Lors de la première échographie, les médecins ont découvert que Sybille avait un œuf clair. La jeune femme, enceinte pour la première fois, a du prendre un médicament pour l’expulser et elle ne s’attendait pas du tout à ce que cela se passe comme cela. Elle souhaitait partager son histoire avec d’autres femmes à qui cela pourrait arriver. Voici son témoignage.
{Témoignage} Oeuf clair et traitement médicamenteux lors d’une première grossesse
Il y a quelques mois, à l’été 2020, j’apprends que je suis enceinte.
J’ai 30 ans, c’est une première grossesse
Ma mère avait le même âge quand elle m’a eu, c’est l’année de nos 10 ans de couple avec l’amoureux, j’y vois des signes, des cycles, tout semble parfaitement arriver …
Pour l’annonce au futur papa, je prévois une jolie surprise, il pleure. Nous décidons de garder le secret pendant les 3 premiers mois, c’est plutôt rigolo et en même temps, pas si facile de tenir sa langue.
Début octobre, à plus de 2 mois de grossesse, invités chez un couple d’amis, le secret est lâché. Mais pour eux aussi ! Ma copine en est à 1 mois, une première grossesse elle aussi, c’est grisant de s’imaginer vivre ces aventures ensemble.
Nous nous approchions peu à peu de la 1ère échographie prévue un lundi mi-octobre. J’avais hâte pour l’amoureux.
Moi, je sentais déjà les changements et mouvements s’opérer dans mon corps, mais pour lui, ce serait plus concret.
Le jeudi qui a précédé ce rendez-vous, j’observe quelques mini-saignements au WC, je décide de ne pas m’inquiéter pour « presque rien ». Mais le lendemain, ça se reproduit, on décide donc d’appeler ma gynéco qui nous conseille d’aller aux urgences d’un hôpital spécialisé. Dans ma tête, nous sommes à 2 jours de la 1ère écho, les 3 mois sont presque passés, je reste très sereine. Nous y arrivons donc le vendredi en début d’après-midi, le contexte covid nous sépare, l’amoureux doit rester en salle d’attente. J’entre dans la pièce d’auscultation seule donc, le médecin et son interne m’invitent à me dévêtir pour réaliser une échographie. Je le vois sortir un préservatif : surprise, ça ne se passe pas sur le ventre, mais dans le vagin. Ça casse tout de suite l’image idéalisée de la 1ère écho, mais c’est comme ça pour un diagnostic médical précis.
Le médecin se tourne vers l’interne « tu vois, c’est vide, il n’y a rien« .
Dans ma tête : « Hé ho, je suis là ! Merci de ne pas vous adresser à moi« . Il poursuit « Madame, vous avez ce qu’on appelle un œuf clair « . Bim, l’annonce est faite en deux secondes. Très rapidement, il explique que c’est sans doute un mauvais développement chromosomique du fœtus, il retourne la photo de l’échographie pour que je ne puisse pas la voir et propose une aide médicamenteuse pour provoquer la fausse-couche. Il me donne les 2 médicaments à prendre à 48h d’intervalles. Je craque un peu mais je tiens pour poser plusieurs questions concrètes : « est-ce que ça fait mal ?« , « est-ce que je pourrais travailler lundi « , etc.
Ses seules réponses derrière son masque : « ça dépend des femmes, vous verrez et vous contacterez votre médecin traitant si vous avez besoin d’un arrêt« .
Tout cela se déroule en une dizaine de minutes, je sors de la salle rudement touchée, comment je l’annonce à l’amoureux ? Mal. Trop immédiat, trop de sanglots, des explications hachées, c’est trop dur de briser aussi l’histoire qu’il avait dans sa tête de son côté.
De retour à la maison, vers 16h30, je prends le 1er cachet. Il ne se passe rien. Le soir on commande de bons burgers, je voulais donner une touche positive à la soirée. Mais d’un coup vers 21h, les premières douleurs, impossible de terminer mon repas, ce qui n’est pas dans mes habitudes, au contraire.
Cela s’enchaîne avec des heures de contractions intenses
Je souffre, je suis blanche, exténuée, à la limite du malaise. L’amoureux s’inquiète et hésite à appeler les urgences. Je suis triste que ce soit dur pour lui aussi, spectateur impuissant de la scène. Mais c’est tellement aidant pour moi de juste savoir qu’il est là, que je ne suis pas seule. Des allers-retours au WC compliqués, les anti-douleurs ne semblent pas faire effet, le sang et des caillots sortent, beaucoup. Puis, vers minuit, ça se calme un peu. On décide d’aller se coucher. Encore quelques heures de douleur, puis le calme.
Le lendemain matin, je me dis « ça y est, tout a dû sortir « , mais aussi « je n’ai pas le courage de prendre le second médicament, je ne veux pas revivre ça« . Je rappelle ma gynéco qui me dit que je n’ai pas le choix, c’est important de le prendre pour finaliser le processus. Elle pense que j’ai eu mal car je suis « sensible » et qu’il y avait une part de « psychosomatique ». Pourquoi un tel jugement ? Les douleurs étaient bien physiques, son discours me frappe durement.
Le week-end passe difficilement. Le samedi, on voit notre couple d’amis futurs parents, mais ils sont distants, mal à l’aise, nous aussi, involontairement dans une histoire au mauvais scénario, parallèle à la leur.
Le dimanche vient le moment de prendre le deuxième cachet.
Je le fais, j’ai peur mais je me force « fais-le, finissons-en« . Comme la première fois, je choisis d’être dans un esprit positif, on va se promener au parc, puis prendre un thé avec d’autres amis. Je force un peu l’amoureux, mais c’est bien de se changer les idées, avec des gens qui ne savent pas ce qu’il se passe.
Et finalement, rien ne se passe : aucune douleur, aucun autre saignement supplémentaire. Cela confirmerait-il l’hypothèse que le plus gros ce serait fait à la 1ère prise médicamenteuse ?
Le lundi matin, je vais au travail, la vie continue, même si je suis un peu ailleurs. Vers 17h, je ressens un gros mal dans le bas-ventre me poussant à aller vite aux toilettes. En un instant, j’ai senti sortir de mon vagin une grosse masse et je me retrouve au-dessus d’un « bol de sang ». Je suis choquée, pourquoi ce n’est pas fini ? Pourquoi ici ? Pourquoi le médecin ne m’a pas arrêtée ? … Je rentre à pieds hors de moi-même, hors de ce corps que je ne saisis plus.
Ce corps m’a trompé pendant des semaines avec cet œuf clair
Ce corps a résisté à cette douleur que je ne pensais pas rencontrer un jour, ce corps a choisi d’évacuer cette grossesse dans un lieu qui ne me convenait pas …
Je suis triste, pendant des jours et des jours, je pleure chaque matin, je n’ai plus d’appétit. Et je m’en veux de pleurer pour cette « poche vide », il n’y avait pas vraiment de bébé, me répétant « je pleure pour rien, il n’y avait rien pendant toutes ces semaines« . L’amoureux n’apprécie pas ce discours « œuf clair ou non, c’était bien une grossesse« .
On n’en parle à personne, seul le couple de futurs parents est au courant, mais on ne peut pas leur en parler. Je me sens trop fragile pour m’exprimer, je sais que si ça sors, je vais craquer.
Vient la visite pour l’échographie de contrôle 2-3 semaines plus tard. Je me retrouve difficilement face-à-face avec le médecin des urgences. J’ai envie de lui expliquer que l’accompagnement n’a pas été suffisant, lui expliquer ce qu’il s’est passé pour moi, pour qu’il soit plus aidant et bienveillant avec d’autres patientes. Mais je n’ai pas la force et je me tais. Tout a été évacué physiologiquement, mais je garde un goût serré de cette histoire au creux de ma gorge.
Arrivent décembre puis janvier, ça va mieux. Peu à peu, on décide de se confier, des personnes de notre entourage sont empathiques, certain.es sont passé.es par des chemins similaires, ça fait du bien d’en parler, de laisser nos émotions s’exprimer.
Un autre couple d’amis nous annonce leur grossesse au bout de 3 semaines, on espère que tout ira bien pour eux, nous n’osons rien leur raconter de notre histoire, ils ne savent pas.
Aujourd’hui, ça fait une semaine que j’ai appris ma nouvelle grossesse
A nouveau, une jolie surprise est prévue pour l’annoncer à l’amoureux. Je ne pensais pas retomber aussi rapidement enceinte. Sommes-nous prêts ? Jamais j’imagine …
Cette expérience a été rude, je la partage en espérant que ça puisse aider de ne pas comme moi, aller de surprises en surprises. Je n’ai pas été vraiment bien accompagnée par les professionnels de santé, mais trouver en ligne des témoignages qui permettent de comprendre ce qui peut se passer m’a aidé, même si chaque histoire est différente.
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J’ai également fait un œuf clair il y a plus de 2 ans. Une semaine avant l’echo de datation pendant les vacances de Noël j’ai eu un fort pincement côté gauche. Au départ je pensais à une grossesse extra utérine. Direction les urgences le jour de mon anniversaire (quel anniversaire). Pareil le personnel médical poli mais très distant. On me fait une échographie vaginale (la première de ma vie) sans me prévenir et on me dit oeuf clair( je n’en avais jamais entendu parler mais je comprends que c’est une FC). On me dit de faire une seconde écho 10 jours plus tard pour être sûr. Et la le verdict tombe, finalement je pleure, je suis déçue et je m’en veux car au départ je ne voulais pas être enceinte. + L’étape du curetage qui n’est pas marrante mais je suis entourée d’un personnel médical au top et n’aies aucune douleur. Je conseille d’ailleurs plutôt que les médicaments, dont je ai lu que du négatif ! Après un an et demi à penser que ça ne marchera plus, je tombe enceinte d’une merveilleuse petite fille qui a aujourd’hui 6mois.
Donc gardez espoir 🙂 c’est juste un mauvais moment mais le meilleur peut arriver !
Bonjour
J’ai ma femme qui vit actuellement cette situation pour la troisième fois maintenant. En effet lorsqu’elle contracte une grossesse, au bout de un mois quelques jours elle fait une fausse couche. Pour la première fois c’était au bout de un mois deux semaines, la 2nde au bout de un mois une semaine et maintenant la trois fois qui se produit au bout d’un mois et ce n’est qu’après cette ènième désillusion qu’on se rend compte que c’est dû à un œuf clair.
Ma question est de savoir la cause de ce dysfonctionnement répétitive et comment faire pour y remédier ?
Bonjour,
il m’est arrivé la même chose en janvier 2020. Première grossesse à 31 ans. Premiers symptômes. Et à la première échographie de datation, une poche déjà vide, 10 jours après (ce laps de temps entre doutes, angoisse et espoir) confirmation qu’il s’agissait bien d’un oeuf clair. Le choc. On se sent trahi par ce corps qui nous a fait croire à une grossesse. La voie médicamenteuse n’a pas fonctionné pour moi, j’ai passé une semaine difficile psychologiquement et j’ai décidé d’accélerer les choses en demandant une aspiration. Gros passage au vide ensuite et une peur de retomber enceinte à présent et de repasser par là…j’oscille entre angoisse et espoir d’avoir un jour une grossesse normale
Je suis actuellement en plein dedans…😔 Probleme détecté à l’echographie des 2 mois, mon gynéco n a rien dit, préférant me faire faire qq prises de sang avant, mais j ai tout de suite compris qu’on partait sur un oeuf clair ou une mole. Une semaine à m’inquiéter…
Lundi, on a écarté le risque de mole mais l’aspiration est prévue demain. J’avais lu et entendu beaucoup de temoignages plutot alarmistes sur la prise du medicament, j ai tenu bon lorsqu’on me l’a proposé en 1er et j’ai demandé une intervention. J’ai également demandé un arret car je ne me voyais pas retourner au travail dans ces conditions. J’essaye de garder la tete froide le temps que je surmonte physiquement cette épreuve, mais me connaissant, j’ai peur de l effondrement mental après.. 😔
Bonjour
Je viens de lire votre post et je me retrouve parfaitement en vous !
Il mest arrivé la même chose !
Première grossesse c’était en 2014 nous l’avions caché à nos proches au départ car on voulait attendre la première écho… Résultat on nous à grillé… Et une semaine après je faisais une fausse couche… Au travail !
Passage aux urgences, vu par une interne, aucune chaleur, que de la froideur, pas de TTT pour moi il fallait laisser la nature faire les choses ! Mais surtout aucune explications sur ce qu’il va se passer ensuite… Les douleurs autant psychologique que physique, les saignements, l’expulsion…
J’ai eu beaucoup de mal à m’en remettre, je ne voulais voir personne, je faisais que pleurer je ne mangeais plus
À contrario mon conjoint avait lui besoin de voir du monde… Chacun fait son deuil à sa façon
Mais sa à vraiment été compliqué pour moi d’autant plus que j’avais copine belle soeur enceinte au même moment…
À la naissance de ma fieulle 6 mois apres j’ai « pété un plomb » On ma forcé à aller voir le médecin… Résultat on m’avait donné des anxiolytiques que je me suis refuser à prendre ! J’ai préfèrer prendre ses plantes du genre euphytose. Ce qui ma beaucoup aidé, je me suis remise à sourire à rigoler… Et 15 jours après j’apprenais que j’étais enceinte ! Mon petit garçon est arrivé en septembre 2015
Aujourd’hui j’ai deux beaux enfants ma fille est arrivé en novembre 2019
Mais je garde toujours au fond de moi cet événement (un magnetiseur m’avait qui que je n’avais toujours pas fait mon deuil…)
Merci pour votre témoignage