L’enfance de Mathilde a été bercée par la violence. Alors, avec un passé aussi traumatisant, comment couper cette spirale infernale pour devenir une maman équilibrée ? Car le danger est là : reproduire sur nos enfants les mêmes gestes que nous avons subis, ou alors carrément basculer dans le laxisme inverse. Pour évite cela, Mathilde a choisi la meilleure solution : faire une thérapie. Voici son témoignage.
{Témoignage} Se couper des maltraitances vécues enfant pour devenir une maman équilibrée
Hello à toutes les lectrices du blog,
Je témoigne aujourd’hui car ça me fait du bien d’écrire, mais aussi pour les futures mamans qui se poseraient des questions, car dans ce monde, il y a des secrets que l’on cache et que l’on n’aborde pas.
Je suis Mathilde, j’avais peur d’être mère et de reproduire sur mon enfant la violence que j’ai reçue quand j’étais enfant.
J’ai grandi avec une maman, un papa et un petit frère. Ma famille n’était pas comme les autres, mais enfant j’ai eu dû mal à le comprendre, en fait lorsque j’allais chez mes copines je réalisai que chez moi c’était différent mais je ne comprenais pas pourquoi, et malgré tout, comme la majorité des enfants, j’aimais mes parents plus que tout.
J’ai grandi avec un père violent
Sans rentrer dans les détails, chaque jour pleuvait un coup, ou alors j’étais secouée ou traînée par les cheveux. Le sadisme était tel qu’il me demandait à moi, petite fille de 6 ans, de mettre mes mains derrière le dos et de tendre mon visage pour recevoir le coup. J’étais effrayée surtout que toutes excuses étaient bonnes pour en recevoir, il suffisait qu’il soit énervé pour que ce soit ma fête. Des souvenirs j’en ai à la pelle, ma radio cassée en deux car la musique étaient trop forte, une veste lacérée à coup de couteaux car elle ne lui plaisait pas, des humiliations devant mes amies que je n’osais plus inviter.
Un jour je lui ai dit « papa j’ai peur de toi » il m’a répondu « tant mieux c’est ce que je veux« .
A 15 ans, une de mes enseignantes a contacté les services sociaux après que je lui en ai parlé, des assistantes sociales sont venues chez nous, puis mon père à eu un rappel à la loi et la vie a repris son cours.
Ma mère n’aurait pas dû avoir d’enfants
Nous sommes ses boulets et je le pense vraiment. Froide, distante, pas un câlin, elle nous a subi. Sans en avoir réellement parlé avec elle, je sais qu’elle a fait des enfants pour mon père et pas pour elle. J’ai longtemps cherché son amour avant de comprendre que ce n’était pas ma faute.
Si ce n’est pas votre souhait d’avoir des enfants, n’en faites pas, vous épargnerez des souffrances.
Avoir un enfant dans tout ça ?
Au début, je clamais haut et fort que je n’en voulais pas, « j’ai déjà dû mal à me gérer haha » était ma réponse aux curieux. La vérité c’est que j’étais terrorisée, je savais que les enfants maltraités avaient tendance à reproduire ce qu’ils avaient subi et pour moi il était hors de question que je traumatise à mon tour mon bébé.
Surtout que je fais des crises de colère, je sais bien que je reproduis ce que j’ai reçu, je m’en aperçois et j’en souffre. A un moment, je me décide donc à consulter un psy pendant plusieurs années.
Et puis c’est mon mari qui m’a donné la confiance, car oui c’était bien un manque de confiance en moi que j’avais, il me rassure, me dit que je serai une mère merveilleuse et oui j’ai envie d’avoir ma famille.
Je veux devenir maman
Je tombe enceinte et j’adore ma grossesse, je parle pas niveau santé, mais niveau ressenti, j’adore ça, je touche constamment mon ventre, je prépare tout j’ai hâte.
Mon petit garçon arrive après 9 mois tout pile, et le déclic se fait lorsque je me suis retrouvée seule avec lui. J’ai ressenti tout l’amour que je lui portais et en même temps je me rendais compte de tout l’amour dont j’ai manqué. Alors j’ai pleuré, très fort, mais ça me faisait du bien. J’avais ce petit bonhomme dans les bras qui semblait me regarder il était tout silencieux. Il y a eu un truc entre nous à ce moment là, une connexion, je l’ai ressentie.
Aujourd’hui mon fils a grandit et je déborde d’amour pour lui, chacune sa manière d’éduquer, je ne juge pas mais pour moi il est impossible de lever la main sur lui. Je le remplis de bisous et de câlins, je joue avec lui, avec son père ce sont mes deux merveilles, et j’aimerai bien aussi lui donner une petite sœur.
Mes parents sont resté fidèles à eux-même, je n’ai pas réussi à couper les ponts, mon père à vieilli mais je ne lui confie jamais mon fils même s’il m’a juré de ne jamais le toucher.
Ma mère ne le touche pas, ne le caresse pas, a toujours une excuse pour être absente à ses anniversaires et ne lui offre aucun cadeau, elle ne souhaite pas le garder. Elle n’a pas eu de déclic pour nous et n’en a pas eu pour son petit-fils non plus.
Aujourd’hui je suis maman et malgré toute la violence que j’ai reçue quand j’étais petite, j’ai décidé de couper le cercle vicieux qui me liait à mes parents. Je ne reproduirai pas sur mes enfants ce que j’ai subi dans mon enfance. La thérapie m’a aidée à prendre du recul sur le passé pour pour devenir une maman équilibrée. J’ai vécu ce que j’ai vécu, c’était traumatisant, mais j’ai choisi de me faire soigner pour être une femme et une maman heureuse et épanouie. Je souhaite bon courage à toutes les petites filles devenues femmes qui me liront. Faîtes le nécessaire pour aller mieux, c’est aussi important pour vous que pour vos futurs enfants.
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Maelle dit
Entourez vous de belles personnes ! Ca ne sert à rien de vouloir garder contact avec une famille délétère. Surtout quand on est parents…
Audrey dit
Félicitations à vous et je vous souhaite une très belle vie remplie d’amour et de bonheur ! Votre vie n’a pas été facile jusque là alors profitez-en avec votre petite famille 🙂
Leati dit
C est tres beau et tres émouvant. Bravo pour votre parcours et votre jolie famille
Marry dit
J’aurais pu écrire cet article à la différence que j’ai complètement coupé les ponts avec mon père il y a 15 ans et avec ma mère aux 6 mois de ma fille (il y a 6 ans). Je m’emploie chaque jour à faire tout le contraire de mes parents avec ma fille.
madeleine dit
Quel magnifique témoignage. Oui, la psychothérapie aide vraiment. Elle peut vraiment dénouer ou desserer les noeux du passé. Il ne faut pas hésiter.
Bravo pour ce beau chemin de vie!!!