Après son accouchement, Louanne a été prise de violentes douleurs. Mais les médecins de la maternité n’ont pas pris en compte les plaintes de la jeune maman. Pire, ils l’ont renvoyée chez elle, alors qu’elle faisait une pancréatite aiguë. Louanne est en colère car elle aurait pu éviter des jours de souffrance, à ne pas pouvoir s’occuper de son bébé. Voici son témoignage.
{Témoignage} Toutes les douleurs ne sont pas « normales » après l’accouchement
Bonjour à toutes et à tous !
En mai 2019 une jolie poupée est venue agrandir notre famille pour notre plus grand bonheur et celui de sa grande soeur. Après une arrivée chaotique et un séjour en néo-nat la voilà enfin auprès de moi. Je me dit qu’on peut enfin souffler, et profitez d’être ensemble.
Seulement voilà, la veille de ma sortie de la maternité, des douleurs au ventre me prennent dès le matin. Je me dis que ce sont les fameuses tranchées qui ne s’étaient toujours pas manifestées. Je prends mes anti-douleurs comme d’habitude et j’attends que ça passe.
Un peu après-midi, les douleurs sont toujours bien présentes, je décide donc d’appeler un membre du personnel soignant, en leur expliquant que j’ai mal au ventre depuis ce matin, et que ça me fait comme des contractions. L’aide soignante me dit de prendre un spasfon et que ça va passer.
Le temps passe et les douleurs s’intensifient, et moi je suis pliée en 2
J’attends désespérément que les comprimés fassent effet. Un peu avant le goûter, je reprends un antidouleur car c’est l’heure.
Une trentaine de minutes plus tard, c’est l’auxiliaire de puériculture qui vient me demander si je veux manger quelque chose pour le goûter.
Je lui réponds que non, que j’ai tellement mal au ventre que je peux rien avaler.
Elle me répond de manière très décontractée « Vous avez prit vos anti-douleurs ? Boh ça va passer alors !«
En attendant j’ai toujours hyper mal, et depuis le matin, rien ne me soulage.
Fin de journée, je re-sonne car je ne tiens plus. On me donne un Gaviscon.
La fatigue l’emporte, je m’endors. Je me réveille 1h plus tard, toujours pas bien. J’ai toujours très mal au ventre et je me sens vaseuse. Je vois qu’on m’a porté le plateau repas, j’essaie de manger un peu, mais même pas 2 minutes plus tard je cours aux toilettes pour tout revomir. J’ai chaud et j’ai la vision qui se trouble mais je suis à moitié soulagée, je pars donc me recoucher, épuisée.
Un peu plus tard la personne qui vient débarrasser mon plateau me demande si ça va. Je lui dis que non, que j’ai eu mal au ventre toute la journée et que je viens de vomir.
Elle me dit qu’elle n’est pas sûre qu’on puisse me donner quoi que ce soit, je lui réponds que je veux plus de médicament car on m’en a gavé toute l’après-midi, je veux juste qu’on m’examine.
Il aura fallu que j’attende 21h, le changement d’équipe pour que la sage-femme vienne me voir et me dise que tout est ok. Est-ce que l’histoire s’arrête là ? Non.
Je sors de la maternité le lendemain, et les douleurs reviennent
Je ne m’inquiète pas, je me dis que ce sont les contractions et que ça va passer, puis que peut-être c’est parce que je force trop alors que je viens d’avoir une césarienne, ou alors que je suis constipée… Mais les douleurs étant de plus en plus fréquentes, je me décide quand même à voir mon médecin. Elle me diagnostique des coliques et je repars avec des anti-spasmodiques, en me disant de revenir dans 15 jours si ça va toujours pas qu’on fera une échographie.
Je n’ai pas tenu ces 15 jours. Au bout de même pas 1 semaine je me tordais de douleur comme jamais, j’ai demandé à mon mari de m’emmener aux urgences. Le trajet le plus long de ma vie. Arrivée là-bas, c’était le rush et moi je souffrais de martyre dans le hall en attendant mon tour. C’est quand j’ai vomi dans le hall qu’on m’a prise en charge.
Le résultat tombe : Pancréatite aiguë (stade E) pour cause de calculs biliaires
J’ai du être hospitalisée 1 semaine et opérer 3 mois plus tard. A la visite post-natale, je montre les résultats de la prise de sang faite 3 semaines après mon accouchement. Elle me dit qu’avec un taux pareil, elle ne comprend pas que l’hôpital ne m’ai pas appelé.
Je n’ai pas pu avoir de confirmation officielle, mais je reste persuadée que ce jour-là à la maternité, c’est bien ma vésicule qui me causait tant de douleur. Pourquoi ne m’ont-ils pas écouté ?
Ce qui est fait, est fait, on ne peut pas revenir en arrière mais je reste persuadée que si ce jour-là le personnel de maternité s’était inquiété de moi au lieu de me gaver de médicaments, s’ils m’avaient fait une simple prise de sang ou appelé un médecin, et bien j’aurai peut être gagné du temps. Je n’aurais pas autant souffert de toutes ces douleurs pendant 1 mois, j’aurais peut-être été opérée ou hospitalisée dans la foulée et pas séparée ENCORE de mon bébé.
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Rosalie dit
Pour ma part, les douleurs ont commencé 2 semaines après l’accouchement. Le SAMU est venu me chercher, pliée en deux de douleur au sol, au milieu de mon salon. Après 4h aux urgences, ils m’ont fait un scanner pour « écarter le plus dangereux » soit une embolie pulmonaire. Résultat négatif. Les douleurs étant passées entre temps, ils m’ont renvoyé chez moi avec un traitement d’un mois contre un ulcère à l’estomac.
Les douleurs ont continué à venir et repartir quotidiennement pendant plusieurs semaines.
Après une nouvelle grosse crise, je me suis à nouveau rendue aux urgences avec ma petite bassine, avant de me retrouvée encore pliée en deux à ne plus pouvoir bouger. Cette fois, 5h aux urgences pour me dire « nous attendons encore les résultats d’une prise de sang mais vous pouvez vous rhabiller et vous préparer à rentrer chez vous, rien a signaler, ça va passer ».
Cinq minutes plus tard un médecin que je n’avais pas vu rentre dans ma chambre et me dit « finalement on va vous garder, une bonne semaine, vous faites une pancréatite aigue post partum, j’appelles votre mari ».
La gastro-entérologue qui s’est chargée de mon dossier a piqué un scandale aux urgences en voyant que j’était déjà passé quelques semaines plus tôt pour les mêmes douleurs, et qu’on m’avait renvoyé chez moi.
J’ai accouché de ma fille le 2 aout 2018, j’ai été prise en charge et diagnostiquée le 2 octobre 2018. Deux mois de douleurs non expliquées et non entendues par les médecins.
Le plus dur a été de mettre fin à l’allaitement à cause des traitements. J’ai pu tirer mon lait une dernière fois grâce au médecin qui m’a apporté ce qu’il fallait, après terminé.
Comme me l’a expliqué la gastro-entéro, les cas sont tellement rares que beaucoup de médecins n’y pensent pas et ne font pas les examens nécessaires, et encore moins quand il n’y a pas eu de signe d’alerte PENDANT la grossesse.
Wendy dit
Dans le même genre, je me pliais en deux de douleur. On me filait des perfs de doliprane en disant que j’étais chochotte. Deux jours après j’ai éjecté un morceau de membrane oubliée… On ne m’a même pas dit pardon de m’avoir traitée de douillette.