H. a eu un accouchement vraiment pas banal. Pourrait-on même dire un accouchement catastrophe ? Épisiotomie, forceps, coccyx luxé… pourtant la jeune maman est reconnaissante des équipes soignantes qui l’ont accompagné. Voici son témoignage.
{Témoignage} Un accouchement pas banal mais pas traumatisant
Bonjour à toutes et à tous,
Je souhaite vous partager mon expérience d’accouchement, pas pour faire peur mais parce que j’aurai aimé que l’on soit transparent avec moi, que je sache que ça peut arriver lors de la naissance d’un enfant et que tout peut bien aller, mais aussi que ça va aller.
J + 8 : il est temps d’accoucher enfin
Ça y’ est on est à J + 8 🍯
Je viens donc de terminer cette POTION MAGIQUE qui, qu’on se le dise, est INFÂME.
Il est 14 h quand je la termine. Chéri va se coucher un moment, moi je décide de me mettre sur la swissball devant la TV… 17h00 des petites contractions apparaissent, je me dis que c’est comme d’habitude en fin de journée… 20 h ça commence à être concret je suis à mon 3 ème bain et les contractions sont de plus en plus intenses… les vomissements sont toujours bien présents et surtout à quasi chaque contraction… contractions toutes les 2 minutes depuis 1h30… je souhaite rester au maximum à la maison et ne pas me déplacer à la maternité pour rien.
Mon petit mari appelle la maternité. A 22h30 départ pour la maternité… 40 minutes de route sont nécessaires normalement, mais là, on mettra 25 minutes…
23h on est à la maternité… je suis clairement dans le DUR.
Je n’ai plus aucune pause entre les contractions.
On me dit que mes contractions sont très très fortes et que si je ne peux pas avoir de péridural vu l’intensité et le rapprochement de ces dernières ce sera césarienne.
Je n’avais aucun souhait, pas de projet de naissance précis, je veux juste que cela se passe bien.
Je leur dis que j’ai mal dans le dos et pas dans le ventre. Et la cela se confirme : bébé REGARDE LES ÉTOILES 🌟 quelle jolie expression alors que cela veut dire que ça fait clairement un mal de chien…. On me met dans un bain car je ne suis ouverte qu’à deux mais la douleur des contractions est très fortes.
Dans ce bain j’ai l’impression que ça dure une éternité, alors qu’en réalité je n’y suis restée que 15 minutes. Je n’arrive plus à parler ni respirer je n’ai plus aucun répit entre les contractions. Je me mets à PLEURER mon mari remarque que là si je pleure c’est qu’on a passé un cap… J’ai vomis pendant neuf mois, j’ai eu des douleurs, je n’ai plus dormi les 4 derniers mois et je n’ai pas arrêté d’avoir des nausées et vomissements et j’ai craqué peut-être deux fois en 9 mois…. donc à ce moment lorsqu’il voit que je PLEURE de douleur il va chercher la sage-femme et dit : « Je sais que vous ne la connaissez pas mais moi si, et là si elle est comme ça c’est qu’elle est à ses limites » #adorablemari
La sage-femme arrive et veut que je sorte du bain pour m’examiner mais je n’arrive plus à bouger. Ils devront venir avec mon mari dans le bain pour pouvoir me sortir…
Et là VERDICT « ah oui Mme c’est CONCRET, je comprends que vous ayez eu mal, on est passé en même pas 15 minutes de 2 à 8 »
Et d’une voix fébrile je réponds « je vous disais que ça faisait très mal… »
Elles appellent ENFIN l’anesthésiste.
On me pose la péridurale
Je stresse un peu quand il regarde le monito et dit « tout le monde se tait elle n’a pas de pause entre les contractions. Madame, contrôlez-vous, Monsieur mettez-vous en face maintenez-là »
Mon mari a été incroyable il a géré, il m’a canalisée, il m’a accompagnée, son regard de soutien m’a tellement aidé !
La péridurale est mise…. mais je continue à tout sentir ! Je ne panique pas, je me dis simplement « ça ne change rien ». L’anesthésiste attend et essai de m’injecter une autre dose. Il faut maintenant attendre.
1h du matin on me perce la poche des eaux. Avant de percer le médecin me dit « pas étonnant que bébé soit bien là-dedans il a une piscine olympique »
Les contractions sont toujours très violentes et la péridurale ne fonctionne plus. Ils décident de me faire une rachianesthésie car le rythme cardiaque du bébé fait de gros pics… mais pour le moment pas de panique ! Le travail continue… Le cœur de notre bébé fait des siennes, son rythme cardiaque fait des pics. Les visages se crispent mais le médecin et les sages femmes sont d’un soutien extrême et me rassurent…
A aucun moment je n’ai senti leur appréhension… Il est un peu plus de 2h du matin quand le chef de gyneco de l’hôpital débarque dans la salle ainsi que la cheffe sage-femme et pédiatre… tout le monde est calme y compris nous, mais nous sommes pas bêtes non plus, cela veut dire que ce n’est pas le plus simple des accouchements… Le chef me dit que le bébé est fatigué qu’il faut agir assez vite… il me demande “vous êtes contre une césarienne madame ?!” “Heu non je veux juste que notre bébé aille bien”
J’entends les médecins demander aux sages-femmes “mon caractère” si “je suis capable moralement”
On revient vers moi et on me dit qu’on doit aller vite maintenant, qu’il faut que ce bébé sorte et que si la ça ne marche pas le bloc est prêt ! On me dit qu’il faut les forceps… Il faut faire vite… je pousse de toutes mes forces et en même temps ils tirent pour le sortir. C’est fort très fort, mon mari me tient parce que je glisse de la table… je ne me rends pas compte.
Nous voulons juste que le BÉBÉ vive et aille bien !
3h16 il est là ! Je ne réalise pas ! Je vois ses grands yeux bleus bouger mais lui est un peu bleu, on ne me dit rien, tout le monde le prend et part avec.
Quelques minutes qui m’ont parues des heures et je l’entends crier ENFIN !
Ils appellent mon Mari pour venir le voir et symboliquement couper un petit bout du reste du cordon ombilical. Mon mari m’annonce que c’est un petit garçon car nous ne voulions pas savoir le sexe avant l’accouchement.
Il a un peu de mal à respirer il part accompagné de son papa en néonatalogie. Je ne l’ai pas vu ni touché, je suis épuisée et maintenant les médecins doivent s’occuper de moi.
Vers 6h30 mon mari revient avec l’infirmière de néonatalogie, le petit est un peu plus stable et je peux faire du peau à peau quelques minutes seulement, mais ces minutes ont été magiques.
7h on m’amène en chambre et quelques minutes plus tard mon mari et notre petit arrivent ! Ça y’est on est au complet !
Cet hôpital a été fantastique tous les gens présents ont été d’un grand soutien. Je n’oublierai jamais. Ils ont laissé mon mari venir me donner des nouvelles toutes les 15 minutes. Ça n’a pas de prix dans ces moments d’avoir des gens bienveillants.
Tout se termine bien.
Un accouchement pas banal
Je n’ai pas réalisé jusqu’à il y a quelques mois que cet accouchement n’était pas banal.
Vous pensez bien que vu ce qui m’est arrivé, j’ai eu quelques complications post-partum : épisiotomie, déchirure, coccyx luxé… la totale !
Les sages-femmes de l’hôpital et puis celle qui m’a suivi à la maison n’ont pas arrêté de me dire que si j’avais besoin de parler de cet accouchement catastrophe, il fallait que je le fasse. Que ça pouvait ressortir plus tard… mais j’avoue que je n’ai pas réalisé, pas compris, et puis c’était mon premier accouchement, tout est nouveau je n’ai pas de points de comparaison.
Je n’ai qu’un mot à dire en terminant ces lignes : c’est MERCI. Merci à mon mari : il a été exceptionnel, d’un calme à tout épreuve, un Roc : mon Roc !
Merci à l’hôpital et son équipe qui ont été attentionnés, qui ont eu les bons gestes les bons mots.
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