Désirée a accouché pendant le confinement. Les premières semaines de vie de son bébé ont été confinées, à 3. Et la jeune maman en retient beaucoup de positif. Elles souhaitent donc rassurer toutes les mamans qui pourraient accoucher pendant cette période bizarre, régie par une maladie qui bouleverse tous les protocoles. Voici son témoignage.
{Témoignage} Devenir maman pendant la crise du coronavirus
Bonjour à toutes les lectrices du blog,
J’ai lu beaucoup de témoignage durant ma grossesse. Certain m’ont fait peur, d’autre m’ont fait rêver et d’autre encore m’ont aidé à préparer l’arrivée de mon bébé.
Aujourd’hui, je me sens prête a partager mon expérience afin qu’elle puisse aider les futures mamans dans cette période étrange guidée par le Coronavirus.
J’ai 28 ans et j’ai mis au monde mon premier enfant le 28 Mars 2020, en plein confinement.
Grossesse et confinement
Je n’ai pas eu une grossesse de rêve loin de là ! Non pas qu’elle se soit mal passée, mais disons qu’elle n’a pas été de tout repos : 4 mois de nausées interminables, perte de poids importante, nouveau régime alimentaire (toxoplasmose et autre), carence en a peu près tout, (bébé a pris tout ce qu’il lui fallait pour bien grandir, au diable les réserves pour maman !), premières contractions à 5 mois, tension dans les chaussettes. S’en suit évidemment une forte fatigue, les trajets en voiture pour le travail ont commencé à être dangereux tant en terme de distance que de fatigue (il m’arrivait de piquer du nez sur la route). Au final j’ai été arrêtée à 6 mois de grossesse. L’arrêt et mes congés de noël m’ont fait du bien et je me suis dit que j’étais prête à reprendre le travail 1 mois plus tard !
Petite naïve ! au bout d’une semaine de reprise j’ai eu le droit à un arrêt maladie jusqu’à la date du début de mon congé maternité et au même moment on m’annonce un diabète de grossesse. Durant toutes ces semaines d’arrêt, j’ai été contrainte de respecter des heures de sorties. J’avais hâte d’atteindre la date de mon congé maternité, cette date à laquelle je pourrai à nouveau sortir quand j’en aurais envie !
Quand cette date est arrivée, pas de chance, reprise des nausées et une grande partie de la journée passée à naviguer entre la chambre et les toilettes. (Je vous passe les détails). Le pire ! de ne pas pouvoir manger ce dont j’avais envie quand les nausées se calmaient. Adieu la satisfaction d’assouvir ces légendaires envies de grossesse !
Et quand enfin bébé semble me laisser un peu de répit, la nouvelle tombe. CONFINEMENT, un vilain mot.
Partagée entre crainte et inquiétude. Plus le droit sortir. Et la pire des choses qui pouvait arriver pour couronner le tout, que le papa ne soit pas là à l’accouchement.
Je contacte la maternité pour savoir quelles sont les directives pour les futures mamans. Personne ne se prononce, personne n’est devin après tout. Le temps commence a me paraître long. Aucune visite à la maison. Bébé ne semble pas vouloir sortir. Les douleurs, les contractions dans les reins, les nuits blanches, les coups interminables donnés par un bébé en pleine forme. La peur de l’accouchement, la peur d’être seule, la crainte de ne pas y arriver sans la présence du papa.
9 ème mois de grossesse et confinement
A cette période les papas étaient encore acceptés dans la plus part des maternités pour l’accouchement. J’avais peur d’accoucher à cette fameuse période où ils ne le seraient plus … et à ce moment là j’ai tout essayé !!
– La marche, et je vous jure que j’ai marché ! en montée, en décente, jusqu’à 3 fois 30 min de marche dans la journée.
– Les vitres, oui quand on en peut plus, on devient superstitieuse ! TOUTES les vitres de la maison y sont passées. Et comme cela ne semblait pas suffisant, les miroirs aussi. (c’est pas non plus Versailles hein il n’y en a pas tant que ça …)
– Ma maison n’a jamais été aussi propre ! le linge, les sols, la cuisine, les chambre, la salle de bain …
– La tisane aux feuilles de framboisiers, c’est pas mauvais mais c’est pas non plus super bon. Et pis avec le diabète de grossesse … pas le droit au sucre !
– Le ballon de grossesse, pas mal efficace pour soulager les douleurs mais je me suis retrouvée assise dessus à longueur de journée en faisant de léger rebonds dessus …. acte désespéré pour faire descendre bébé plus vite.
– Le froid … bon là ne vous moquez pas, mais c’est la caissière du super marché qui me l’a dit ! « Oui Oui Madame ! mettez du froid ou une douche froide sur le bas du ventre ! ça déclenche les contractions et pouf bébé est là !«
Je lui ai promis de repasser la voir si ça marchait … bon ben je n’y suis jamais retournée ! Par contre il faut l’admettre ça déclenche de fausses contractions.
– Les relations sexuelles. bon là aussi je me permets de vous passer les détails. Le papa était content ! même si au bout d’un moment les douleurs empêchent cette petite activité qui profite à tout le monde.
– Stimulez les mamelons … je ne vais pas vous faire un dessin.
– les dos d’ânes en voiture. Contrairement à quelque mois auparavant, je ne faisais plus autant attention aux dos d’ânes. Si ça secoue un peu ça peut peut-être aider !
– Boire ou manger toutes sortes de choses ou de cocktail (sans alcool …) bizarre. Tout sauf l’huile de ricin, je n’ai pas osé.
Finalement, à J-2 du terme je réclame un RDV médical parce que personne n’a regardé si tout allait bien depuis 1 mois et que les douleurs ne sont plus supportables. J-1 monitoring et échographie. Le verdict tombe. Les douleurs sont dues au manque de liquide amniotique. Bébé n’est plus à l’aise là où il est, il faut l’aider à sortir.
Accouchement et confinement
La veille le gynécologue m’a certifié que le papa pourrait être avec moi tout le long du déclenchement. Nous arrivons donc tous les deux avec nos valises, parce que une fois que papa est rentré, il ne ressort plus. Le lit accompagnant avait été réservé. Nous nous sentons survoltés, anxieux mais heureux !
8h le matin, on sonne à la porte de la maternité. « Bonjour ! Je viens accoucher !« . Horreur, la directive est passée. Le papa peut assister à l’accouchement, mais il ne peut pas rester tout le long du déclenchement. C’est donc seule et les larmes aux yeux que j’intègre la maternité. L’angoisse m’envahie. On m’installe en salle de travail, et le déclenchement commence. Inquiétude, à chaque contrôle de l’avancement du travail, le cœur de Bébé ralentit… beaucoup trop. Mauvais signe. Et puis vient le moment de la péridural. Il faut trouver un anesthésiste, oui parce qu’il sont tous au service Covid, alors on ne sait pas si on va en trouver un.
Finalement il arrive ce saint Homme ! Il fait sont travail. Aucune douleur et il s’en va sur une petite phrase. Je cite : « Je vous laisse la manette, bouton rouge toutes les 10 min. » Haha haha ! Riez ! Grosse incompréhension ! Dans l’angoisse d’être seule et que Bébé n’aille pas super bien, j’ai effectivement appuyé sur le bouton TOUTES les 10 min pendant une heure et demi. Autant vous dire que je n’avais plus mal nulle part !
En milieu d’après-midi, la sage-femme vient me voir, Je cite : « Madame, il faut absolument vous détendre. On ne peut rien faire de plus pour le moment, vous êtes fâchée parce que nous n’avons pas laissé entrer votre conjoint. Vous devez essayer de vous DEFÂCHER« . Moui …. il existe vraiment ce mot là Madame ? Bref, prise de conscience. Au finale on se détend et BIM ! 1 heure plus tard papa débarque. le travail a commencé. Quel soulagement qu’il soit là ! un tel soulagement qu’en 3 heures le tour est joué. Bébé nous a fait peur avec son petit cœur mais en 3 poussées c’est fait. 20h31, Il est là, enfin ! Nous profitons à 3 de ce moment. Bébé en pleine forme, bien rose et bien potelé, maman épuisée.
On me recoud. J’étais la seule à accoucher ce jour là. Le papa a eu le droit de rester jusqu’à Minuit.
Maternité et confinement
Mouai, il faut bien l’avouer, après l’euphorie de l’accouchement, et la péridurale non éternelle, le réveil du bazar qu’a laissé bébé dans cette zone est douloureux et impressionnant. Je passe les détails du séjour. Tout ce que je dirai c’est qu’il a été rythmé par le bain de Bébé, les repas de Bébé et les visio avec Bébé avec à peu près tout le reste de la famille. Priorité à Papa bien évidemment puisque même lui n’a pas le droit de venir nous voir. Papa est donc privé des 3 premiers jours avec son bébé. Et je me retrouve toute seule avec ce Bébé que je ne connais pas…
Inconvénient du confinement ? La famille et les amis ne peuvent pas nous rendre visite
Avantage du confinement ? La famille et les amis ne peuvent pas nous rendre visite
Parfois les visites à la maternité c’est bien, parce qu’on se sent moins seule. Mais parfois il y en a trop, ça épuise les mamans et ça stress les bébés.
Oui je me suis sentie seule pendant 3 jours. Mais je me suis aussi sentie privilégiée de ce temps offert pour apprendre à connaître mon enfant. Le regarder dormir, l’écouter respirer, apprendre à prendre soin de lui. En toute tranquillité, en toute sérénité. (on oublie pas les douleurs et les points de suture tout de même ! ainsi que les nuits atroces sans sommeil)
Mon seul regret, l’absence de mon conjoint.
Nouveau Né et Confinement
Bon ben là, oui c’est difficile pour la famille de ne pas pouvoir voir le petit dernier. Alors on fait des vidéos, des visios, des photos tout les jours.
Mais comme nous avons été content d’être confinés une fois rentré à la maison !
Nous avons vécus dans une bulle à 3 pendant presque un mois. Puis Papa a repris le travail en télétravail. Mais nous étions toujours ensemble. Le jour, la nuit. Papa a été formidable, il s’est levé toutes les nuits. A changé les couches, a fait le ménage et tout plein de câlins. Nous avons appris à vivre ensemble à 3. Nous avons appris à se connaître à 3. Nous avons trouvé un équilibre, à 3.
Bébé n’a jamais pleuré à outrance le soir, il dormait paisiblement, il a très vite fait ses premiers sourire. Attention hein ! je ne dis pas que c’était tout beau tout rose ! Les nuits compliqués et entre coupées, les coliques, les biberons compliqués. Le confinement ne nous as pas épargné des difficultés parentales !!
Par contre, il nous as épargné les réflexions, les remarques sur la manière dont on s’occupe de notre bébé, les conseils non demandés, les jugements de la part des autres, les sous-entendus.
Il a aussi effacé le stress des visites, le stress du travail. Bébé est une éponge. Parents stressés, Bébé l’est aussi.
Bébé a fait ses premières nuits lors du premier dé-confinement. le 11 et 12 mai : à 1 mois et demi, et comme nous avons vécu les choses chez nous, le confinement y est pour quelque chose c’est sur.
Oui sans aucun doute, cette période est particulièrement étrange à gérer avec un bébé. Le notre a 3 mois. Il fait ses nuits (il y a quand même des loupé hein ! rien est parfait) et nous sommes toujours tous les 3 à la maison avec papa en télétravail. Papa qui a une place importante dans notre petit système de vie. Qui m’a toujours soutenue, réconfortée, protégée. Il a été présent du début à la fin, malgré le confinement et il l’est toujours.
Oui c’est une période difficile, mais il y a des avantages extraordinaires à vivre cette période avec un bébé. Du temps privilégié avec un tout petit qui profite à tout instant de la présence de ses parents. Il y a beaucoup de négatif, le virus, la maladie, les sorties limités, les visites limitées, le contact avec les autres limité et surveillé. Mais il y a d’incroyables points positifs à vivre en famille et surtout aucun moment où bébé n’est dérangé dans son sommeil par une visite inattendue. Bébé prend donc rapidement ses marques.
Alors à toutes celles qui ont peur de voir arriver leur bébé avec le coronavirus, je dirai de ne pas avoir peur plus que nécessaire, je dirai qu’il y a des avantages et que les premiers mois de la vie de votre bébé ne ressembleront pas aux autres. Nous vivons ces moments comme des privilégiés. Ayez confiance en vous et soyez certaine que vous aurez du temps et de la paix avec votre nouveau-né.
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? Déposez votre témoignage mariage ou témoignage maternité ici.
Vanessa dit
j’ai accouché de mon 3eme enfant le 13 avril 2020. A cause du confinement, nous avons fait le choix de ne pas laisser les aînés aux grands parents comme ce qui avait été convenu avant cette épreuve…
Mon mari m’a déposée devant les portes de la maternité et je suis partie en salle de naissance.
30 min après mon arrivée Léopold est né. Un magnifique bébé de 3kg550.
Mon mari et mes aînés ont vu leur petit frère 3 jours après sa naissance.
Le retour à la maison a été très douloureux entre gérer les grands ( 7 et 4 ans), l’école à la maison, le bébé, l’allaitement…
Papa qui n’a pas eu droit au chômage partiel …
Bref, je suis en colère ! car même avec tout ce qu’ils nous ont fait subir nous sommes toujours au même point.
Deshumanisation …
Soo dit
De mon côté je suis à 7j de ma dpa. bien que le confinement soit fini depuis un moment il y a toujours beaucoup de restrictions. J’ai droit à la présence du papa 3h par jour, pas de visiteurs.
Mais surtout mes 2 filles aînées ne pourront pas venir et ça ça me désole vraiment…
Agnes dit
Mon bébé est né fin janvier et ça a été très dur de voir papa repartir au boulot, me laissant seul et aussi ne lui laissant qu’une heure par jour pour voir bébé. Et puis le confinement est arrivé et ça a été vraiment super. Évidemment des moments compliqués avec bébé qui pleure pendant les visios car on était tous les 3 dans le salon. Mais aussi des premières fois vues par papa qu’il aurait manqué autrement. Et ca c’est extraordinaire !