Emma a tout quitté pour son chéri. Son job, sa ville… et puis, la séparation. Maman d’un petit garçon de 3 ans, elle ne sait pas du tout comment elle va pouvoir gérer la situation. Si vous avez vécu la même chose, n’hésitez pas à lui répondre en commentaire. Merci pour votre bienveillance. Voici son témoignage.
{Témoignage} Comment peut-il envisager de ne voir son fils que tous les 15 jours ?
Bonjour à toutes et tous,
Cela fait plusieurs mois que ma vie a basculé. Certes, elles était déjà « en sursis » depuis quelques mois, des années même à y dire vrai. Mais jamais… JAMAIS je n’aurai pensé que cela basculerai de cette façon. Comme beaucoup d’autres avant moi je suppose malheureusement. Mon conjoint a souhaité mettre un terme à notre histoire, notre petit loup de 3 ans au milieu.
Aujourd’hui, je ne suis pas sûre d’être assez forte (ou d’avoir envie de l’être) pour surpasser tout ce qui se profile. Le contexte ne m’aidant pas puisque j’ai quitté la région parisienne pour une autre censée être plus belle, plus douce. Je n’ai donc ici aucune famille. Je suis en rupture avec mon travail qui ne paie pas mon variable. Je vais devoir vendre la maison, rester des mois le temps que mon petit bout termine au moins son année scolaire dans la même école. Dans ce temps, il va me falloir trouver assez d’énergie pour ne pas m’écrouler devant mon fils et le déprimer plus que la situation ne va déjà l’affecter. Nous ne lui avons pas encore dit car j’ai lu sur différents sites qu’il fallait attendre les 2 ou 3 semaines précédant la séparation effective d’habitat, sans quoi l’enfant ne comprend pas pourquoi on lui parle séparation si ses parents vivent sous le même toit.
Il va me falloir l’énergie pour trouver un nouveau job, m’y intégrer, faire mes preuves… Durant cette période d’essai, je ne pourrai trouver de logement car mon dossier serait refusé. Faut-il encore que mon salaire le permette…
Face à tout cela, je me dis qu’il est préférable que je me rapproche de ma famille. Pour donner un équilibre plus sain à mon fils. Et que moi-même je retrouve un environnement plus protecteur. A cette hypothèse, le papa me dit que lui ne reviendra pas en région parisienne.
« Comment envisages-tu la chose avec ton fils alors ? »
Je remonterai tous les 15 jours me dit-il…
Je suis… outrée. Ce n’est sûrement pas le terme le plus adapté tant ma peine est immense de devoir vivre tout ça, l’imposer à mon fils. Et face à cela, son père qui lui va continuer à vivre sa vie ici, comme si de rien n’était, en ne bouleversant son agenda que tous les 15 jours ! Durant ce temps, il me faudra gérer le quotidien, les crises, les angoisses, le manque de sommeil (voilà quelques jours que mon fils ne dort plus entre 2h et 4h lui aussi), l’absence de son père, la colère voire la rage qui va le submerger, la baisse de niveau social…Peut-être allez-vous me parler des aides et de la potentielle pension du papa ? Toujours est-il qu’entre une maison de 130 m2 dans laquelle nous vivons actuellement et le T2 ou T3 qu’il me faudrait trouver en région parisienne, mon fils va le sentir passer…
Comment peut-il envisager de laisser son fils ?
Je suis égoïste aussi me direz-vous peut-être ? Je pourrai rester ici pour que mon fils voie son père plus régulièrement. Mais, est-ce une vie pour un enfant d’être « tiraillé » entre ses parents quand en plus aucune famille n’est à proximité ? Quels moments de joie et de partage pour lui ?
Quant à moi, j’ai tout quitté pour lui dans l’espoir d’une vie meilleure, ailleurs. Aujourd’hui, ces projets me reviennent en pleine face dans un environnement où je n’ai pas retrouvé ma place professionnellement, dans une ville qui ne me plait pas, des habitants que je trouve froids… dans un contexte où tout me renvoie à la profonde tristesse incommensurable dont je n’arrive même pas à exprimer la douleur tant je n’ai jamais osé songé qu’elle puisse se concrétiser un jour.
Il y a un mois, j’ai « fêté » mes 40 ans.
Malgré les difficultés, notre projet était de vendre la maison pour nous rapprocher davantage de la ville et tenter de retrouver un dynamisme un peu perdu en campagne. Pleine de doutes quant à ce projet puisqu’en parallèle ses sentiments ne semblaient pas suivre, j’ai questionné puis requestionné la volonté réelle du papa d’avancer ensemble. Il me répondait par l’affirmative. Mais je ne le sentais toujours pas… Le jour de mon anniversaire, il m’a offert cette bague dont je lui avais parlé il y a 10 ans ! J’y ai à peine cru ! Un cadeau d’une si grande valeur alors que nous sommes « borderline » financièrement ?! J’ai voulu y voir un signe de son attachement. Toujours aussi dubitative, j’en ai même parlé autour de moi. Tout le monde s’est accordé à dire « il ne t’offrirait jamais un cadeau d’une si grande valeur s’il ne voulait pas rester avec toi ! Il y a cadeau et… cadeau ! » Trois semaines plus tard, la question de la séparation se posait à nouveau. Je ne voulais pas y croire ni ne pensais que ce soit la réelle solution pour nous.
Nous avions traversé ces 10 dernières années énormément de difficultés : ma dépression, la trahison, une maladie invalidante au quotidien et pour notre couple (endométriose sévère), plusieurs FIV pour avoir notre petit loup, une succession d’expériences professionnelles insatisfaisantes…Tout cela a certes participé à notre déclin mais… Comment accepter de laisser son fils ?
Navrée d’écrire cela et de généraliser car je sais que tous les hommes ne sont pas les mêmes. Toutefois, pourquoi la vie est-elle toujours moins difficile pour eux ?
Pourquoi la vie est-elle moins difficile pour les hommes en cas de séparation ?
Lui va refaire sa vie ici, trouver une autre femme, peut-être avoir d’autres enfants, se reconstruire, avoir du temps pour lui… De mon côté (ce n’est vraiment pas mon souci aujourd’hui ni dans l’absolu mais je ne pourrai jamais avoir d’autres enfants – biologiquement impossible désormais), je vais passer mon temps à gérer mon fils, en être tellement épuisée… Il va a nouveau me falloir retrouver un autre job en région parisienne, un logement, courir partout…
Je me sens anéantie…
Les situations et les sentiments qui s’y attachent ne deviennent réels que le jour où on les vit réellement. J’entends les gens parler, avoir leur avis sur la question.. sans n’avoir même jamais ressenti une once de ce qu’est cette douleur de voir tous ses projets s’écrouler avec un enfant au milieu.
Le jour de l’annonce de la séparation, les « amis » te répondent par message en te disant à quel point ils sont désolés, qu’ils sont là.. Ils t’envoient éventuellement un message le jour suivant puis, plus rien… Chacun reprend le cours de sa vie parce que c’est naturel ainsi et parce qu’au final, chacun ne pense réellement qu’à soi. Ayant parfois même peur pour certains que ce soit contagieux… En un sens bien sûr je comprends, chacun ayant ses propres contraintes à gérer. Toutefois… est-ce bien normal malgré tout ?
Est-ce moi qui suis trop exigeante ?
Aujourd’hui, tout mon schéma de vie se brise. J’ai tellement souhaité de ne jamais imposer cela à mon enfant ni le vivre moi-même. J’ai tellement espéré « passer à travers ». On me dit que les enfants ressentent tout cela et que ce qui importe pour eux est que leurs parents soient heureux. Comment l’être dans cette situation à venir ? Comment parler de son bonheur d’enfant alors qu’il sera détruit de ne plus avoir son père à ses côtés ? Alors même que sa volonté de petit bout reste que ses parents soient ensemble, comme le voudrait la vie ?
Je me doute que mon témoignage paraît désuet au regard de toutes situations vécues par beaucoup d’entre vous… Comment se sort-on de tout cela ? Merci à toutes et tous pour votre aide, votre partage… Si vous l’avez vécu et en êtes sortie, peut-être vous souviendrez-vous à quel point votre désarroi et frayeur étaient intenses à ces instants… ?
Merci de m’avoir lue.
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Kim B dit
Bonjour Emma,
Votre témoignage raisonne énormément en moi car ma mère a vécu les mêmes doutes et peurs que vous il y a une vingtaine d’années.
Je ne vais pas témoigner ici en tant que « femme » mais en tant qu’enfant dont les parents ont divorcé lorsque j’avais trois ans.
N’ayez pas peur de dire à votre enfant que vous allez vous séparer avec son père. Les enfants comprennent tout pour peu qu’on leur explique simplement. Le meilleur conseil que je puisse vous donner est de rassurer votre enfant quant à l’amour que vous lui portez.
Ne vous inquiétez pas, votre fils a beau être jeune il saura vous insuffler l’énergie nécessaire pour avancer. Il prendra même soin de vous! Il est certain que cette expérience le fera grandir mais n’éprouvez aucune culpabilité; la vie est ainsi.
Rapprochez-vous de vos proches et de vos amis. A l’époque, ma mère a décidé de rester où nous habitions alors qu’on venait de déménager à peine un an avant et que nous n’avions aucune famille ni connaissance sur place. Je pense (avec du recul) qu’être entourées au quotidien l’aurait énormément soulagée.
Et autorisez-vous à retomber amoureuse, vous le méritez !
Concernant le père, que dire? Le mien a fait le même choix à l’époque. J’ai compris grâce à mon fiancé que s’il ne s’était pas occupé de moi à l’époque c’est parce qu’il avait d’autres priorités. Votre enfant comprendra avec le temps qu’il aura été égoïste et fera ce qu’il voudra de cette information. Moi j’ai décidé de continuer à maintenir une relation avec mon père. On se voit quelques fois par an mais il ne fera jamais parti de mes priorités et je n’aurai jamais pour lui le respect que j’ai pour ma mère.
Je vous souhaite énormément de courage et espère que vous reviendrez témoigner lorsque tout se sera apaisé.
Eve Smigielski dit
Merci pour votre témoignage avec le point de vue de l enfant…je vis à peu près la même situation que cette dame et je ressens tellement cette culpabilité de ne pas pouvoir protéger mon fils de ce tsunami… de vous lire m a fait du bien.
Eve
Juliette dit
Bonsoir Emma,
Votre témoignage me rappelle exactement la situation que j’ai vécue il y a 6 ans, je venais pour ma part de fêter mes 30 ans, mon fils était alors âgé de 2 ans et demi.
Personnellement je comprends tout à fait votre douleur et votre désarroi, ce sont des sentiments par lesquels je suis passée. Je me suis également demandée comment j’allais faire pour m’occuper seule de mon petit garçon, et je me suis aussi dit que la situation serait plutôt simple pour le papa qui était à l’initiative de la séparation, que pour moi (même si, avec un peu de recul, je sais que le couple était en souffrance et j’en étais certainement aussi responsable).
Ce que je peux vous dire maintenant, après 6 ans, c’est que je suis aujourd’hui bien plus heureuse et épanouie, et qu’au final c’est le principal pour mon fils.
Ne perdez pas espoir, faites vous aider dès que vous le pouvez.
Je vous envoie plein de forces et de courage.
Chaleureusement
Minfoyle dit
Bonjour,
Je vous écrit non pas de la maman que je suis mais de la petite fille que j’étais. Mes parents se sont séparés lorsque j’avais 6mois. Avant cela, ils n’ont pas arrêté de se disputer (je raconte ce qu’ils m’ont raconté) devant moi, et j’étais un bébé qui avait un sommeil très très agitée. Lorsqu’ils se sont enfin séparés, je suis devenue un bébé très calme et apaisé… et de mes 6 mois à mes 8ans je n’ai vu mon père que tous les 15 jours. Mes parents ont été incroyables car malgré les tensions et le désespoir de ma mère, jamais ils n’ont montré quoique ce soit devant moi. Je les pensais même amis… Voir mon père tous les 15jours ne m’a pas traumatisé, j’adore mon papa tout comme ma maman. A mes 8ans il a été muté aux Antilles et je ne le voyais plus que 2fois par an. Et malgré mes petites larmes quand il partait, j’étais habituée et tout s’est très bien passé pour moi.
Je te raconte mon histoire, pour t’expliquer que ton fils prendra le pli, j’en suis persuadée, mais vraiment si je peux te conseiller, sois cordial avec le papa quand ton fils est présent. Le stress, la colère ne sont pas bon pour un petit bout.
Je te souhaite beaucoup de courage car je sais que ce n’est pas une situation simple à vivre. Je sais que ton fils sera ta bouée de secours certains jours, et qu’il t’aidera a aller de l’avant comme tu l’aideras à grandir heureux.
Tu retrouveras le bonheur, c’est une évidence.
Tu as toute ma compassion.
Liliwed dit
Vu ce que vous expliquez sur votre parcours et les difficultés rencontrées j’y vois plutôt une formidable opportunité de vivre enfin, d’être heureuse et pour vous. Les enfants ressentent la peine et l’anxiété de leurs parents donc il n’est pas dit qu’il était épargné jusque là. Avoir des parents qui vont mal au quotidien, c’est aussi quelque chose qui abime les enfants plutôt que de les voir se séparer pour du mieux. En revanche sur la perspective d’être une maman en solo vous avez raison de vous rapprocher de votre famille (et d’y retrouver des amis par la même occasion ?) le soutien social est essentiel mais pour tout un chacun. C’est l’occasion de repartir sur des bases plus saines : tout sacrifier pour l’autre ne vaut jamais le coup. Visiblement vous vous êtes oubliée en acceptant des choses pour lui et en prime il s’agissait de chimères. Là vous pouvez choisir vos paramètres (travail, lieu de vie,…) et rien ne dit que votre vie amoureuse est finie également. En revanche, il est peut être préférable de vous faire épauler dans cette phase sensible par un ou une pro, l’antécédent de depression est un facteur important. Courage mais il est très probable que ce soit pour du mieux, vous avez la main (n’aurait il pas été pire qu’il refuse que vous quittiez la région…?).
Cab dit
Bonjour,
J’ai totalement compris le désarroi, l’inquiétude et le besoin d’être rassurée pour l’avenir avec votre premier article. J’ai été aussi très heureuse de lire votre commentaire chère Emma, et de voir que vous avez trouvé, en vous, la force de rebondir en prenant probablement les éléments un à un.
Je n’ai malheureusement pas de solution toute faite pour vous, mais en vous lisant, je suis certaine que vous trouverez de quoi vous épanouir. Je pense également que vous trouverez des solutions au bien-être de votre fils, vous semblez être déterminée et être retombée sur vos pattes rapidement.
Bon courage pour la suite.
Btw, je suis assez surprise des commentaires « négatifs » à la suite de l’article, qui jugent l’émotion négative qui peut se dégager dans votre témoignage. Madame a vu sa vie de famille détruite, elle a bien le droit de s’épancher un peu négativement avant de rebondir ! On dit que rien n’est insurmontable, mais on a bien le droit de se laisser submerger par les émotions avant de trouver la force de rebondir, et de demander de l’aide !
Pour cela, Emma, j’admire cette prise de recul avec le temps et je vous souhaite le meilleur pour la suite.
A. dit
Bonjour Emma,
Vous n’êtes pas maladroite dans votre témoignage, j’ai parfaitement compris votre angoisse d’essayer de trouver la meilleure solution pour vous et surtout pour votre bout de chou.
Je n’ai pas connu votre situation mais une de mes amies oui. Je ne connais pas tous les détails de sa séparation.
Après 6 ans de vie commune, une petite fille de 3 ans et une maison en construction, il y a eu séparation. Il fallait donc en plus gérer la fin de la construction et la vente de la maison en plus de toutes les questions relatives à la séparation. Mon amie a toujours été une battante, son compagnon étant en rotation tous les mois, elle devait s’occuper de sa fille seule dans ses périodes, même au moment de sa naissance alors qu’elle a failli y rester pour un problème d’hémorragie… Et sa famille, même si dans le coin, ben c’est compliqué depuis longtemps. Elle a été autant désemparée que vous au début. Il y a tellement de questions. Elle a pris les problèmes 1 par 1, comme une montagne de linge sale énorme, on commence par une 1ere machine.
Dans un nouvel été d’esprit, elle a même rencontré quelqu’un rapidement qui se comporte comme un vrai papa avec sa fille et qui a racheté la moitié de sa maison ! Même si la situation n’était pas rose, elle a trouvé un nouvel équilibre pour sa famille. Ça prendra du temps mais vous pouvez y arriver. Réfléchissez à ce qui vous épanouira le plus et si c’est revenir en région parisienne car plus facile pour un nouveau boulot et la famille proche, faites le. C’est ce qui aidera le plus votre fils à vivre au mieux cette situation !
Plein de courage !
Emma dit
Bonjour à toutes et tous,
Avant tout, je tiens à remercier Nathy qui a accepté de publier ce post et qui me permets aujourd’hui d’en recueillir vos témoignages partagés.
Ecrire, c’est en partie se dévoiler, et donc accepter les avis divergents, parfois les jugements… et également tout ce qu’induit le partage de ces émotions. Lorsque j’ai écrit ce post, j’étais à quelques jours de l’annonce de la séparation : déchirée, perdue, meurtrie, sûrement mon ego blessé également. Il est évident que de NOMBREUSES autres émotions me submergeaient mais, à cet instant, j’ai fait le « choix » de n’en partager que les plus « négatives » car j’espérais en recevoir, à l’opposé du soutien (certainement paradoxal comme raisonnement ;-)).
Bien évidemment, un stylo dans la tourmente et une tête dans le guidon n’expriment pas toujours la clairvoyance qui devient plus appropriée jour après jour.
Alors oui, mes sentiments n’ont pas été exprimés avec exhaustivité. Bien sûr, je conçois tout à fait que la décision prise par le papa n’a en rien été évidente et que « choisir » de voir son fils uniquement tous les 15 jours n’est pas une partie de plaisir. Quand on l’a tant souhaité et après tant d’obstacles dans notre vie. Mais pour tout parent quoi qu’il en soit… Je ne juge rien et si mes mots expriment autre chose, j’en suis navrée pour qui s’en es vu offusqué.
Ces mots écrits désormais voilà 1,5 mois étaient le fruit de mon désarroi du moment.
A ce jour, je vis les choses tout autrement et suis effectivement en train de retrouver la femme forte que j’ai toujours été et qui s’était un peu éteinte. Cette expérience va en générer de nouvelles et moi rebondir, avec mon loulou, et bien sûr son papa jamais très loin qui le restera pour la vie et à l’égard de qui je ne nourris aucune rancoeur. Mon fils et son bien-être sont ma priorité. Mon équilibre en fait bien évidemment partie. Notre séparation se déroule sereinement et je n’ai jamais envisagé de dévaloriser son papa au regard de mon fils ni ne le ferai jamais. Chacun a sa place et gardera son rôle.
Je me répète certainement mais… si l’objectif ici pour moi n’est pas de justifier mes écrits si mes sentiments, il était initialement de recueillir un peu de soutien. On s’expose finalement à plus et, même si certaines « critiques » ou avis sont parfois blessants, j’en accepte les règles du jeu car je conçois que ma rédaction et la tonalité de mes propos peuvent desservir ce que je suis réellement au fond et la personne pleine de vie que je puis être. La tourmente nous met parfois dans des états difficiles à modérer et relativiser mais, ils ne sont heureusement que de courte durée !
Je vous remercie tous pour le temps accordé à vos écrits et partages. Ils me font avancer et, qu’ils soient justifiés ou non, nous avons tous à coeur de partager ici des émotions aussi je vous en suis reconnaissante. MERCI A TOUS pour votre soutien à travers ces mots.
héllola dit
Bonjour Emma, je comprends complètement vos inquiétudes, je suis passée par là, il y a 7 ans maintenant. Je me suis retrouvée seule avec ma fille de 6 mois, j’ai choisi de partir dans une autre région, de laisser celle où je vivais et où j’étais proche de ma famille, parce que cette région m’apportait trop de mauvais souvenirs. Je suis allée là où il y avait du travail pour moi. Je comprends votre crainte, je comprends vos questionnements et vos doutes mais je trouve ça bien de vous rapprocher de votre famille si vous le pouvez, c’est un vrai plus, car en effet, même s’il y a des aides, elles sont souvent peu conséquentes, surtout vu que votre enfant est à l’école.
Il faut également vous dire que les enfants sont incroyables car ils s’adaptent à une vitesse folle. N’ayez pas peur des changements, n’ayez pas peur qu’ils le bouleversent. Un enfant de trois ans encaisse très bien, s’il est dans un environnement sain. Il ne sera pas traumatisé par un changement d »école, il se fera très vite de nouveaux amis, et si vous avez tout de même des craintes, n’hésitez pas à l’emmener voir un psy, il n’y a rien de mal à cela.
Je ne vous dirai pas que tout ira vite et bien, ce sera bien sur difficile, bien sur il faudra que vous digériez cette histoire, bien sur il faudra cicatriser vos plaies, il faudra peut-être passer par la haine de votre ex qui ne semble pas avoir envie de voir son fils plus que ça, mais ce serait quand même mieux, pour votre fils comme pour votre bien être à vous, que vous arriviez à vous entendre. Vous avez encore toute votre vie devant vous, plein de choses à construire. la vie ne se construit pas seulement avec et autour d’un homme. Vous pourrez ensuite faire tout un tas de nouveaux projets, mais donnez vous le temps, laisser vous du temps, c’est normal que ce soit dur et on s’en remet toutes de manière différente. Gardez la tête haute, avancez un pas après l’autre, à votre allure, montrez à votre enfant que vous l’aimez et serez toujours là, avec lui, et tout ira bien.
PS: ma fille voyait son père une fois tous les deux mois les premières années de sa vie, puis un week-end par mois. Depuis deux ans nous n’avons plus de nouvelles du tout. Bien sur c’est dur pour ma fille, elle ne comprend pas. Mais elle reste une petite fille très intelligente, très épanouie, elle a plein d’amis, est très sensible et nous en parlons autant qu’elle le souhaite, toujours de la manière la plus sereine possible (sans essayer de charger le père quoi 😉 )
Très belle continuation à vous
Anne dit
Bonjour,
Votre témoignage et, semble-t-il, votre profil démarque beaucoup de fragilité et une insatisfaction générale (votre relation, vos amis, votre emploi, votre région…). La vie n’est pas évidente à gérer, elle a son lot d’incohérences et de déconvenues, c’est dans le contrat. Comment s’en sortir, gérer, eh bien, comme pour tout, un jour après l’autre. Acceptez d’affronter ses déconvenues sans en faire une complainte lancinante que vous alimentez à force de négativisme.
Jamais, de tout votre témoignage, vous n’indiquez avoir été heureuse dans la relation qui vous liait. Des années dans une relation déséquilibrée, défaillante, et déliquescente. Elle s’achève, il en est à l’initiative, mais est-ce vraiment un mal?
Vous devez gérer votre fils, c’est plus facile pour lui. OK… Laissez-lui en la garde, et voyez-le tous les 15 jours si c’est l’alternative la plus confortable pour vous. Non? Alors pourquoi est-ce plus facile pour lui de faire ce choix? Jamais vous n’indiquez de lacune ou de désintéressement dans son rôle paternel alors évidemment que ce sera compliqué pour lui aussi.
Sa décision ne semble pas irrationnelle, elle ne semble pas avoir été prise de gaieté de coeur, vous comme lui, vous êtes battus pour préserver un ersatz de couple que vous indiquez en sursis depuis des années. Ca n’a pas marché, c’est un échec. Soit. Vous devez vivre avec cette réalité.
N’alimentez pas la rancune, votre fils a besoin de croire en son père, même si ce n’est qu’une fois toutes les deux semaines, et quand il sera en âge de comprendre, il comprendra sans que vous ayez même à lui expliquer. Mais en attendant qu’il construise son esprit critique, il doit avoir le droit d’aimer son père.
Vous avez tout à fait le droit de tomber, de pleurer, d’être en colère, de vivre le deuil de vos projets, par toutes ses étapes, de vous sentir fatiguée, fatiguée dans tous les sens du termes. C’est légitime. Toutefois, vous n’avez pas le droit de le rester. Vous avez un enfant, et pour lui, vous devez vous relever. Point.
Il est inutile de se torturer, de tergiverser sur les tenants et aboutissants, sur la hauteur de l’obstacle, sa densité, son aspect terrifiant… Ce ne seraient des constatations improductives, ce n’est pas comme si vous aviez le choix de le contourner ou non, de faire demi tour et vous enfuir. Il vous faut le franchir, et vous seule le pouvez. Oui, parce que vous le pouvez, c’est incroyable ce que nous sommes capables d’accomplir lorsque nous sommes au pied du mur.
Et vous, prenez le également comme une opportunité. S’il n’y avait pas de bonheur dans votre quotidien, alors c’est l’occasion d’en créer. Rien ne vous attache à la région que vous habitez si ce n’est les propres chaînes que vous forgez. Prenez les décisions qui vous paraissent nécessaires pour vous reconstruire. Ne laissez pas la peur dicter votre orientation. On vous a libéré de vos obligations de conjointe, d’employée etc.. Ce n’était pas votre choix, certes,. Votre choix, à vous, aujourd’hui, c’est de pleurer cette liberté que vous ne souhaitiez pas ou d’en profiter pour construire une vie qui soit d’avantage à votre image avec votre loulou. Nous sommes toutes plusieurs personnes dans une vie. Aujourd’hui, vous êtes la victime de circonstances sur lesquelles vous n’avez aucun contrôle, il vous appartient de décider de ne pas le rester.
Soyez forte, soyez courageuse, soyez une Femme (c’est bien plus coriace qu’un homme).
Virginie dit
Bonjour, la première chose à faire et de prendre soin de vous. Pardonnez vous cet échec en premier lieu. Un enfant (surtout de 3 ans) n’a pas besoin de 200m carrés pour être heureux (heureusement un est à 5 dans 73 alors imaginez le ratio) . Et Oui la séparation au début c’est difficile mais pas insurmontable surtout à cet âge. C’est vous qui avez peur de l’abandon pas lui. Il vous posera sûrement des questions au début mais vite il s’y accomodera. N’ayez aucune crainte pour lui. Pensez un peu à vous, à digérer cette nouvelle, Oui c’est super triste Oui c’est difficile et Oui on est seule… Mais c’est une grande force pour la suite car il va falloir vous débrouiller et vous rendre compte que vous n’avez besoin de personne pour y arriver. Un problème après l’autre. Commencez vos recherches, prévenez votre famille et n’ayez pas d’excuse d’école ou autre pour bouger. Que votre fils finisse son année ici ou ailleurs ne changera rien, j’avoue que je ne comprend pas trop cette réflexion que ce soit maintenant ou en septembre ke changement sera le même et à cet âge ça ne change rien vraiment… Faites vous aider par un médecin si vous vous sentez vraiment très très mal (ce qui semble être le cas) juste parler suffit parfois et parfois une petite aide peut suffit. Aucune honte, aucun jugement à recevoir vous êtes plus importante que ça. Un jour ça ira mieux, promis. 😘
Sarah dit
Vous êtes encore sous le choc de la séparation et c’est normal. Aujourd’hui cela vous parait insurmontable mais vous pouvez vous en sortir, et sans tout sacrifier. Prenez les problèmes un par un, jour par jour. Voyez le côté positif : vous avez réussi à avoir un fils malgré votre infertilité (ce n’est pas le cas de tout le monde) et votre séparation est un mal pour un bien car il vaut mieux être seule que dans un couple qui ne fonctionne plus. Je pense qu’il serait bien pour votre fils et peut-être pour vous aussi de voir un psy, pour mieux gérer tout ça. Renseignez-vous bien sur toutes les aides dont vous pouvez bénéficier, et parlez avec votre ex de l’aide financière qu’il se doit de vous apporter. Ensuite, refléchissez bien dans quelle région vous voulez vous installer, pesez le pour et le contre de chaque. Et n’hésitez pas à demander de l’aide à vos proches quand vous en avez besoin, ne serait-ce qu’un soutien moral, ça fait du bien. En résumé : posez-vous, faites un bilan, une liste de choses à faire. Une assistante sociale pourrait aussi offrir des pistes. Il ne faut pas hésiter à prendre tous les conseils.
Grosbois dit
Bonjour. J’ai également été surprise de ce témoignage. Celui ci est rempli de négatif. Certes la situation est difficile mais rien d’insurmontable. C’est la peine, l’incompréhension qui parlent aujourd’hui. Il faut se donner du temps. Prendre les problemes un à un. Il existe beaucoup d’aides financières pour parent isolé. Des facilités pour retrouver un hébergement certes plus petit mais avec votre fils rien ne sera insurmontable. Vraiment. Ne pas avoir de famille à côté n’est pas un handicap non plus. C’est une logistique différente. Là où vous pourriez voir le positif pour le moment ce n’est pas possible. C’est encore trop tôt. Plein de courage dans l’épreuve mais n’oubliez pas, vous allez y arriver.
Vir11 dit
Bonjour,
Voilà un recit bien triste et une maman désemparée.
Quand je lis votre commentaire, je vois une maman angoissée par tout ce qui l’attend. Quand on est mal, au fond du gouffre, on a tendance à voire la coupe à moitié vide plutôt qu’à moitié pleine. Tout semble insurmontable et bien sûr, la présence d’un enfant semble tout compliquer.
Cet enfant, vous l’avez desire, vous vous êtes battu pour l’avoir. Votre fils doit devenir votre force. C’est pour lui que vous devez faire en sorte de vous en sortir et d’être heureuse.
Vous êtes loin d’être la seule à vivre ces épreuves, peut-être pourriez vous essayer de vous rapprocher d’un groupe d’entre aide ou vous pourriez trouver du soutien auprès de personnes qui sont passées par là.
Gardez courage, trouvez l’énergie nécessaire auprès de vos amis et de votre famille, faites part de votre désarroi à vos proches car ils ne peuvent pas deviner à quel point vous n’allez pas bien si vous ne le dites pas, et j’espère que les portes s’ouvriront à vous.
Plein de courage à vous et votre petit bout
C&A dit
J’ai beaucoup de peine pour vous, mais je reste assez « choquée » par le fait que dans votre témoignage, on dirait que votre fils est plus un poids qu’une occasion d’avancer. On dirait que vous lui en voulez d’avance de la fatigue qu’il va engendrer et de tous ces sacrifices que vous allez devoir faire pour lui.
Pourtant, comme vous le dites justement, vous ne souhaitiez pas lui imposer une séparation. Alors faites en une force pour avancer, tournez vous vers votre famille si celle-ci peut vous apporter du réconfort, et retournez dans la région parisienne si telle est votre souhait. Le plus important, malgré votre douleur, c’est votre enfant. Et ce qui compte pour lui, c’est vous, votre équilibre. Pas le nombre de mètres carré dans lequel il vit.
Mieux vaut vivre avec une maman épanouie dans une cabane, qu’avec une maman dépressive/tyrannique/violente (vous n’êtes pas concernée directement, ce sont des exemples) dans une grande maison.
C’est normal que vous soyez essouflée d’avance. C’est humain. Mais visiblement vous restez le seul être responsable au quotidien de votre fils, votre mari (d’après votre témoignage) ne semblant guère désireux de s’investir plus qu’un week-end sur 2. Ne vous accrochez pas à l’idée que vous vous faisiez de lui en tant père, regardez-le tel qu’il est, et prenez acte, pour protéger un bout’chou de 3ans qui a la vie devant lui pour continuer à sourire.
Bon courage.
Emma dit
Bonjour,
Merci bcp pour votre témoignage et d’avoir pris le temps d’en partager les émotions. A me relire, je comprends vos commentaires. Mon enfant n’est en aucun cas un poids ou une quelconque charge. Ni dans mon esprit et encore moins dans mon coeur !
Sur l’instant et dans la douleur, j’ai certainement maladroitement écrit les choses de cette manière, de rage face à l’incompréhension que l’on puisse décider de ne pas voir son enfant au quotidien. Et également pour exprimer ma peur d’être peut-être incapable de subvenir suffisamment à ses besoins matériels à l’avenir. Car les sentiments, eux, mon Amour incommensurable pour lui, seront toujours et plus que jamais là pour avancer ensemble…
J’ai plus que tout l’envie d’avancer avec lui et nos 2 lumières brilleront ensemble. La maladresse de mes écrits n’a en aucun cas de lien avec ce sentiment que vous évoquez et qui a pu vous choquer.
Merci beaucoup pour vos mots de soutien malgré cette incompréhension
Sophie dit
D’accord avec vous C&A en particulier sur le point que le petit bonhomme occasionnerait plus de tracas que de bonheur.
Certes, la situation doit être difficile à vivre pour vous mais effectivement demandez l’aide de vos proches quand les moments vous sembleront critique et essayez de vous reconstruire autour de ça.
Nenna dit
Elle a peut-être tout simplement peur de se retrouver seule avec son petit bout? Je ne lis pas l’enfant comme un poids, je vois plutôt la peur d’affronter tout toute seule alors que finalement le papa aura la vie facile… Il a visiblement un travail, va rester dans la région, au pire il doit trouver un nouveau logement et ne se pose pas la question du petit… Emma doit tout faire à la fois, trouver un travail, trouver un logement, gérer un petit garçon de 3 ans qui va forcément souffrir de tous les changements alors qu’elle-même souffre. Et ce n’est effectivement pas simple d’être maman solo, c’est une réalité, même si on aime nos enfants plus que tout!!!!!
Je lis plutôt son témoignage de cette manière.
Emma dans quelques mois vous serez étonnée de la manière dont vous aurez tout géré, et avec le recul serez heureuse de cette nouvelle vie; EN attendant je vous envoie plein de courage. Je suis sûre que vous pourrez vous appuyer sur votre famille pour toutes les démarches à venir.
Bon courage <3
Emma dit
Bonjour Nenna,
Merci pour vos mots et votre justesse. C’est effectivement EXACTEMENT ce que je traverse et les émotions que vous notez, ma crainte face à l’avenir, sont tout à fait ce que je ressens et voulais exprimer… et en aucun cas le supposé poids de mon fils dans tout cela que je ne vis AUCUNEMENT de la sorte.
Votre compréhension me soulage quant à ce que j’ai pu exprimer sûrement maladroitement…
Je vais effectivement devoir tout reconstruire, et en même temps, et cela me questionne beaucoup quant au bien-être de mon ptit loup 🙁 J’ai aussi peur que l’absence de son papa (ou sa présence uniquement tous les 15 jours) ne soit un obstable à son épanouissement personnel. J’imagine que chaque maman seule essaie de faire au mieux pour endosser les 2 rôles (sans compter le reste des casquettes ;-)) mais j’ai peur que l’absence d’une figure paternelle soit dure pour lui…
Je vous remercie du fond du coeur pour vos encouragements et votre bienveillance qui est une véritable bouffée d’oxygène ! Merci….
Catherine Bizet dit
Bonjour Emma,
J ai envie de vous dire que vous avez le droit d avoir de la peine, une peine immense, un sentiment d injustice bien légitime. Ne culpabilisez pas.. et si possible, cessez un instant de penser pour vous autoriser à pleurer autant que vous en aurez besoin.
Ensuite, essayez de régler les problèmes pratiques un par un. Je trouve que vous rapprocher de votre famille est une bonne idée. Votre fils a davantage besoin de ce cadre affectif et securisant que d un père égoïste..
Bon courage à vous,
Bien affectueusement