Le mariage de Juliette et son chéri devait avoir lieu en juillet dernier. Mais à cause de l’épidémie, tous les préparatifs ont été bouleversés… et puis finalement ils ont décidé qu’ils se marieraient comme ils l’entendaient. Une bonne dose d’optimisme donc on a bien besoin en ce moment <3 Voici son témoignage.
{Témoignage} Un mariage chamboulé, mais pas annulé !
Bonjour à toutes les lectrices du blog,
Je suis Ju, en couple depuis 6 ans avec un homme merveilleux, qui décide de me faire sa demande en mariage en 2019. Nous sommes sur un nuage de bonheur et prévoyons de nous unir en 2020. Mais particularité de notre couple : mon conjoint a deux nationalités et aimerait que le mariage se passe dans son pays d’origine. Nous optons donc pour un choix original : s’unir civilement en petit comité en France en mai, puis religieusement en Pologne en été, la grande fête. Nous savions que cela compliquerait les choses, mais un mariage à l’étranger laisserait un souvenir encore plus fort. C’était sans compter l’arrivée de l’épidémie en mars 2020, qui a bouleversé tous nos plans, pour le meilleur et pour le pire.
Notre mariage ne pourra pas avoir lieu tel que nous l’avions imaginé ni ici, ni à l’étranger
Déjà, le premier coup de massue est arrivé le jour de mon anniversaire, en mars : le confinement est annoncé. Le deuxième coup dur est arrivé en avril, quand nous avons vu l’épidémie durer et que nous avons compris qu’un mariage en mai serait impossible tel que nous l’avions prévu. Nous reportons donc la date à Juillet. Heureusement, c’est la mairie d’un petit village, pas trop difficile donc de recaler une date. Par ailleurs, nous n’avions pas réservé de prestataires. Nous optons donc pour un mariage civil en petit comité, et nature, dans le jardin de nos parents ! Première question réglée, non sans stress.
Mais que faire pour le grand mariage prévu en Pologne, qui devait réunir 130 invités ? Avril, mai, juin… Les mois filent et montrent que le Covid n’est pas prêt d’être terminé, que le trafic aérien n’a pas repris comme nous le souhaitions, que les frontières européennes rouvrent à peine… Malgré tout, nous sommes restés optimistes et commencions à annoncer que nous maintenions le mariage, la Pologne n’étant pas trop touchée par l’épidémie.
Mais là, surprise : ce sont nos invités qui émettent de gros doutes.
Mes parents, qui n’appréciaient pas cette cérémonie à l’étranger, me mettent la pression pour repousser à l’année prochaine. Des amis que nous croyions proches, (y compris parmi nos témoins !) nous disent qu’ils ne viendront pas. Nous tentons de comprendre car nous connaissons les risques, mais nous vivons mal cet abandon. De l’autre côté, ma belle-famille, qui vit sur place dans l’autre pays, fait tout pour que le mariage soit maintenu, car la majorité des invités de mon futur mari peuvent y assister.. En revanche, je ne compte plus qu’une quinzaine d’invités de mon côté. Impensable pour moi d’organiser mon mariage dans ces conditions, dans un pays étranger et sans mes plus proches, dont ma sœur qui habite à l’autre bout de la planète et ne peut pas venir. Le doute nous fait traverser une période difficile, et des conflits de famille se créent à cause de cette situation. Un soir, mon frère ose me dire au téléphone, quand je lui demande s’il pense venir : « ton mariage, je m’en branle ». Il a son commerce à maintenir à flot en pleine période de crise, mais ce n’est pas une raison.
C’est tristes et amers que nous reportons le mariage religieux et la grande fête à 2021. Les prestataires qui nous louent le lieu de la soirée n’ont pas été compréhensifs ; à contrecœur, nous optons pour une date de mariage un jeudi. En plus du mariage, il y a bien évidemment le voyage de noces que nous avons annulé…
Notre idée folle de se marier malgré tout en gardant le secret
Quels jours plus tard, lors d’une soirée un peu triste, nous sommes en tête à tête avec chéri autour d’une liqueur en train de ressasser notre chagrin. Et puis, soudain, il ose l’improbable : et si on se mariait quand même ? Et si, le jour du mariage civil en France, on allait aussi se marier à l’église ? Petit aparté : quand vous organisez un mariage, vous vous rendez compte que tout est compliqué : il faut trouver un prêtre, des prestataires, un lieu, vos témoins… et tout ce petit monde disponible en même temps. Malgré tout, ce coup de tête un peu fou nous plaît, et nous redonne de l’espoir. Nous nous y accrochons comme une bouée de sauvetage. Non seulement nous allons nous marier à l’église en France le même jour, mais coup de maître : nous allons garder le secret entre nous et nos témoins, qui seront dans la confidence. Notre choisissons de ne rien dire à notre famille, qui ne comprendrait pas forcément, pour ne pas les stresser et pour ne pas créer une déception par rapport aux attentes du côté polonais. Nous appelons notre prêtre, de qui nous sommes très proches : chose incroyable, il avait pensé la même chose que nous de son côté ! Il est surtout ravi de pouvoir nous marier malgré la situation, « en secret ».
Un heureux dénouement
Nous voilà donc en ce jour de juillet, jour de mariage tant attendu.
Nous nous marions à la mairie le matin, avec une quarantaine de personnes présentes, mais masquées. La journée se déroule parfaitement bien. Nous attendons que les invités plus éloignés partent l’après-midi, et nous rassemblons à 17h nos parents proches et nos témoins pour leur faire l’annonce… Ils n’en reviennent pas ! Et le prennent très bien, car c’est une vraie bonne nouvelle dans cette ambiance un peu lourde (nous n’aurons pas à attendre un an) et surtout car ils ne nous en croyaient pas capables. Ils n’ont alors que quelques heures pour se préparer à une nouvelle aventure – car c’était vraiment ça, une aventure – cette messe nocturne à 21h dans une cathédrale vide où nous n’étions qu’une poignée, une vingtaine, mais de ceux qui comptent le plus. Nous avons ensuite prolongé la soirée dans le patio, avec quelques guitares, un petit buffet, beaucoup d’émotion et de bonne humeur.
Alors oui, mon mariage n’est pas du tout tel que je l’avais imaginé, et le Covid nous aura causé bien du stress. Mais avec le recul, j’ai vécu les choses tellement plus intensément, et tellement plus proche de l’essentiel : notre amour, tout simplement. C’est donc une histoire qui finit bien de notre côté, et il en faut en ces temps compliqués ! Nous n’avons pas pour autant renoncé à notre grande fête, qui se déroulera bel et bien en Pologne l’an prochain, si l’épidémie nous laisse un peu tranquilles.
En tout cas je souhaite bonne chance à toutes celles qui se sont posé mille questions sur leur mariage durant cette période. Souvenez-vous que l’essentiel est d’avoir à vos côtés une personne qui vous épaule et qui est prête à partager vos folies, bien plus qu’une journée entourée d’invités et réglée comme du papier à musique.
Belle vie !
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