Virginie a fait une IVG (interruption volontaire de grossesse) il y a quelques jours et depuis, elle se sent terriblement mal. Pourtant, physiquement, tout s’est bien passé, et elle était sûre que son choix était le bon. Mais le moral n’est pas au beau fixe. La faute à la chute d’hormones ? A tout ce stress engendré par cette épreuve extrêmement compliquée ? Elle voudrait avoir votre soutien et votre avis. n’hésitez pas à lui laisser vos messages en commentaire. Voici son témoignage.
{Témoignage} Un après IVG difficile à encaisser
Bonjour à toutes les lectrices du blog,
J’ai lu l’article « IVG un choix difficile » pour la première fois il y a 3 semaines et demi, merci d’avoir partagé votre expérience. Voici la mienne.
J’ai appris que j’étais enceinte une semaine après la séparation avec mon ex compagnon
J’étais partie loin de chez moi, me vider la tête en montagne pour prendre de la distance avec cette rupture qui m’affectait : je n’étais pas amoureuse, mais j’avais des sentiments naissants, et j’avoue que j’étais assez positive dans cette relation. Alors j’ai eu du mal à en faire le deuil.
A mon retour, j’ai donc informé mon ex compagnon de cette grossesse : il n’était pas surpris et avait envisagé cette possibilité quand je lui ai demandé de le voir pour parler. Mais son choix était fait avant l’annonce : il ne veut pas d’enfant maintenant, ce serait un désastre. Je m’en doutais donc j’avais d’ores et déjà programmé un rendez-vous dans un centre IVG pour les jours suivants. Il m’a accompagné au premier rendez-vous et nous nous sommes dit au revoir.
J’ai beaucoup pleuré les jours qui ont suivi ce rendez-vous : les symptômes de grossesse ont vite envahi mon corps et je me sentais plus seule dans mon corps.
Je ne suis pas allée au rendez-vous pour faire l’IVG médicamenteux, je n’étais plus sure de ce choix.
Je ne savais plus si je voulais me faire avorter ou pas
Même si le « papa » m’a reconfirmé qu’il ne voulait pas de cet enfant et qu’il ne m’aimait pas, moi je n’étais certaine de rien. J’ai 38 ans, et je n’ai pas d’enfant. L’horloge biologique ne s’était pas encore mise en route, mais je savais que je voudrai un enfant un jour. Mais j’avoue que je m’imaginais un enfant né de l’amour avec un schéma classique : un papa, une maman.
Tous les éléments étaient censés être réunis pour conforter ce choix d’avortement : refus du papa et mon schéma non-respecté (je n’ai pas l’âme d’une guerrière et je serai incapable d’élever un enfant seule, c’est beaucoup de responsabilités).
J’ai un capital empathie assez marqué et j’entendais l’inquiétude de mon ex compagnon quant à mon choix : j’étais tiraillée entre mon envie de garder cet enfant et le rejet de l’autre « parent ».
J’ai choisi le choix de la raison : je sauve trois vies : un enfant non désiré par son papa, l’avenir d’un jeune homme de 33 ans qui a un avis tranché et le mien car je n’aurais pas assumé ce choix de garder le bébé sans un avis favorable.
J’ai donc repris rendez-vous pour l’IVG médicamenteuse, et nous y sommes allés à deux (mon ex compagnon et moi). J’avais besoin de son soutien car cette IVG, je le faisais pour nous, pour respecter son choix. Il m’a accompagné le jour du premier médicament, et il a été présent pendant tout le temps de l’expulsion : il est resté 7h à côté de moi. Nous étions soulagés après l’expulsion car il n’y a pas eu de complications. Un sourire s’est même glissé sur mon visage ; j’étais soulagée que les contractions, douleurs s’arrêtent dans mon corps.
Je pourrai dire que j’ai eu un avortement « idéal »
Des médecins à l’écoute sans jugement, disponible, doux… mon ex compagnon très présent, ma psy m’a consacré beaucoup de temps…! Mais malgré toutes ces choses positives, je suis très mal depuis une semaine : je pleure, j’ai des cauchemars horribles, je passe mes journées au lit, je me sens seule, impuissante et je n’ai pas la force de sortir de chez moi. Je suis épuisée, j’ai peur… tous les soirs, je me mets au lit à 19h et je me dis que demain je sortirai dehors, accepterai de voir une copine… mais je n’y arrive pas.
J’ai peur, très peur de ne pas me relever. Il y a le deuil d’une séparation et d’un bébé à faire…
J’aimerai avoir des témoignages, des conseils pour me rassurer : est-ce normal d’être si mal après un avortement ? est-ce possible de retrouver une vie normale suite à cet évènement ? combien de temps vont durer ces cauchemars horribles (même avec des médicaments pour dormir, j’ai des cauchemars). Je me sens seule : mon ex compagnon m’a soutenu jusqu’à l’expulsion et je me sens seule à devoir gérer le post IVG…. De nature optimiste, positive, je perds goût à tout…
Merci pour votre aide et votre soutien
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Audrey dit
Bonjour,
Ton histoire ressemble à la mienne… Après plusieurs séparations avec mon ex, je suis tombée enceinte, d’un garçon je pense. Nous avions 10 ans de différence d’âge, j’avais 39 ans. J’ai avorté vers Noël. Il ne se sentait pas prêt, préférait que j’avorte et pour moi un enfant se fait à 2. J’ai décidé de le protéger à contre coeur, il n’avait rien demandé, pas de venir sur cette terre en commençant sa vie rejeté par son père… Ce n’est pas ce que je lui souhaitait. J’ai fait tous les rdvs seule, aucune nouvelle de mon ex, même la veille de mon avortement, je voulais que l’on puisse encore en discuter en vain, pas de réponses… Je n’ai jamais autant pleuré de ma vie lors du test, j’y pense encore même si la douleur s’est apaisée… Les cauchemars se sont espacés. Je ne pensais jamais pouvoir sourire à nouveau mais si. La vie petit à petit a repris…
Peu de temps après, j’ai rencontré mon mari, mon rayon de soleil. Aujourd’hui j’ai 41 ans et en décembre j’ai appris que j’etais enceinte d’un garçon. Je suis dans mon huitième mois de grossesse. Même si je la vis avec beaucoup d’émotions, sentiments, je remercie la vie.
Je te souhaite de prendre le temps de te reconstruire, après la pluie vient le beau temps, tout ce qui ne nous tue pas nous rends plus fort. Je te souhaite sincèrement des belles choses.
Preschoux Maëlys dit
Bonjour,
J’ai vécu la même chose j’étais enceinte depuis un mois j’ai annoncé sa a mon conjoint et il a très mal réagi car c’était pas désiré d’avoir un enfant maintenant alors il m’a demandé de avorter, sur le coup j’étais contre car je suis contre ça après chacun ses choix et j’avais réfléchi quelques temps et j’avais pas le choix de prendre cette décision car c’était pas possible que je le garde et que mon conjoint le rejette alors j’ai pris rendez-vous et j’ai choisi par médicaments c’était la seul solution et maintenant je le vis un peu mal je culpabilise d’avoir tué un enfant et honte d’avoir choisi ce choix la.. je vais mettre du temps a m’en remettre et c’est qu’après tout cela qu’on s’en rend compte après.. c’est la dernière fois que je ferai ça je ne veux plus revivre ça..
Patricia harrimann dit
Bonjour à vous toutes, je voulais juste vous témoigner ma sympathie, au regard de vos témoignages, perso je n ai jamais vécue ce genre d intervention car la maladie ne m à pas permis de devenir mère, ceci dit j ai toujours trouvé que l IVG était une intervention qui était tout sauf égoïste, cela exige beaucoup d intelligence et beaucoup d altruisme, et j en sais quelque chose car ma propre mère m à abandonné, l égoïsme consiste d en le fait de garder un enfant tout en sachant que l on n à pas les moyens psychologique financier, amoureux de le faire évoluer dans un univers sain, le fait que cette action puisse vous plonger dans une forme de déprime, accentue le fait que vous êtes des femmes qui sont tout sauf égoïste, ne tenez pas compte des autres et de leur propos moralisateurs, ce sont vos choix et personne n à le droit d émettre un quelconque jugement surtout pour un acte aussi personnel que celui ci, ne permettez à personne de vous faire culpabiliser. J ai beaucoup souffert de l absence d une mère, c est dur de grandir sans avoir été désiré, je peux vous le garantir, je ne sais pas si mon témoignage vous sera d une grande utilité car je n ai pas vécue d IVG, mais je peux témoigner en revanche sur ce qu il advient d une enfant non désirée et je ne souhaite ça à personne, prenez soin de vous, aimez vous laissez vous une chance d être heureuse car vous le mérité.
Agnès dit
Ça a été une décision extrêmement difficile, subie émotionnellement même si réfléchie. J’imagine ce qui doit se passer dans votre tête : est-ce ma dernière chance ? Tout ce qu’il faut reconstruire avec un nouvel homme que vous ne connaissez pas encore avant de prendre la décision de faire un enfant à 2. C’est normal que vous soyez inconsolable, vous ne savez pas ce que vous réserve l’avenir. Vous aviez une chance mais vous la vouliez dans les meilleures conditions pour accueillir un petit être qui va dépendre de vous.
N’hésitez pas à en parler à des amis ou des professionnels. C’est le seul moyen de passer à autre chose le plus sereinement possible, à reprendre votre vie. Vous avez pris cette décision pour le bébé, ne jamais l’oublier ! Maintenant il faut l’accepter émotionnellement aussi et ça peut prendre du temps, c’est normal.
Courage !
Carla dit
Oui, on peut s’en remettre ! Oui c’est normal que pour certaines femmes il y ait beaucoup de peine, de tristesse et que ca prenne du temps ! Parler de cette expérience est souvent un premier moyen de commencer à aller mieux. Il existe d’ailleurs des groupes de soutiens si tu le souhaites. Courage !
@La mariée en colère: une IVG est une interruption volontaire de grossesse, pas une interruption médicale de grossesse (qui elle est suggérée par le corps médical, jusqu’à un stade plus tardif, en cas de problème médical pour le bébé ou la maman). C’est important de ne pas confondre car les parents qui subissent une IMG ne l’ont jamais choisi volontairement !
La Mariée en Colère dit
Houlala, quelle erreur ! J’ai tellement plus l’habitude que l’on parle d’IMG sur le blog que ça m’est venu naturellement, mais vous avez tout à fait raison de me l’avoir fait remarquer !
merci beaucoup, c’est corrigé 🙂
Carla dit
Merci beaucoup pour la correction !
Une petite erreur ca arrive à tout le monde.
Ollier dit
En te lisant j’ai ressenti tout de suite l’envie de te répondre. Ton histoire est légèrement similaire à la mienne. Je suis tombée enceinte de mon ex compagnon (grossesse voulue à la base). Quand il a vu le bébé à l’écran ça été la dégringolade, il a pris peur, ne voulait plus de cette grossesse et surtout voulait se séparer… Bref il a fuit tout simplement. Bref je me suis retrouvée dans cet impasse seule. J’ai pris quelques jours pour réfléchir et comme toi j’ai pris la décision de la raison car je ne souhaitais pas d’un petit bout qui serait rejeté par son père. J’ai donc fait les rdv et l’ivg seule ma maman est descendu par la suite. Et je t’avouerai que j’ai beaucoup pleure après. On a un deuil à faire… C’est long il ne faut pas l’oublier ! Prends le temps pour toi, prends le temps de te reconstruire. Petit à petit les pleurs cesseront et des petites envies renaitront. 8 après je continue à avoir une pensée pour ce petit bout mais je ne regrette pas ma décision.
D’ailleurs je pense que pour faire ce deuil, il faut être sure du choix que tu as fait, et te rassurer en te disant que cette décision était la meilleure pour toi. Ton histoire est la tienne, ne laisse pas les autres te juger en aucun cas.
Courage et tu vas relever doucement la tête mais sûrement.
Virginie dit
Bonjour,
Comme vous l’avez dit vous même vous avez 2 deuils à faire. Bien sûr que ce que vous vivez et ressentez et normal vous êtes un être humain. Par contre ne restez pas comme ça ou seule demandez même à votre médecin traitant qui peut vous aider et vous écouter et parlez. Il faut évacuer ce que vous ressentez. La douleur s’attenuera même si vous y penserez toujours un peu. Beaucoup au début et un peu moins au fil du temps. Courage il n’y avait pas de bonne ou mauvaise décision, c’était réfléchit c’est le plus important. Bon courage 😘
Lily dit
Mon histoire est bien différente de la vôtre, mais j’ai également eu recours à l’ivg en janvier 2021)… Ivg ou avortement sont 2 mots que je n’arrive plus à prononcer à voix haute, alors que c’était mon choix (sur le moment).
JAMAIS je n’aurais cru prendre une telle décision un jour 🙁
La sage-femme m’a expliqué q’un psy allait me contacter un mois après afin de savoir comment j’allais, coup de téléphone que je n’ai jamais eu… Et pourtant j’en aurais eu des choses à dire ou à demander… Mais je n’ose pas me plaindre ou à réclamer donc je garde tout pour moi, je pleure souvent et tout seule dans mon coin (surtout aussi proche de la date présumée du terme).
Contrairement à vous, j’ai déjà un enfant, et cela m’a aidé à garder un peu la tête hors de l’eau.
Mais c’est extrêmement difficile de ne pouvoir en parler avec personne (mon conjoint a été formidablement extraordinaire malgré sa grande peine).
Vous devez être en pleine chute d’hormones, cela n’aide pas, bien au contraire. Ecrire peut faire du bien aussi.
Si vous le souhaitez, j’aimerais bien pouvoir échanger avec vous.
Courage à vous, et prenez bien soin de vous surtout
M dit
Bonsoir, je viens de lire chacun des commentaires, qui sont tous aussi bienveillants les uns que les autres. Je me permets de vous écrire à vous car si j’ai bien compris vous aviez déjà un enfant avant votre IVG. Aujourd’hui, dans une tristesse absolue j’ai prie la décision avec mon conjoint de faire appel à une Ivg … parce que nous avons un merveilleux petit bébé de 4 mois… serait-il possible d’échanger avec vous quelques messages?