Quelques précautions quotidiennes pour protéger bébé du CMV, ça vaut le coup !

Lorsque j’étais enceinte, je me souviens d’avoir entendu parler du CMV (un herpèsvirus qui peut avoir des conséquences très graves pour le fœtus) mais mes questions avaient été balayées d’un revers de main par ma gynécologue. Sophie, elle a été beaucoup plus renseignée sur le sujet par sa sage-femme qui lui a donné quelques recommandations pour ne pas contracter le CMV (cytomégalovirus) pendant sa grossesse. Voici son témoignage.

[Témoignage} CMV et recommandations pour la grossesse

Bonjour à toutes les lectrices du blog,

Après avoir rencontré D. en 2007, nous nous sommes mariés en 2014. Je tombe enceinte au premier cycle. La gynéco que je vois pour la première fois suite à un déménagement me passe une fiche de conseils « Toxoplasmose, Listériose, CMV« .

C’est quoi le CMV ?

Ma belle-sœur et ma sœur ayant eu des enfants avant moi, les 2 premiers termes ne me sont pas inconnus ainsi que les conseils qui s’y rapportent. Mais CMV par contre aucune idée de ce que c’est : le cytomégalovirus… Nom barbare pour une maladie qui l’est particulièrement. J’apprends ainsi que le CMV est quasi asymptomatique chez les adultes, très fréquents chez les jeunes enfants en collectivité (crèche, maternelle) et peu visible, mais par contre potentiellement gravissime pour le fœtus, allant de la surdité, au retard moteur ou à la mort. Ok j’écoute donc les conseils : ne pas partager ses couverts ou ses affaires de bain (tous les objets où il peut y avoir un échange de liquide) avec des petits. N’ayant pas d’enfant, c’est peu contraignant, je fais attention en présence de mes neveux et nièces. Ma petite C. naît en août 2015, tout va bien. La vie reprend son cours, à 3.

En 2017, l’envie d’un 2ème enfant nous prend. Je vais voir ma sage-femme avant de lancer les essais bébé, entre autres pour avoir une prescription d’acide folique. M’ayant suivie pour la fin de ma première grossesse, elle sait que j’ai une fille de moins de 2 ans (nous sommes en mai). Elle me propose de passer quelques prises de sang avant de lancer les essais pour faire un bilan (voir si par chance j’aurai eu la toxoplasmose entre temps par exemple). Les résultats arrivent le week-end où nous fêtons, D et moi nos 30 ans respectifs avec nos familles.

CMV positif.

Je ne suis pas enceinte, donc ce n’est pas grave. Mais puis-je arrêter la pilule comme nous le souhaitons ? Message de ma sage-femme qui me dit qu’elle se renseigne car on ne sait pas grand chose aujourd’hui sur le CMV, peu d’études existent et on en parle peu aux femmes pour ne pas que ce soit anxiogène. Après avoir consulté une spécialiste, elle nous conseille d’attendre 3 mois pour que la charge virale de cette primo infection ne soit pas dangereuse pour le futur bébé. Je refais une prise de sang pour suivre les IGM et les IGG au bout de ces 3 mois qui m’ont paru être une éternité.

Ma sage-femme nous donne le go et nous redonne les consignes : pas de bisous sur la bouche avec notre aînée (bon ça on ne fait jamais), se laver les mains après avoir été en contact avec toute sécrétion (urine, morve, larmes), ne pas utiliser les mêmes couverts, la même serviette, éviter les bains ensemble… Cette fois, je sens que c’est une vraie contrainte (autant me laver les mains quand je la change me parait une évidence autant après avoir essuyé un coin de bouche du revers de la main ou une larme, je ne le fais pas toujours).

Stress jusqu’à la fin de la grossesse. Sans véritable angoisse, un petit stress jusqu’à la naissance en mai 2018 de ma petite M qui va très bien ! Ouf. J’ai l’impression de devoir beaucoup à ma sage-femme. On ne saura jamais si M. aurait été contaminée si on n’avait pas attendu 3 mois mais au moins là elle va bien. Sans garantir les chiffres, mais de mémoire, 80% des bébés de femmes infectées ne sont pas contaminés ou sont asymptomatiques. 10% ont des formes graves (surdité, cécité, retard mental), 10% meurent in utero ou après quelques jours de vie. 

Du coup, le sentiment de ne pas être passée loin ne me quitte pas et je me mets à en parler à mes amies qui ont un enfant en leur disant de faire attention si elles désirent un 2ème bébé. Ma sœur tombe enceinte en 2018, autant vous dire que je l’ai tannée pour qu’elle fasse attention. Elle a un jour parlé à sa gynéco du CMV qui lui a dit : comme on ne sait pas traiter et qu’il y a finalement peu de cas grave je préfère ne rien dire à mes patientes… J’étais furieuse. Ma sœur une fois m’a reprochée, à moité sérieuse de lui pourrir sa grossesse car elle avait tout le temps peur de se tromper de cuillère avec son aîné par exemple. Quand je lui ai répondu que si elle ne changeait pas de cuillère elle pouvait avoir un enfant sourd ou pas d’enfant elle a arrêté de m’en vouloir. 

Bonheur pour cette vie à 4. Je suis heureuse avec D, C et M.

Mais rapidement, l’envie d’un ou d’une petit·e dernier·e pointe tant pour D que pour moi. En 2019, on se dit qu’on est prêts, que nos premières ont 2 ans et 9 mois d’écart et qu’elles sont ultra complices. Avant de lancer les essais bébé maintenant. Je retourne voir ma sage-femme qui a toute ma confiance. Elle me prescrit quelques prises de sang, mais pas le CMV. Quand je l’interroge elle me répond que si la documentation scientifique est pauvre sur une primo infection au CMV elle est quasi inexistante en cas de réinfection. Donc autant conserver les bonnes habitudes mais ne rien tester par risque de ne pouvoir interpréter.

Elle me prescrit mon acide folique puis quand ça fait un mois que je le prends, on lance les essais. Je sens dans mon corps qu’il se passe quelque chose, un petit test me confirme que je suis enceinte. Je vais voir mon généraliste pour avoir mes analyses habituelles de début de grossesse (toxo…). Je regarde à peine l’ordonnance et fais mes prises de sang. Le résultat arrive.

On a à nouveau testé le CMV ! IGM et iGG positifs…

Petite phrase stressante du biologiste « dans un contexte de grossesse… » Il faut refaire une avidité (savoir quand j’ai contracté le CMV). Je demande une nouvelle ordonnance à mon médecin et je refais une prise de sang. Problème on a refait une sérologie pas une avidité. Donc rien à interpréter. Ma sage-femme me dit qu’il y a encore moins de risques lors d’une réinfection. Elle me redirige vers le spécialiste du sujet. Problème, celui-ci officie en hôpital et on est en pleine pandémie de coronavirus. Du coup il vaut mieux éviter. Je revois la spécialiste consultée pour ma seconde grossesse en visio. Celle-ci se veut très rassurante. Je décide de me raisonner et de me dire que tout ira bien. Je viens de recevoir mes résultats tri test et je ne suis pas dans la population à risques. Malgré le coronavirus ambiant je commence à réaliser vraiment que je suis enceinte et que je peux me réjouir. N’ayant pas prévu d’avoir d’autres enfants, il est temps que je profite !

Pendant la grossesse tout fait peur : la fausse-couche, les malformations, la trisomie, la toxoplasmose, la listériose… Le CMV est beaucoup moins connu que la toxo mais les conséquences peuvent être dramatiques. Un conseil pendant juste 9 mois lavez-vous bien les mains après avoir changé un enfant, essuyé une larme, mouché un nez, ne partagez pas votre serviette de douche et ne prenez pas les mêmes couverts que les enfants de votre entourage. Et voilà comment vous protégerez votre bébé sans chambouler votre quotidien ! 

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