On parle souvent du burn-out maternel, mais très peu du burn-out paternel. A a elle-même fait un burn-out il y a quelques années, mais aujourd’hui que son bébé est né, c’est au tour de son conjoint d’être à bout. La jeune maman se retrouve donc seule à devoir gérer toute la maison, en plus de leur enfant. Voici son témoignage.
{Témoignage} Comment l’aider à gérer son burn-out ?
Bonjour à toutes les lectrices du blog,
Je n’ai pas encore 30 ans et je suis déjà passée par la case « burn out ».
Ayant eu un excellent suivi psychologique, je suis retournée travailler après 4 mois d’absence. J’ai réalisé un profond travail sur moi, mes besoins, mes envies et grâce à ce suivi, je suis, depuis ce moment-là, attentive et à l’écoute de moi et de mes besoins. Ma situation professionnelle a évoluée à mon retour, pour être plus en accord avec mes besoins.
Ce burn-out n’a pas été simple à gérer par mon conjoint
Ne comprenant pas toujours mes réactions ou mes besoins. Mais nous avons beaucoup communiqué. J’ai pris le temps d’exprimer mes besoins pour qu’il comprenne mieux mes réactions. C’est comme ça que sa présence, son écoute et sa bienveillance m’ont aidé à traverser cette épreuve. Nous avons tous les deux des prédispositions au burn-out, de par notre nature et notre attachement à nos valeurs. Malheureusement le sien n’aura pas tarder à se montrer. Étant passée par là, je me dois d’être compréhensive, à l’écoute et disponible. En tout cas, j’ai envie d’être disponible, compréhensive et à l’écoute de ce qu’il traverse.
Pourtant voilà, avec un bout’chou de 4 mois, la fatigue et les tâches quotidiennes qui s’accumulent, j’ai du mal.
J’ai du mal à supporter les sautes d’humeur, même si elles font, je le sais, partie de son état.
J’ai du mal à gérer son manque de communication à mon égard.
J’ai du mal à gérer le fait qu’il communique davantage avec d’autres sur ce qu’il vit ou ressent.
J’ai du mal à supporter le manque d’intérêt pour moi, même si je sais que ça fait partie de son état, parce que je suis passée par là.
J’ai du mal à supporter la fatigue et les tâches quotidiennes, alors que je sais que son burn-out lui coupe toute motivation.
J’ai du mal à être aussi égoïste alors qu’il vit un enfer au travail.
Et j’ai du mal à voir ma moitié en souffrance, alors que moi, tout va bien.
Et j’ai tellement du mal avec cette impuissance face à sa douleur et ses difficultés.
« Épuisement » c’est le mot que ma psy/coach utilisait plutôt que « burn-out »
Il y a différents stades d’épuisement avant d’arriver au burn-out.
La chose ultra positive dans notre famille c’est qu’il a conscience que l’arrivée de notre bébé ne fait pas partie des éléments déclencheurs de son burn-out. Il est lié à son travail, à sa manager, au harcèlement moral qu’elle lui inflige quotidiennement, à lui et à l’entièreté de son équipe.
Mais je me sens tellement impuissante et fatiguée de devoir gérer et penser à tout.
Étant passée par là, je sais à quel point il est difficile de se concentrer sur des choses futiles comme le ménage. Pourtant, ça me pèse d’être seule à tout gérer.
Je n’arrive pas à démêler tout ça. Je n’arrive pas à prendre le recul nécessaire pour voir comment aborder cette situation et le soutenir.
Il se sent pourtant épaulé, soutenu et clame que je l’aide beaucoup. Et qui m’aide alors ? Pour les repas, le rangement de la maison ? Les lessives, vaisselles, repassage ? Les visites médicales de la petite, les aller-retour à la crèche, son nez qu’on doit nettoyer trop souvent et ça m’en brise le cœur à chaque fois ? Certaines parmi vous sont-elles passées par-là ? Comment puis-je l’aider à s’en sortir ?
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? Déposez votre témoignage mariage ou témoignage maternité ici.
Pilipili dit
Bonjour,
Avez vous la possibilité de vous faire aider par de la famille, amis, parrain/marraine de votre enfant ? C’est vrai qu’il vous faut de l’aide et malheureusement votre mari ne peut pour l’instant pas faire sa part, peut être qu’il y a d’autres personnes qui pourraient être là ?
Concernant votre mari, le harcèlement managérial est vraiment quelque chose d’horrible. Je l’ai aussi vécu. J’ai réussi à m’en sortir en allant parler aux Ressources Humaines. Ce genre de manager tyrannique, nous fait croire qu’on est remplaçable et qu’on ne sert à rien et qu’on fait du mauvais boulot. Il faut savoir retrouver sa force intérieur et l’amour qu’on a pour soi même. Oui, il a autant de valeur que quelqu’un d’autres et il faut aller dire aux RH que quelque chose ne va pas dans le service. Et si comme vous le dites, ça touche aussi d’autres personnes de l’équipe, ils doivent faire bloc. Les RH seront obligés de trouver une solution.
Ca a été le cas pour moi, ça a ouvert les yeux à ma manager qui ne se rendaient pas compte de l’horreur qu’elle faisait vivre à toute son équipe. Tant que les choses ne sont pas dites haut et forts, elles ne seront pas prises en compte.
Courage, il faut dire les choses, exprimer ses besoins pour être entendu.
Pimprenelle dit
Votre histoire fait écho à la mienne… il y a 2 an 1/2, j’ai fait une fausse couche alors que mon mari était en déplacement professionnel… une terrible épreuve. Je suis retombée enceinte 2 mois plus tard, sans imaginer le mal qui rongeait mon mari petit à petit: le surmenage professionnel et une immense culpabilité. 3 mois plus tard, il ne peut plus le cacher, le verdict tombe. Burn out sur fond d’angoisse obsessionnelle. Il est resté enfermé 8 mois (n’étant sorti que pour l’accouchement) sauf pour ses rdv médicaux où je devais l’accompagner. J’ai geré toute la grossesse sa maladie, toutes ses sortie pour motif médical, ma grossesse, la maison, mon travail (physique) mes 150 bornes par jours, les courses, les angoisses, notre aînée… il a réussi à se contrôler pour m’épauler pour l’accouchement.
Cela fait 2 ans qu’il se soigne, pas à pas. Mais la communication n’est pas encore totalement rétablie… je vois à quel point il a besoin de se reconstruire sans s’appuyer sur moi. Je pense que c’est exactement ce qu’il faut faire, mais c’est encore plus dur à vivre car je ne recevrai jamais rien d’autre pour ce sacrifice que la joie de le voir guéri et autonome…
on a beau savoir exactement le pourquoi du comment, lorsque l’on porte/à porté une personne (et le poids du quotidien dans le cas de son conjoint) on aimerait que la relation en sorte grandi de façon flagrante! Et bien je crois que la relation en ressortira grandie si l’homme a été acteur de sa sortie de cette spirale, et si nous l’acceptons (mais en profondeur, pas seulement en essayant de s’en convaincre).
Courage à vous.
Camomille dit
Bonjour,
Ce sont des moments effectivement difficiles pour vous deux. Ce qui me semble important c’est que vous puissiez vous dégager du temps et de la charge mentale! Pourquoi pas faire appel à quelqu’un pour faire le ménage ? Certes cela à un coût mais cela vous soulagerait! Et cela ne veut pas dire que vous n’êtes pas capable mais que vous en avez besoin pour passer ce moment difficile !
Bonne journée
KLEIN dit
Je me reconnais tellement dans cette histoire, je suis en plein dedans donc je ne pourrais pas vraiment donner de conseils, à part peut être continuer à faire comme on le ressent .. et peut être lui conseiller d’aller voir un professionnel de santé pour se faire aider ! Je sais que c’est hyper dur parce que moi aussi je sais qu’il va mal et j’essaye de l’aider du plus que je peux mais du coup je m’oublie moi et rien que de dire que je m’oublie, j’ai l’impression de passer pour une égoïste … bref c’est très compliqué… bon courage à celles qui sont dans cette situation
Elowynee dit
Moi je gére seule car mon mari est en situation de handicap et actuellement immobilisé depuis décembre et pour encore quelques mois.
Mais c’est sans doute « plus facile » car c’est visible et je sais que c’est infaisable pour lui physiquement alors qu’en étant dans,le psychologique c’est beaucoup compliqué forcément…
j’espère que vous trouverez la force de continuer cela, ou essayez de prendre une femme de ménage ? Ou une solution de garde plus longtemps ?
Bon courage à vous,