Pendant cette crise, on parle énormément des futur·e·s marié·e·s, mais beaucoup moins des prestataires qui la subissent de plein fouet. Aujourd’hui, je me suis tournée vers l’entreprise Cymbeline, la marque incontournable de robes de mariée, afin de poser quelques questions à Jean Philippe Lautraite, son PDG.
Date de création de l’entreprise : 1972
Site Internet : Cymbeline
« Nous devons nous battre afin d’obtenir les mêmes aides que les restaurateurs ou que celles mises en place dans l’évènementiel »
Comment s’est passée la saison 2020 pour votre entreprise ?
Ce ne sont pas tant les mariages annulés qui ont prévalus mais bien les mariages reportés de 2020 et qui se sont reportés sur 2021 ; Gérer le stress de ces reports, les problématiques de report des essayages, des échéances et parfois les annulations suite malheureusement a des séparations. Mais aussi la bonne nouvelle avec l’arrivée d’un invité surprise et la transformation de la robe pour faire face au futur membre de la famille.
En règle générale et à 80% les futures mariées ont été très compréhensives et très arrangeantes. Avec 10% cela est plus rock and roll sur le rythme de la mauvaise foi.
Autres phénomènes : de nombreuses robes pour des mariages civiles sont venues s’ajouter. Mariage civile cette année et mariage religieux pour année prochaine
Comment vous êtes vous adapté à la situation ?
Ah les essayages avec les masques où il faut savoir lire ce moment magique non plus sur le visage mais dans l’intensité du regard. Cela gâche ce moment exceptionnel du choix de la robe de mariée.
Compliqué aussi de faire comprendre aux futures mariées de limiter les nombres d’accompagnants afin de respecter les gestes barrières ; Très vite en France, contrairement à de nombreux autres pays, les choses sont reparties assez vite jusqu’à mi octobre.
Avez-vous eu des aides de la part du gouvernement ?
Il faut saluer la réactivité du gouvernement, le PGE était facile et rapide à mettre en place
En France nous passons notre temps à critiquer mais combien d’autres pays ont été confinés et point à la ligne. Maintenant dans un souci d’équité nous devons nous battre tous ensemble afin de faire reconnaitre les spécificités des fabricants et distributeurs de la robe de mariées. Afin d’obtenir les mêmes aides que les restaurateurs ou que celles mises en place dans l’évènementiel. La robe de mariée est la robe d’un évènement par excellence. C’est le combat que nous menons depuis des semaines.
Comment avez-vous réagi au début des premières annonces concernant le COVID ?
Anticiper c’est le maître mot. Et les réseaux sociaux ont été des outils magnifiques afin de donner des conseils et préparer les reports des rendez-vous.
Par ailleurs et en parallèle nous avons nous avons demandé à nos ateliers, qui ont travaillé loin des spots de la lumière, de fabriquer des masques pour le personnel des hôpitaux et soignants.
Comment s’annonce votre saison 2021 ?
Dés le début nous avons annoncé que le plus compliqué serait pas 2020 mais 2021 ; les reports ont généré un bouchon au niveau des salles et de divers prestataires. Nous sommes en pleine inconnue et en plus cette 2e vague nous frappe au moment ou les mariées sélectionnent leur future robe. Pour nous la 2e vague a beaucoup plus d’impact que la 1ere en terme de perte de Chiffre d’Affaire.
Malheureusement nous subissons et en rien nous ne pouvons influencer ce qui se passe.
Quand à la transition vente numérique cela nous semble être à l’opposé de notre savoir-faire et vouloir faire.
Comment est l’état d’esprit des autres prestataires mariage que vous connaissez ?
Malheureusement le doute et la peur prédominent.
Pendant cette période de pause obligatoire, que faîtes-vous ?
Les boutiques sont fermées par la force des choses et nous maintenons juste une permanence pour les clients et les étrangers ; sans oublier une petite présence sur réseaux sociaux.
Quels conseils donneriez-vous aux autres pros de votre secteur d’activité en attendant de pouvoir recommencer à travailler ?
Nous n’avons pas la prétention de donner des conseils et au contraire nous sommes prêts à recevoir des conseils.
Nous souhaitons juste relayer le message auprès des élus locaux, députés ou autres afin de faire reconnaître les spécificités de notre métier. Nous nous battons depuis plus d’un mois afin que nous puissions bénéficier des mêmes dérogations que l’évènementiel ou restaurateurs. Il convient de changer nos codes APE afin que nous ne dépendions plus du prêt à porter et de l’habillement.
Nous restons malgré tout à l’image du nom de la collection 2021 La ville est belle
Laisser un commentaire