère). Je pense que la femme se construit psychologiquement aussi de par son corps. Elle n’en est pas pour cela supérieure ou inférieure à l’homme puisque pour moi il n’y a rien à comparer, c’est juste une manière différente de vivre sa vie et que l’on doit respecter. Les êtres humains sont égaux en droit, les hommes et les femmes sont différents.
De la même manière que je choisirai de respecter une femme ou un homme qui aime une personne du même sexe, ou un homme qui porte des robes ou une femme qui s’habille en pantalon, je veux qu’on me respecte en tant qu’être humain, mais aussi en tant que femme.
Oui quand je vais avoir mes règles je peux être de très mauvaise humeur, ça s’appelle le syndrome pré-menstruel.
Et alors ? Pourquoi devrais-je le nier ? Je préviens d’ailleurs chaque mois mon mari quand c’est le cas et on en rigole… pourquoi devrais-je rejeter le fait que cela arrive au nom d’une volonté de ressembler à une genre que je ne suis pas. J’ai longuement parlé à mon chéri de ce que je ressentais, de ce qui arrivait dans mon corps à cette période-là, de pourquoi je me me sentais pas toujours bien, du coup il comprend ce que je ressens, que je sois plus fatiguée, plus sensible… et cela me permet de nous adapter l’un à l’autre plutôt que de s’engueuler à cause d’incompréhensions. Mon corps de femme reproduit cela chaque mois, depuis des années, et je pense que chaque homme est capable de le comprendre et de s’y adapter si on lui explique. C’est MA normalité.
Ce n’est pas à nous, femme, de faire comme si de rien n’était. Avoir le syndrome pré-menstruel (pour ne citer que cela) n’est pas une tare, cela ne fait pas de moi une personne moins compétente, c’est une simple différence. Oui dans cette période-là je vais être plus sensible et alors ? C’est parfois ce qui est reproché aux femmes dans des postes à responsabilité : elles peuvent être plus sensibles dans ces périodes-là.
Mais en quoi une sensibilité accrue fait d’une personne quelqu’un de moins compétent dans son travail ? Les hommes n’arrivent-ils jamais fatigués ou énervés au travail ? Si. Mais pour la femme cela apparaît comme « classique » alors que pour un homme on a l’impression que le changement d’humeur est plus exceptionnel. Que pour la femme c’est à cause des règles mais que pour un homme « c’est normal, ça arrive d’être de mauvaise humeur ». Chaque être humain a une sensibilité plus ou moins exacerbée en fonction de ce qui lui arrive dans la vie et de ce qui le touche. Pour moi, en tant que femme, c’est quelque chose de récurrent, car hormonal, mais pour un homme, c’est tout aussi usuel, car même si ce n’est pas hormonal, c’est juste humain. La compétence et surtout l’incompétence n’ont pas de sexe.
Peut-être que plutôt que de vouloir l’égalité des femmes par rapport aux hommes, notre société devrait aujourd’hui se pencher sur la normalité de la femme en tant que base de comparaison pour l’homme. Dire à l’homme qu’il peut être dans le care, dans la sensibilité, qu’il a aussi le droit de laisser transparaître ses émotions car après tout, c’est aussi lui l’être humain comme les autres. Je pense franchement qu’il faudrait gommer cette notion de comparaison entre femme et homme pour arriver tout simplement à une notion de respect. Les êtres humains doivent être égaux en droit mais aussi respectés dans leurs différences, qu’elles soient choisies ou innées. Malheureusement aujourd’hui j’ai l’impression que le féminisme se focalise plus sur les petites filles qui devraient jouer au foot que sur les petits garçons qui devraient avoir le droit de se maquiller. Pourquoi ne pas travailler dans les deux sens ?
Bref je vous invite à écouter ce podcast très intéressant car il amène à un vrai questionnement et c’est de là que part chaque évolution de notre société. Je trouve la position des féministes qui prônent l’égalité tout aussi intéressante que celle que je vous présente ici, c’est juste une manière différente de voir les choses. De toute façon, ce qui est important c’est que le féminisme soit uni pour la même cause, celle de la quête du bonheur pour l’être humain, même si à l’intérieur de ce mouvement global il y a des différences de point de vue. Cela ne peut, à mon sens, qu’amener à un enrichissement de la réflexion sur le sujet.
Je vous laisse l’écouter et me dire ce que vous en pensez en commentaire.
Au menu cette semaine sur le blog
Côté féminité, c’est un témoignage révoltant (il n’y a pas d’autres mots) que vous pourrez lire mercredi sur le blog. C’est celui d’Elaia qui a dû se faire avorter après un viol conjugal. Un récit poignant qui montre combien cet acte peut être un soulagement pour certaines femmes.
Côté maternité, vendredi rendez-vous pour le récit d’un accouchement vraiment catastrophe (âmes sensibles s’abstenir) et dimanche on parlera éducation bienveillante avec le témoignage d’une maman un peu à bout…
Côté mariage, dès demain je vous donne sur le blog une liste de 5 mouvements à faire avec votre robe de mariée lors des essayages pour être certaine que tout soit ok (en gifs et en humour) ; jeudi vous pourrez aider Dinedine et la conseiller pour une question sur sa cérémonie de mariage, et samedi, on parlera organisation de mariage alternatif…
Bonne semaine à toutes
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Emmanuelle Merteuil dit
Merci beaucoup pour ce texte, vous n’auriez pas pu trouver de mots plus justes <3
Ils me rappellent ceux qu'avaient eus une salariée handicapée avec qui j'avais travaillé : elle disait qu'elle ne voulait pas qu'on fasse comme si sa différence n'existait pas, parce que oui, elle avait besoin d'aménagements particuliers, et c'était contre productif de l'ignorer. Elle voulait seulement qu'on la traite avec le même respect, la même estime, que quelqu'un d'autre, pas comme quelqu'un de moins "utile".
Si on prenait chaque personne avec ses vraies caractéristiques (pas homme ou femme mais bien leur caractère et leurs aptitudes personnelles, pas ce qu'on imagine d'eux en fonction de leur genre visible) on avancerait beaucoup mieux 😉