Dine et son chéri ne voulaient pas vraiment de troisième enfant, pourtant, malgré le stérilet au cuivre, Dine est tombée enceinte. Malheureusement la grossesse n’a pas tenue, une fausse-couche est arrivée. Ce qui fait le plus mal à la jeune maman c’est qu’elle n’a pas pu dire au revoir à son bébé comme elle l’aurait souhaité. Voici son témoignage.
{Témoignage} Ma fausse-couche après un début de grossesse sous stérilet
Bonjour à toutes les lectrices du blog
J’ai 33 ans et suis maman de deux enfants, un garçon et une fille, de respectivement 5 et presque 3 ans. J’ai toujours voulu avoir trois enfants mais je ne me sentais pas prête. Mon homme, lui, n’en voulait clairement pas un troisième. Ma contraception ? Un stérilet en cuivre histoire de ne plus avoir d’hormones.
Mais avec un stérilet en cuivre, il y a toujours un petit risque de tomber enceinte.
Je le savais, et, d’une certaine façon, cela me convenait.
Mon corps et mon stérilet ont donc décidé de laisser sa chance à un bébé. Ayant des cycles plutôt courts (25 jours), après 28 jours + 7, mon homme me taquine à moitié en me disant que je suis enceinte. Comme le mois d’avant j’avais déjà eu 4 jours de retard mais un test de grossesse négatif (au grand bonheur de monsieur), je ne croyais clairement pas à une grossesse. Les semaines précédentes avaient été particulièrement stressantes, ce qui pouvait tout à fait justifier un retard de règles. Je prends la décision de faire un test urinaire après deux semaines de retard.
Le 31 octobre, test pipi au réveil. La barre « positif » s’affiche immédiatement. Et là, un flot de questions m’assaille. Je sais que mon homme ne veut pas de troisième. Est-ce que notre couple tiendra ? Serais-je capable de faire une IVG pour éviter de perdre notre couple, notre famille ? En sommes-nous réellement capables financièrement ? Est-ce que je me sens prête ? Tant de doutes… Mon corps m’avait trahi pour la première fois.
Alors oui, clairement, j’étais heureuse de cette nouvelle. La nature m’offrait la possibilité d’avoir ce petit troisième, rêvé, mais pour lequel je ne m’étais jamais sentie vraiment prête. Là, j’avais juste à lâcher-prise et l’accepter. Pour mon homme ça a été très dur mais il a fini par se faire à l’idée. Il ne pouvait pas me demander d’avorter, c’était notre enfant et on pouvait l’assumer.
Les symptômes de grossesse sont apparus avec le test. De bonnes grosses nausées et une énorme fatigue, rien de comparable à mes grossesses précédentes. J’ai rapidement eu rendez-vous chez mon gynéco. Il m’a fait une écho de contrôle, notamment pour s’assurer que ce n’était pas une GEU (grossesse extra-utérine). Bébé était bien implanté dans l’utérus (je suis alors enceinte de 6SA + 4 jours) et mon stérilet était remonté tout au fond de mon utérus. Les fils n’étant pas visibles et vu que nous avions décidé de garder ce bébé, il m’explique qu’il vaut mieux le laisser en place. Il m’explique aussi les risques liés à une grossesse sous stérilet. J’en suis consciente mais on va faire confiance à la nature. Il me demande de faire rapidement une prise de sang. Ayant eu du mal à voir si le sac gestationnel contenait bien un embryon, je sentais bien que l’œuf clair était une menace envisageable. Il me donne rendez-vous trois semaines plus tard pour voir comment tout cela évolue et me donne les recommandations en cas de saignements.
J’annonce la nouvelle à mon homme qui prend le temps de digérer. Je suis crevée, donc je me repose dès que je peux, même si nos deux plus grands sont à la maison pour deux semaines, vacances obligent.
10 jours après ce premier rendez-vous, juste avant de coucher mes enfants, en m’essuyant, je constate des taches bizarres dans mon sous-vêtement. En m’essuyant, je retrouve du sang bien rouge sur le papier. Merde. Je le glisse à mon homme au milieu des histoires des enfants. On se dépêche de les coucher et je file aux urgences de l’hôpital où mon gyneco exerce, comme recommandé. Le trajet n’est pas très confortable. J’ai mal au ventre, mais toute la journée j’ai eu des gaz comme coincés. Je pensais juste être constipée. Quand on est enceinte, c’est normal, non ?
Arrivée à l’hôpital, je suis prise rapidement en charge. Malgré le samedi soir, il n’y a pas trop de monde (effet COVID ? ) L’équipe – surtout des femmes – fait preuve de beaucoup d’empathie. Une gynéco, qui a eu mon gynéco en ligne, vient me faire une écho. Bébé est bien là (ouf, ce n’est pas un œuf clair !) et son cœur bat. Il est en pleine forme, très tonique. Je suis tellement rassurée. Pas de décollement visible malgré les saignements qui se sont encore exprimés sur la serviette hygiénique que j’ai glissée à la va-vite dans ma culotte en partant.
La gynéco me dit de me reposer et me prescrit de la progestérone pour donner toutes ses chances à bébé.
Le retour en voiture est encore moins confortable qu’à l’aller mais je suis sereine. Je garde la main sur mon ventre autant que je peux et j’explique à bébé à quel point j’étais heureuse de l’avoir vu en bonne santé. Je lui ai demandé de s’accrocher, qu’on l’aimait.
En sortant de ma voiture, je sens que ça coule entre mes jambes (et merde ! ). Je monte à la salle de bain pour nettoyer tout ça. Je finis dans la douche. Sur ma serviette il y a des caillots (re-merde). Mon homme était couché, je lui demande de l’aide, ça n’arrête pas de couler. Je finis pas parvenir à sortir de la douche (ou plutôt à passer de la douche aux toilettes. Mon homme me trouve un reste de serviettes ultra absorbantes d’après grossesse que je n’avais pas jetées. Je parviens à me coucher.
Après une heure, je suis trempée. Je me lève pour aller me changer. On me suit à la trace. Je me déshabille dans la douche. Et encore merde : ma serviette est pleine de caillots. Je fonds en larme. Mon bébé ne semble pas être au milieu de tout cela. Je continue à y croire même si je sais que c’est probablement fichu. Je n’ai plus du tout de nausées… Je parviens à me rhabiller, à effacer les traces laissées au sol et à retourner me coucher. La nuit se passe ainsi. Je ne dors pas beaucoup et je fais plusieurs aller-retour entre mon lit et les toilettes.
Au petit matin, j’appelle les urgences pour savoir si je dois revenir. Je ne suis pas très enthousiaste à l’idée de me retaper le trajet en voiture, seule. On me dit d’attendre mon prochain rendez-vous chez le gynéco et que, bien que ce soit impressionnant, je dois essayer de ne pas m’inquiéter.
Je passe ma journée allongée dans le canapé. Mon amour de fils me donne des câlins et des bisous à plusieurs reprises. Vers 14h30, je monte changer de serviette et j’en profite pour faire pipi. Là, deux gros caillots sortent coup sur coup et atterrissent au fond de la cuvette. Je fonds à nouveau en pleurs. Est-ce mon bébé ? Je ne sais pas, je ne vois rien… J’ai vraiment hésité à aller fouiller le fond de la cuvette. Mais je décide de croire que mon bébé est peut-être toujours là, en moi. Pleine de remords à ne pas oser glisser ma main dans la cuvette, à me dire que c’est ridicule, je prends quand même le temps de dire à ce qui est fond de l’eau que je l’aime et que je m’excuse de le laisser partir comme ça.
Vraiment… Et je tire la chasse…
Ceci est arrivé il y a 2 jours. Et aujourd’hui, quand je vois mon ventre à nouveau plat, que je n’ai plus de symptômes, que je me sens vide, je le regrette amèrement et m’en veux terriblement. Je n’ai pas dit au revoir dignement à mon bébé. Je l’ai laissé partir dans les égouts comme un malpropre alors que je l’aimais déjà du plus profond de mon coeur. Mon petit troisième, mon unique chance d’avoir un troisième enfant… Je m’en veux terriblement. Je ne vois mon gynéco que demain soir. Je saurai alors réellement si je l’ai perdu. Mais je n’ai besoin d’aucune écho pour le savoir.
Il n’est plus là. Mon corps m’a trahi pour la deuxième fois…
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Cassandre dit
Ton témoignage est poignant, je te souhaite bien du courage pour ce double travail de deuil qui s’annonce. Deuil de cet enfant, deuil du troisième…Ne t’en veux pas, malgré tout tu lui as dit au revoir et à ce stade de la grossesse, y avait-il d’autres possibilités dans ta situation?
C’est arrivé à une amie, ça a été l’occasion pour son conjoint de comprendre la force de son désir et elle a eu finalement ce petit dernier choisi. Je croise les doigts pour que tu aies ce bonheur. Et si ce n’est pas le cas, qu’après le temps de deuil la joie revienne tout de même frapper à ta porte.