Le coronavirus peut-il provoquer des fausses couches ? C’est la question que se pose Laura, qui a perdu son bébé après avoir contracté le virus. Et si on dit aux femmes enceintes au troisième trimestre de faire attention, on ne met pas forcément les autres en garde. Voici son témoignage.
{Témoignage} Covid19 et fausse couche : est-ce possible ?
Bonjour à toutes
Je m’appelle Laura, j’ai 35 ans et je suis l’heureuse maman d’un petit garçon de 3 ans. Je viens faire part de mon expérience de grossesse dans ce contexte sanitaire actuel quelque peu perturbé entre les confinements, déconfinements, couvre feu, reconfinement…
J’ai appris il y a quelques mois ma 2 ème grossesse
Nous étions les parents les plus heureux de pouvoir acceuillir ce deuxième petit bébé. La grossesse se déroulait à merveille (échographie du premier trimestre impeccable, tout allait très bien à chaque contrôle du col de l’utérus, mes analyses étaient bonnes…) bref rien ne laisser présager la venue de nuages durant ma seconde grossesse.
Et puis un jour j’ai eu un léger mal de gorge que j’ai pris pour une petite angine, j’ai donc consulté un médecin qui m’a prescrit des antalgiques, au final il ne s’agissait que d’une simple rhino-pharyngite. 3 jours après je m’interroge car une toux vient d’apparaître… Je me dis que je vais quand même consulter un médecin en raison des risques de Covid. Le lendemain au réveil je me sens fiévreuse et quand je prends ma température le thermomètre affiche 38.5.
Je file chez le médecin qui me prescrit le test PCR en me rassurant sur la suite de la grossesse car même si j’ai contracté la Covid, les femmes enceintes ne sont pas à risque, sauf au 3ème trimestre mais j’attaque à peine le second (j’en suis à 17 SA).
Test PCR le lendemain et 48h après le verdict tombe : positive au Covid
Jusque là je n’ai eu qu’un jour de fièvre car les antalgiques fonctionnent très bien.
Le lendemain mon coeur s’emballe quand je vais aux toilettes : je vois une perte de sang rouge. Je fonce aux urgences de ma maternité, le gynécologue m’ausculte et tout va bien. Il ne s’agit probablement que du placenta un peu bas qui frotte sur le col et le fait saigner. J’ai pour consigne de me reposer au maximum. Mais le lendemain malgré le repos, des pertes roses apparaissent. Je rappelle la maternité et on me propose de m’hospitaliser car j’ai de la fièvre qui est apparue. Je suis prise en charge et tout va bien pour le bébé, il bouge bien à l’échographie, mais comme j’ai de fortes contractions on me donne du magnésium. Je vais passer la nuit à la maternité.
Le soir j’appelle la sage femme et lui montre le sang que je perds
Elle me dit que ce n’est pas inquiétant et que je dois me reposer. A 5h du matin, je me lève pour uriner et j’entends un gros poc. Et je perds du liquide. Beaucoup. Et je comprends que c’est fini. Tout se déroule très vite ensuite. Le test du liquide amniotique est positif et on ne pourra pas sauver mon bébé. Une demi heure après je perds du sang et on m’emmène directement au bloc. On me pose une péri qui ne marche pas et 2h après, le gynécologue de garde me fait une anesthésie générale pour me faire un curetage. Je me réveille sans mon bébé, sans mon tout petit cœur qui était trop petit pour vivre. Et je pleure. Heureusement mon conjoint est là pour me soutenir. On est tristes et on se soutient.
48h après je rentre chez moi.
Il faut maintenant annoncer la mauvaise nouvelle, à tout l’entourage, au travail (l’horreur), et je n’en ai pas la force. Après discussion avec mon gynécologue, il semblerait que j’ai fait une chorioamniotite infection intra-amniotique). C’est venu comme ça, d’un coup… en gros on ne saura jamais d’où cela peut venir car mes prélèvements n’indiquent rien d’anormal.
Covid ou pas Covid ?
Ce qui est sûr c’est que cela n’a pas dû m’aider…
Je trouve qu’aujourd’hui le corps médical n’a aucun recul pour pouvoir se positionner quant aux risques de contracter la Covid pendant la grossesse. Au premier trimestre il est facile de dire qu’il s’agit d’une fausse couche naturelle sans en rechercher les causes. Au 2ème trimestre c’est la faute à pas de chance…Et au 3ème trimestre certaines femmes accouchent en ayant la Covid et tout se passe bien…
Et parfois non.
J’espère tout de même qu’un jour nous aurons la chance de pouvoir avoir ce petit frère ou cette petite soeur pour notre garçon. Mais nous n’oublierons jamais notre petit, parti bien trop tôt, notre étoile dans le ciel.
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coralie dufour dit
Je suis comme vous Laura, j ai attrape la covid le 8fevrier 2021, 3 jours de frisson, coubature et fièvre et donc enceinte de 16sa de jumeaux. Tout aller les bien pour mes petits aucun problème bien accrocher… puis vien le samedi 13 février perte de sang rose et des douleurs dans le bas ventre je file direct à la maternité. arriver 8h30 un gyneco m ossulte 1h après les petits de mes bébés de battes plus… on me met dans une chambre on l on m explique rien surtout que je suis toujours considéré comme patiente covid. 11h je perd les eaux des douleurs attrose que je ne supporte plus. 14h on me met en salle d accouchement ou l on essai de m appaise rien ne marche. 18h on me pose une péridurale les douleurs disparaisse. 23h40 on me demande de pousser, ce que j ai du mal à faire. 23h55 le 1er bebe sort et 00h05 le 2eme.on ne me dit rien mais comprend tout… 2h du matin les placenta sont toujours pas sorti il essai impossible. il décide de ne pas m endormir du au covid pour me faire un curtage, l anesthésite balance un max sur la péridurale. Pas de douleur mais j entent tout et ils galère à faire sorti les placenta, pendant bien 45min. 4h30 on me ramène en chambre. malheureuse comme pas possible et seul car covid donc personne ne peu venir. Le lendemain matin 10h30 j ai demander à partir pour vite rentré chez moi, j avais plus que sa en tête. tout ça pour dire qu on ne m enlèvera pas de la tête que pour moi c est le covid qui m’a enlevé mes enfants. 😔
MGRE dit
Je suis tellement de tout cœur avec cette maman… pour avoir fait des tas de fausses-couches, a des tas de stades différents (de 8 semaines à 24 semaines pour la plus tardive), et avoir participé à des groupes de parole (c’etait il y à déjà plusieurs années donc avant Covid, une des mamans du groupe avait perdu des jumeaux issus de FIV a 22 semaines pour la même raison que vous, et ils n’ont pas pu être sauvés), je ne sais que trop bien a quel point on peut s’abîmer a essayer de comprendre pourquoi… Si c’est quelque chose qu’on a fait de mal : est-ce cette fois où on a fait du vélo avec un peu trop de bosses sur la route ? Ou ce qu’on a mangé chez tonton Pierre qu’on a eu tant de mal a digérer ? Ou ce rapport un peu trop passionné avec son conjoint ? Ou… ou… ou… c’est une torture qu’on s’inflige jusqu’à ce qu’on comprenne qu’on ne maîtrisait rien, qu’on aurait pu faire attention à ça, en fait, ça aurait pu être autre chose… Avoir été dans des groupes de parole m’a tellement soulagé car je voyais tous ces couples adorables et qui ne méritaient tellement pas ce qui leur arrivait, j’ai compris que c’était juste la fatalité… et en même temps, ça m’a traumatisé car je n’imaginais pas qu’il y avait tant de raisons possibles pour qu’une grossesse n’arrive pas a terme… l’horreur absolue et la peur permanente…
Je ne peux pas répondre pour la Covid, peut-être finira-t-on par savoir avec le temps et le recul… ce que je peux juste dire a cette maman c’est que ses questions sont normales, et, par expérience, que finalement savoir ne changera rien a la douleur de la perte, l’amertume de trouver un coupable ne change rien non plus à l’intensité du manque… Plein de courage à vous dans ce chemin de douleur et de résilience…
Agnès dit
Je suis vraiment désolée pour vous. La coïncidence est telle qu’on ne peut que se poser tout un tas de questions. On manque malheureusement de recul sur ce virus pour connaître les tenants et les aboutissants :/