Grâce à une femme généreuse qui a accepté de faire un don d’ovocytes, Laure a pu devenir maman. Elle souhaite revenir sur son parcours du combattant pour donner la vie. Voici son témoignage.
{Témoignage} J’ai pu devenir maman grâce à un don d’ovocytes
Bonjour à toutes les lectrices du blog,
Voici mon histoire, celle de mon parcours pour donner la vie. L’annonce de ma mutation du gène NLRP7 est faite, elle aura causé mes 4 fausse- couche dont 3 môles hydatiformes. J’ai finalement bien accueilli celle-ci, car, d’une, je n’ai pas le choix et de deux, il y a de l’espoir grâce à la médecine qui évolue. Les médecins m’ont bien expliqué, que le seul recours pour que je devienne mère et que l’on devienne parent, c’est d’avoir recours à un don d’ovocyte (ovocyte sans anomalie génétique). Mon enfant, n’aura pas mes gènes mais l’envie d’avoir cet enfant prend tellement le dessus, que je n’y pense presque pas. Je ne me pose pas plus de questions. Nous voulons un enfant, même s’il n’a pas mes gènes, j’aurai cette chance de le porter, de le sentir, je crois que c’est la chose la plus importante. Et on l’aura, coûte que coûte !
Nous voilà, partis pour un parcours de PMA
Avec l’attente, les dossiers administratifs à remplir, les rendez-vous au CECOS avec la psychologue et le docteur régulièrement, les tests sur l’utérus, les spermogrammes pour mon mari.
Mon pauvre mari, qui a du passé plusieurs spermogrammes avant de se voir accorder la mise en congélation de ses spermatozoïdes car ses analyses ressortaient toujours avec des bactéries. Il a même dû prendre rendez-vous avec un urologue, pour qu’il puisse donner une antibiothérapie efficace.
Grâce à lui, cela a fonctionné ! Ces petits « zozos », comme on entend parler en PMA, ont pu être mis en congélation. Pas simple, non plus pour l’homme, qui doit faire face à un local, où il est seul avec lui-même pour faire cette affaire-là ; ne croyez pas qu’il y ait tout ce qu’il faut dans la pièce pour détendre l’atmosphère, en tout cas pour lui, ce n’était pas le cas.
C’est quand même un des moments de PMA qui nous détache vraiment dans l’amour stricte du terme, qui est ce côté très médicalisé = faire un bébé éprouvette et pas un bébé couette. Ce n’est pas des étapes faciles à franchir pour le couple. Il faut besoin de beaucoup de communication et être en accord avec soi-même et avec l’autre.
Enfin, notre dossier est passé en commission et est validé
Une belle étape de franchie car rien n’était certain, vu que ma mutation ne rentrait pas dans la case, celle des maladies qui s’associent à une infertilité (pour citer : l’endométriose, le syndrome des ovaires polykystiques, ménopause précoce, syndrome de turner, le x-fragile…).
Pour abaisser le délai d’attente pour recevoir ce don d’ovocytes, on nous explique que si nous amenons une femme, une connaissance qui se propose de faire un don d’ovocyte, nous remontrons dans cette liste d’attente. Pour notre plus grand espoir, une amie s’est proposée. Pendant tout le parcours de son don, je l’ai accompagné à tous ces rendez-vous jusqu’au jour de la ponction. Pour moi, c’était un chemin important, d’être avec elle, de l’accompagner pour être au plus proche de ce qu’elle pouvait ressentir, supporter. Elle le faisait pour nous, mais pour aussi surtout pour ces couples qui étaient en attente. Car le don qu’elle faisait, était pour des autres couples. En France, il n’y a pas de don direct. Et je ne la remercierai jamais assez pour ce qu’elle a fait pour nous et pour d’autres femmes, c’est tellement fort et beau comme geste !
Grâce à son don d’ovocytes, notre délai d’attente s’est réduit de 2-3 ans à 1 an environ.
Le 10 novembre 2015, le téléphone sonne, le docteur du CECOS me dit “ça y est c’est bon, nous avons la donneuse, elle est prête, vous pouvez commencer votre traitement, vous recevrez le don d’ici 12 / 13 jours”. Le 20 novembre, mon mari part faire son recueil qui est ensuite mis en culture avec les ovules qui nous sont “confiés” : 4 ovules.
Durant le week-end, les futurs embryons évoluent.
Lundi 23 novembre, je reçois leur appel pour me donner l’heure du transfert et le nombre qui me sera transféré : deux me seront déposés dans mon utérus dans la matinée ; un troisième est très fragmenté, ils attendent de voir son évolution pour le mettre en congélation, si pas de nouvelle de leur part, c’est qu’il n’aura pas survécu. Ni une ni deux, nous partons au CECOS, avec un sentiment d’excitation et de crainte, de par ce que nous avons vécu dans le passé. On y croit, on y croit !!! Le transfert a lieu en 2 minutes, allongée sur la table, la gynécologue insert dans mon utérus cette longue « pipette » qui contient nos deux embryons. Et voilà, c’est fini. Nous attendons 15 minutes au calme puis repartons.
Voilà, nous avons refait un bébé !
Comme je le disais juste avant, c’est un moment très médicalisé pour concevoir un enfant, lors d’un parcours de PMA on n’y échappe pas, c’est la seule solution pour devenir parents.
Dans la famille, les amis, collègues, tous connaissent notre parcours et tous savent que nous attendons un don. Mais personne ne sait, que nous sommes en plein dedans. C’est notre petit secret. Nous ne dévoilerons rien jusqu’à temps que l’on soit certain que je porte la vie.
Une attente de 15 jours se fait jusqu’à la prise de sang. Pendant ce temps-là, je suis à l’affût des moindres signes de grossesse.
Jour-J de la prise de sang, je prends un test urinaire de grossesse, j’avais trop hâte je n’arrivais pas à attendre la prise de sang. Et là : enceinte de 1 à 2 semaines ! Nous n’y croyons pas, un moment de joie et un moment de réserve, nous ne voulons pas, nous emballer trop vite, de crainte d’être déçus.
Au bout de trois semaines j’ai une échographie
A l’image, un embryon avec son cœur qui BAT ! Un seul mais c’est déjà tellement, pour nous qui n’avions vu que des images montrant le néant. On souffle, on peut y croire.
Tellement aux anges, que nous annonçons cette merveilleuse nouvelle à tout le monde, c’était pendant la période de fin d’année. Il y a de quoi réjouir et réchauffer les cœurs ! Nous ne voulions pas attendre les trois mois, je crois qu’au fond de nous, on le savait que cette petite crevette allait s’accrocher.
Plus les semaines passaient plus les craintes s’envolaient. Nous avons réussi ! j’ai été bien suivi pendant toute la grossesse. Une petite frayeur au 5eme mois durant l’échographie, pensant un anévrisme de l’artère ombilicale, la gynécologue nous envoya faire un diagnostic prénatal. Celui-ci, nous a rassuré, il s’agissait en fait d’une seule artère ombilicale (au lieu de deux, habituellement) et que celle-ci s’était épaissie, d’où l’image échographique atypique.
Ma grossesse s’est très bien déroulée par la suite
Augustine est née le 22 Août après un déclenchement de 48h par césarienne, et depuis ce jour, elle nous rempli de bonheur, un vrai rayon de soleil. Et il parait qu’elle me ressemble, alors ça, ça me fait tellement plaisir d’entendre cette phrase. Ça fait du bien à mon petit cœur de maman !
Le parcours de PMA c’est souvent les montagnes russes, que ce soit au niveau médicalement parlant ou affectivement. La PMA peut nous faire douter, de nous, de notre couple, de notre amour. Mais gardez en tête, cet objectif, de celui être parent, maman. La vie nous réserve des moments difficiles mais aussi de belles surprises. Prenez soin de vous pendant ces moments-là, faites des choses agréables, évadez-vous et surtout gardez espoir, ce bonheur viendra.
Une pensée à tous ceux qui traversent ces épreuves, force et courage !
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Laroche dit
Merci pour ce témoignage plein d’espoir et de bonheur.
Personnellement enceinte d’un peu plus de 6 mois grâce à un don d’ovocyte, effectivement le parcours n’est pas simple.
Compte tenu de mon âge et du parcours à réaliser en France nous avons fait appel à une clinique étrangère, nous avons été très très bien suivis et par notre spécialiste en France et à l’étranger.
Après une période de réflexion, aidée par l’arrivée du COVID, en effet, pas simple pour moi d’abandonner l’idée de transmettre mes gènes dans une famille attachée aux liens du sang… premier essai en septembre 2020 infructueux ; avec le recul je pense que je n’étais pas prête dans ma tête, nous voilà repartis en plein second confinement (traitement commencé avant) et là test positif.
J’étais tellement certaine que cela ne fonctionnerait pas que j’ai regardé le résultat sans mon cher et tendre pour lui éviter ma déception et me voilà à 12h30, un vendredi à téléphoner au futur papa, en larme, en lui annonçant entre deux hoquets que le test est positif.
Moi qui était allé faire ce second transfert sans trop y croire donc particulièrement zen comme me le soulignera mon mari par la suite (mélange de fatalisme, de peur d’être déçue, de volonté de ne pas souffrir à nouveau par trop d’espoir) me voilà dans le « club des femmes enceintes ».
L’aventure commence, vives les nausées, la fatigue et autres petits maux mais quel bonheur.
À aujourd’hui place à l’appréhension de l’accouchement mais de toutes façons il faudra bien qu’il arrive ce petit bout de chou.
Bref, tout est possible, tout peut arriver et même et peut être surtout quand on n’y croit plus trop, le fameux « lâcher-prise » qui malheureusement ne s’obtient pas sur commande.
Merci d’avoir lu un bout de mon aventure et je vous souhaite le meilleure.
Cécile.
MorgWen dit
J’aurais tellement aimé donné mes ovocytes depuis longtemps je dis que je le ferais et puis finalement on m’a diagnostiqué une endométriose et un syndrome d’Ehler danlos donc je renonce à ce désir et je croise les doigts pour ne pas avoir besoin d’un don d’ovocytes
En tout cas ça fait très plaisir de lire un tel témoignage
Lexy dit
Nous nous attendons un don de spermatozoïdes pour avoir le bonheur d’accueillir un enfant.
Merci a tout ces anges (hommes et femmes) qui donnent, et nous permettre de ce fait d’accéder à la parentalité…
En espérant une fin heureuse comme toi.
Je te souhaite tout le bonheur possible pour la suite.