En 2019, 3300 couples étaient en attente d’un don d’ovocytes en France, alors que seulement 836 femmes ont fait la démarche de donner leurs ovocytes cette même année. Mais grâce à ces petites fées, 409 enfants ont pu voir le jour et rendre de jeunes parents heureux (et épuisés !). Marie fait partie de ces femmes généreuses, qui cette année-là ont amené du bonheur à tous ces couples. Etant elle-même passée par un parcours PMA, elle s’était jurée de faire un don le jour où ce serait possible. Si vous aussi vous souhaitez vous renseigner sur le don de gamètes, que ce soit de spermatozoïdes ou d’ovocytes, vous trouverez tous les renseignements ici et ici. Voici son témoignage.
{Témoignage} Après la naissance de ma fille je me suis jurée de faire un don d’ovocytes
Depuis toute jeune, je sentais au fond de moi que je serai obligée de passer par la PMA pour avoir un enfant, je ne sais pas pourquoi, mais je sentais qu’il y avait un blocage dans mon corps. A 25 ans, j’ai arrêté ma contraception dans l’espoir de devenir maman. Des mois, des années ont passé et pas de bébé en vue : je ne m’étais pas trompée, le parcours allait être plus long que prévu.
Rapidement, avec mon chéri, nous décidons de consulter un gynécologue spécialisé en PMA sur les conseils de notre médecin traitant. Nous rencontrons un homme exceptionnel, plein de gentillesse, d’humanité et très respectueux. Les examens sont positifs pour nous deux, il n’y a rien à signaler, on ne sait pas pourquoi je ne tombe pas enceinte, alors nous allons faire un parcours PMA pour essayer de donner un coup de pouce à Dame Nature.
Les mois passent, les années passent, les traitements, les inséminations, les FIV, les TEC (Transfert d’Embryon Congelé)… rien ne se passe comme prévu, je ne tombe pas enceinte, tous les tests de grossesse sont négatifs. Avec mon chéri, nous nous mettons d’accord pour une ultime tentative, celle de la dernière chance. Soit je tombe enceinte, soit on arrête tout.
Physiquement et psychologiquement, supporter tous ces échecs est beaucoup trop éprouvant.
Notre gynécologue ne comprend pas pourquoi ça ne marche pas mais il est là. Il nous soutient et nous encourage.
Nous faisons un changement de traitement pour cette dernière FIV et je me fais une promesse : si ça fonctionne, si j’ai la chance un jour de serrer mon bébé dans mes bras, je donnerai mes ovocytes.
Traitement, ponction, transfert et après toutes ces épreuves ENFIN : un beau positif à la fin ! J’ai eu de la chance, j’ai eu une grossesse et un accouchement de rêve !
Les semaines passent et le jour des 6 mois de ma fille, j’appelle le CECOS (Centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme humains) pour avoir un rendez-vous et obtenir des renseignements sur le don d’ovocytes.
Dès le premier rendez-vous, je rencontre un médecin très à l’écoute concernant mon projet de donneuse.
Je ressors de ce rendez-vous avec quelques ordonnances (prise de sang , échographie, mammographie, frottis à faire).
Un deuxième rendez-vous est fixé trois mois après pour ramener les résultats et revoir la gynécologue pour les ordonnaces, les traitements, la généticienne, la psychologue et le biologiste.
Je ressors de ces rendez-vous assez épuisée sur le plan moral. On me donne beaucoup d’informations à la fois. Les protocoles, ce qu’il va se passer, ce qui peut faire que ça fonctionne ou pas. Ce ne sont pas les traitements qui me tracassent car ça, je connaissais déjà assez bien grâce à mon propre parcours PMA, c’est plutôt du point de vue psychologique : tout repose sur mes épaules. Le jour où je vais commencer les traitements je dois en informer le CECOS et c’est là qu’une véritable chaîne humaine se met en place. Le CECOS appellera la ou les familles pour que la femme commence également les traitement le même jour. Je prends la mesure de toute l’importance de mon rôle. De moi dépendent peut-être plusieurs grossesses ? Le bonheur de plusieurs parents.
Je suis à la fois stresée, mais aussi et surtout extrêmement impatiente de pouvor faire ce cadeau à une femme, une future famille.
Début mars 2019, il est temps pour moi de faire ce don.
Je commence les traitements.
Je vais mettre quinze jours de ma vie entre parenthèses : piqûres, prises de sang, échographies.
Samedi 16 mars 2019, une dernière échographie… mardi 19 mars une dernière prise de sang pour savoir si le blocage de l’ovulation a fonctionné (pour éviter une hyperstimulation).
J’ai le feu vert dans la journée !
La ponction aura lieu le lendemain, un jour avant les un an de ma fille chérie.
L’hospitalisation s’est très bien passée. C’est à peine si on ne m’a pas déroulé le tapis rouge…
Le seul regret que j’ai, c’est de ne pas savoir si ce don a permis à des couples de construire une famille.
Pas de savoir qui c’était, juste si ça avait marché.
Je ne le saurais jamais, mais c’est ça la règle.
J’espère sincèrement et profondément que les couples en attente de don d’ovocytes auront un jour la chance de serrer dans leurs bras un tout petit bébé.
Merci à toutes les femmes et tous les hommes qui aident les personnes en attente de devenir
parents à réaliser leur rêve. Si vous aussi vous désirez contribuer à la création de ces petits miracles, n’oubliez pas d’aller pour renseigner sur les sites dondovocytes.fr et dondespermatozoides.fr de l’Agence de la biomédecine.
RENAUD dit
Bonjour, Merci beaucoup pour votre témoignage, dans mon cas j’étais de l’autre côté de la barrière, c’est à dire que nous étions en attente d’un don. Et le miracle c’est accompli en 2004 (cela fait un moment maintenant). Nous sommes les heureux parents d’un grand de 17 ans qui nous comble de joie tous les jours. Je n’aurais jamais assez de merci pour cette femme qui nous as permis ce miracle. Mon grand regret (comme vous dites) c’est de ne pas pouvoir lui dire que son don a fonctionné.
Magali dit
Bonjour,
Bravo pour votre geste qui représente beaucoup d’espoir pour de nombreux couples. J’aurai voulu le faire mais à 37 ans je suis trop vieille. Même si c’est une fausse excuse, j’ai surtout toujours eu trop peur de franchir le pas. Alors bravo et merci à vous.