Coup sur coup, nous avons reçu 2 témoignages de femmes sur le sujet « devenir maman quand notre propre maman est décédée ». Plutôt que de vous faire 2 articles séparés, j’ai préférés vous réunir ces deux témoignages ici. Dans le premier, Emilie et son chéri envisagent de se lancer dans les essais bébé. Le soucis est que la jeune femme a perdu sa maman il y a quelques années de cela et elle ne sait pas du tout comment elle pourra gérer sa grossesse et son nouveau rôle de mère, sans maman vers qui se tourner pour répondre à toutes ses questions. Dans le second, c’est Mam qui prend la parole et explique comment elle, elle le vit. Voici leurs témoignages. N’hésitez pas à leur répondre en commentaire.
{Témoignage} Devenir maman quand on a perdu la sienne
Bonjour à toutes et tous,
Je me présente, je suis Emilie, j’ai 30 ans, un métier qui m’épanouit, un compagnon que j’aime et nous devrions prochainement obtenir une mutation dans la région de nos rêves. Bref : tout va pour le mieux. Nous souhaitons tous les deux avoir des enfants et l’envie se fait de plus en plus pressante, d’autant plus qu’une fois notre mutation obtenue, nous n’aurons, à nos yeux, plus aucun obstacle « pratique ».
Mais, car il y a un mais…
Ma maman est décédée il y a quelques années (avant que je rencontre mon conjoint, qui ne l’a donc jamais connue).
Sa mort est survenue après qu’elle se soit battue contre un cancer du sein, qui l’a considérablement diminuée. J’ai donc vu, mois après mois, ma mère pourtant solaire, dynamique, et hyper-investie dans son travail comme sa vie de famille, s’affaiblir peu à peu.
Depuis son décès, il y a quelques années, j’ai développé une peur panique de la mort en général : la mienne (je passe ma vie chez le médecin à surveiller le moindre souci de santé éventuel), celle de mes proches (15 minutes sans réponse à un SMS ? Je me prépare déjà à assister à l’enterrement de mon amie / conjoint / père, etc), et même celle de mon chat (que je ne supporte pas de laisser quelques jours, persuadée que le pire arrivera en mon absence).
Je suis suivie par une psychologue, mais le chemin est long…
Par ailleurs, quand j’ai perdu ma mère, j’étais une jeune étudiante, et j’ai émotionnellement géré beaucoup de choses… mais certainement pas l’idée de la maternité. Je ne me projetais pas encore avec des enfants, et je n’avais pas mesuré à quel point la mort de ma mère se rappellerait à moi à l’aube de le devenir moi-même.
J’imagine à quel point il est effrayant pour nous toutes de franchir le cap et de devenir mère. Mais je dois dire que, pour moi, la peur est immense…. Ma maman m’a quittée avant que nous ayons pu aborder les sujets de la grossesse, de l’arrivée d’un bébé, de la maternité en général. Je ne sais pas ce qu’elle a ressenti en étant enceinte de moi, si elle a eu peur, ce qu’elle a ressenti en accouchant, comment elle a géré mes premiers mois avec un bébé, et je ne le saurai jamais.
J’ai peur d’être enceinte, puis maman et d’être assaillie de questions auxquelles je n’aurai pas de réponses.
Je vois mes amies tomber enceintes les unes après les autres et partager cela avec leur maman… je suis ivre de jalousie. J’entretiens de très bons rapports avec d’autres femmes de ma famille (belle-mère, tante, etc) et je sais qu’elles sauront m’accompagner, mais ce n’est pas pareil. L’idée que mon enfant n’aura qu’une grand-mère en vie, dès sa naissance, me fait monter les larmes chaque fois que j’y pense (et j’avoue ressentir de la jalousie, même vis-à-vis de mon compagnon, qui pourra vivre sa paternité avec ses deux parents).
A qui vais-je me confier quand j’en aurai besoin ? Qui mieux qu’elle ne l’aurait fait, saura m’épauler ?
Et puis : moi qui n’arrive pas même à laisser mon chat, saurai-je gérer la séparation d’avec mon enfant ?
Comment pourrai-je supporter d’avoir peur du pire en permanence ?
Bref, vous le comprenez : je suis envahie de questions et de doutes qui, pour l’instant et malgré la thérapie que je suis, me bloquent complètement. Je sais que personne ne se lance dans l’aventure de la parentalité sans peurs et sans doutes… mais j’aimerais que les miens ne bloquent pas un projet qui me fait pourtant envie.
J’aimerais avoir des retours de femmes qui, comme moi, sont devenues maman après avoir affronté la mort de la leur… A qui vous êtes vous confiée ? Comment avez-vous géré vos doutes et vos peurs ? Et comment parvenez-vous à surmonter le triste constat que votre enfant ne connaîtra jamais sa grand-mère maternelle ?
Je vous remercie de m’avoir lue
{Témoignage} Je suis une maman, sans maman
Bonjour à toutes,
Connaissez-vous un événement de la vie qui rapproche une fille de sa mère autant qu’une première naissance ? Je ne pense pas que cela soit possible. Parce que, quand on devient soi-même maman (oui comme sa maman), on se pose des questions d’un autre genre et on a des besoins d’un autre genre. Et le seul repère qu’on a à ce moment-là c’est… Maman bien entendu ! Alors que se passe-t-il quand on n’a jamais eu de maman ?
Ma maman est décédée en me mettant au monde
Et de toute ma vie, je n’ai jamais ressenti son absence autant que lorsque je suis devenue maman. Voici quelques anecdotes de mon parcours de maman… maladroite… de 30 ans.
Les mamans affectionnent ce moment où il faut préparer la chambre de bébé, et surtout quand il est question d’aller acheter les vêtements et le matériel de puériculture. Naturellement, qui n’aime pas faire le shopping ? Alors c’est tout naturellement que mes amies (pas encore mamans) m’ont accompagnées dans les magasins de puériculture. Faut-il rappeler que nous sommes rentrées à chaque fois fières de nous, d’avoir shoppé les pièces les plus craquantes des magasins ? Les vêtements et les articles choisis étaient tous tellement mignons qu’on se donnait un plaisir fou à les nettoyer et à les ranger dans la chambre de bébé. Mais une fois bébé arrivé, on a très vite compris que nous n’avions pas forcément fait de bonnes affaires. Car, dans le shopping pour bébé, le maître mot n’est pas mignon, mais plutôt « qualité », « praticité » et « confort ». Alors, plusieurs articles achetés à ce moment-là n’ont jamais servi. Et il a fallu aller chercher d’autres dont la qualité respectait le mieux la peau et les besoins de bébé (merci belle-maman).
Les questions que j’aurais aimé poser à ma maman
On n’est jamais assez préparé à devenir parent. La crise sanitaire n’aidant pas, on se retrouve un peu seule face à soi. Quand certaines ont pu s’arranger à faire venir leur maman pour venir les assister pendant cet heureux évènement, d’autres ont la leur au téléphone à longueur de journée. Pour celles comme moi, il y a Google (heureusement ). Quand on se sent déjà un peu minable d’appeler le pédiatre à chaque soucis et de l’entendre nous dire (parfois avec de l’agacement) : « c’est normal madame« , et qu’on voit bien que nous avons une bonne raison de nous inquiéter. alors Google devient notre meilleure amie. C’est assez déroutant parce qu’il y a toujours des tas de contradictions sur internet. Quand on est perdu, on finit par se fier à son instinct maternel. Je crois qu’il se développe davantage et j’avance plus sereinement depuis.
Avez-vous déjà eu la varicelle ? je ne sais pas
Cette question du pédiatre m’a mis face à ma personne. Je ne m’étais jamais sentie incomplète avant cela. Alors que plusieurs y répondent naturellement, je n’ai jamais su donner de réponse. Parce que je ne l’avais pas, et que je ne savais à qui demander. Pour avoir perdu ma maman aussi tôt, j’ai vécu dans plusieurs familles, et dans chacune d’elles est resté un bout de ma vie. Alors comment remettre ensemble les pièces de ce puzzle quand les contacts avec plusieurs de ces familles ne sont plus existants, et qu’on ne sait même pas le nombre de familles ? Dans tous les cas, cela m’a permis de mesurer la chance qu’a mon fils d’avoir ses deux parents auprès de lui, et décider de ne jamais le priver de cette présence autant que faire se pourra.
Et les terreurs nocturnes ?
Si vous demandez à Google ce que c’est qu’une terreur nocturne, il vous décrira un épisode terrifiant vécu par les enfants dans leur sommeil. Ce que moi j’appelle terreur nocturne, c’est quand, à 3 heures du matin, tu retires le thermomètre du « pet » de bébé et que tu vois affiché dessus en gros caractère « 40°C » (au secouuurs) !!! Que faire ? En plein couvre-feu, tu n’as pas de voiture, les urgences pédiatriques sont à l’autre bout de la ville… Je me demande bien ce que vous feriez ? Moi j’aurais bien appelé ma maman.
Les anecdotes, je peux vous en relater encore et encore ! Certaines riront, d’autres rougiront de colère, mais moi elles me permettent de comprendre à quel point être maman est un film de superhéros.
Et je suis si fière d’en être une !
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? Déposez votre témoignage mariage ou témoignage maternité ici.
Emela dit
C’est un sujet très compliqué… Ma mère est décédée lors de mon adolescence. C’est monstrueux à dire mais j’aurai préféré dans un accident ou de maladie et pas d’un féminicide. J’ai quasiment rompu les liens avec ma famille et encore plus avec mon père. Je n’ai strictement qu’une tante (sans enfant) qui constitue une figurine féminine.
Ce décès a évidemment des impacts. A ma première grossesse, je ne voulais pas d’une fille car une fille c’est fragile, plus susceptible de se faire agresser par son compagnon, etc. Mais ma puce me rend heureuse et je regrette d’avoir pensé ca. Je n’ai pas ressenti de manque de ma mère lors de ma grossesse juste la colère qui ressortait envers mon père qui avait privé ma mère du bonheur d’être grand mère. Maintenant les difficultés liés à l’absence de ma mère je les ressens depuis mon ainée a atteint l’age de raison. Elle voit bien qu’elle n’a qu’un grand père et une grand mère au quotidien. Et ca me fait mal qu’elle ne connaisse sa mamy que par mes histoires.
La gestion de la vérité est délicate. Je ne suis pas partisane des secrets. Mais je ne pouvais pas lui dire directement la vérité… Ca faisait seulement quelques mois qu’elle sait que maman ne voit plus son grand père car il est à l’origine de la mort de sa mamy. Elle est trop jeune pour connaitre les circonstances exactes : un assasinat reste perturbant pour un enfant mais un jour je lui dirai quand elle aura atteint plus de maturité.
Actuellement je suis enceinte de BB2… Aucun stress car je sais que j’ai su gérer avec mon ainée. Je me sens plus sure de ma maternité. Bon courage à toutes…
BAUDRY AMÉLIE dit
Maman de 3 petites filles (6 ans 3 ans et 8 mois), j’ai perdu ma maman à 16 ans et n’ai jamais connu ma grand-mère maternelle décédée un an avant ma naissance. Je sais donc, malheureusement ce que peuvent ou pourront ressentir mes filles… Mais je reproduis ce que ma maman avait fait avec moi, leur parler de la femme et de la maman qu’elle était.
Mon aînée commence vraiment à comprendre et à me questionner à son sujet, et même si parfois cela me peine, je lui réponds toujours car, c’est pour moi une façon de continuer « à la faire vivre » et surtout, que mes filles aient l’impression de l’avoir connu un peu quand même. J’ai aussi la chance d’avoir une belle-maman (maman de mon mari), avec qui je m’entends très très bien et qui est présente pour ses petites filles. J’ai également une autre belle-maman (compagne de mon papa), qui est adorable aussi avec mes filles, qu’elle considère comme ses petites filles, même si elles ne sont pas liées par le sang. Cela me réconforte tous les jours de savoir que mes filles peuvent compter sur ces 2 femmes qui font partie de nos vies alors qu’une autre n’en a malheureusement jamais fait partie.
Lorsqu’il a commencé à être question de parentalité dans notre couple, c’est vrai que j’ai eu des moments de doutes et de tristesse quant à l’absence de ma maman, mais celle de mon mari m’a rassuré en me disant, qu’ elle, serait là, et ça a toujours été le cas.
Courage à toutes les mamans ou futures mamans qui ont perdu la leur ou leur papa, on fait toutes de notre mieux et c’est bien là, le plus important à mon sens !
Morgane dit
J’ai perdu ma maman 5 jours après avoir mis au monde mon deuxième enfant.. j’ai eu le temps de sortir de la maternité et aller la voir à l’hôpital sur ses derniers instant.. elle a su la naissance de ma fille , j’ai eu le temps de lui montrer une courte vidéo de son premier petit fils accueillant sa petite sœur. J’ai senti un apaisement puis le lendemain matin j’ai reçu ce fameux appel de l’hôpital …
J’étais à l’enterrement de ma maman avec ma fille de 10 jours dans les bras .. je n’arriverais jamais à accepter le faite qu’elle n’a pas pu au moins la prendre une fois dans ses bras … ce petit bébé pour qui elle s’est battue tout le long de ma grossesse pour la voir en sachant que c’etais impossible selon les médecins mais elle a réussi ! Investit jusqu’au bout ! J’ai appris ma grossesse et la maladie de ma maman a 5 jours d’intervalles.
J’ai vecu une grossesse assez forte en émotions…
Rose dit
Ayant perdu ma mère a 29 ans et ayant donné la vie à mon 1e enfant à 33, et en pleine pandémie, en vivant à l’étranger, je me suis moi aussi demandé comment j’allais gérer sans ma mère. Mon conseil est de vous reposer sur votre mari, c’est VOTRE famille que vous construisez et vous devez vous centrer sur l’essentiel, VOUS 3. Personne ne remplacera jamais votre mère et vous développerez votre instinct maternel en puisant dans vos ressources et votre éducation. Elle n’est plus la physiquement mais elle est la moitié de vous.
Eva dit
Mon papa est décédé à mes 21 ans et ma maman à mes 26 ans… mon père n’ayant pas une bonne hygiène de vie, son décès était prévisible un jour ou l’autre, il est décédé d’un cancer du foie. Son décès m’as touchée bien sûr mais je n’entretenait pas la même relation avec lui qu’avec ma maman, ils étaient séparés depuis quelques années, j’ai mis quelques années à m’en remettre et j’ai parfois une pensée pour lui mais cela ne m’as pas empêchée de poursuivre ma vie…
Concernant ma maman… c’est autre chose…. Nous avons toujours été fusionnelles, avec mon mari nous formions un trio à tel point que nous avions acheté une maison commune avec chacun son appartement dedans mais le jardin en commun… ce projet était un projet de vie, nos enfants devaient courir descendre le matin voir mamie, mamie les auraient emmenés à l’école (dont elle était directrice) et nous, nous nous serions occupés d’elle lorsque elle aurait vieillit… ma belle mère étant une globe trotteuse nous ne comptions pas vraiment sur son soutient, et mon beau père est également décédé.
Le projet de vie était idyllique pour nous…
Mais un jour ma mère ne réponds pas au téléphone, à ce moment là ma fille a 14 mois. J’ai eu la chance d’avoir ma mère à mes côtés pour elle lors de cette première année et j’ai connu ce soutient sans faille et cette relation rêvée mère/fille/petite fille…
Mais un jour effectivement elle ne réponds pas au téléphone… ma mère s’est noyée dans un lac.
De façon accidentelle ou non, chacun autour de nous a son opinion sur la question. Ce fut une disparition traumatisante… nous avons d’abord trouvé sa voiture sur le parking de cette gravière qu’elle affectionnais… nous avons ensuite trouvé ses affaires…. J’ai fait le tour du lac avec des policiers à sa recherche… ma fille de 14 mois dans les bras… mon mari a retrouvé son sac… puis il y a eu 24h de fouilles… rien. 48h après son corps est remonté à la surface et le maître nageur l’as retrouvée… bref une histoire choquante pour nous et tout notre entourage (j’ai un frère également qui n’habite pas la même région).
Nous avons eu les clés de la maison bi famille le lendemain de son enterrement, nous n’avons jamais fait les travaux et l’avons revendue pour nous acheter une nouvelle maison rien que pour nous.
Aujourd’hui ma fille a 4 ans 1/2, et j’ai un fils de 10 mois, j’ai donc connu la naissance d’un de mes enfants avec elle et l’autre sans.. et toutes les angoisses que cela implique. Mais je ne regrette pas d’avoir ma propre famille, ce sont mes piliers et sans eux j’aurais déjà sombré et je pense que je ne serais plus de ce monde.
Mon conseil est de vous appuyer sur ce qui vous tiens à cœur : votre mari, vos amis, votre famille restante, votre travail et vos loisirs… petit à petit vous allez vous construire votre famille et elle vous ressemblera, avec vos joies et vos peines et vous pourrez entretenir le souvenir de votre maman dans le cœur de vos enfants (photos, objets… les enfants sont très visuels, ils en ont besoin) ma fille a une photo de sa mamie dans sa chambre, nous en avons plusieurs dans la maison… et j’éduquerai mon fils dans la même continuité.
J’ai moi même grandit avec une seule grand mère, et je n’en suis pas plus malheureuse sauf quand il est vrai je compare ma famille à celle des mes amis qui ont encore leurs grands parents, parents.. mais c’est la vie, et je suis heureuse pour ces amis.
Vivez votre vie, avec son souvenir, mais vivez votre vie à vous.
Myrtille dit
Ayant perdu ma maman à 16 ans et ma grand mère ( que je considérais comme ma second maman) a l’âge de 24 ans. C’est difficile de trouvé des témoignages alors on se sent pas mal seul face à tout ça.
Pour être honnête dès le début l’une de mes angoisses a été ‘ Et comment je vais faire?…’
Résultat Google a été mon meilleur ami.
Les professionnels aussi, ils sont là pour ça… Aucune question est stupide.
J’ai un cercle de médecins de confiance qui connaissent le contexte et l’historique, alors dès que j’ai une question je la pose.
Ensuite quand je lis les témoignages de personnes que l’on peut envier parce que parents la, je me dit souvent au secours. On idolâtre beaucoup parce que nous n’avons plus mais si ils étaient là, est ce que ça se passerai comme ça.
Pour finir, elles sont là, et les photos, les souvenirs, les anecdotes sont très importantes, ça les fait vivre, d’accord elles ne sont plus visiblement la mais elles sont là et les enfants les connaîtront par les témoignages et les photos. Et puis je ne sais pas vous mais je leur parle en permanence et c’est mes bonnes étoiles
Aurore dit
J’hesitais beaucoup à avoir des enfants et quand j’ai perdu ma mère je me suis dit « je ne me vois pas enceinte ni mère sans elle à mes côtés ». Aujourd’hui j’hésite encore parfois à avoir des enfants mais sans elle…quant à ma belle famille leur coeur est loin d’être pour et je ne voudrais que très peu d’eux à mes côtés. Je sais que mon père sera là mais pas elle. En lisant vos mots je pleure car ils me parlent, je comprends votre souffrance, surtout celle d’Emilie. Ma mère a une influence énorme sur ce non desir, je m’en rends encore plus compte en lisant vos temoignages. Merci d’en parler car je me sens moins seule, ça fait aussi réfléchir. Courage à vous 2 !
Agnès dit
Je ne peux pas imaginer votre souffrance et votre manque avec la perte de vos mères (et pères).
Pensez à ces femmes qui ont des mamans toxiques, méchantes, pleines de jugement sur votre façon de faire les choses (comme ma grand mère maternelle) ou même quasi absentes. Finalement elles sont un peu dans votre situation et s’en sortent aussi. C’est sûr que c’est chouette d’avoir sa maman, qu’elle nous soutienne et nous conseille mais au final, pas tant sont aussi géniales. J’ai personnellement une bonne relation avec ma mère mais je me fie surtout à moi et mon mari. On peut trouver des conseils et de l’approbation ailleurs, copines, collègues, belle-famille, professionnels médical ou de la petite enfance etc
Finalement, ça me fait autant plaisir quand ma mère me dit que mon petit est super que quand c’est quelqu’un d’autre qui me fait le même compliment, même un étranger croisé dans un magasin =)
Même avec une maman, on est plein de doutes en permanence sur la façon de gérer les choses et on ne l’appelle pas tout le temps. Il faut surtout avoir confiance en vous-même, en votre couple et en votre enfant au moment venu.
Bon courage à vous 2.
Chloé dit
Pour répondre à Émilie : ma maman est décédée un an après ma naissance, mes frères et moi avons été élevés par notre papa qui était tout pour moi. Il est décédé d’un cancer avant mes 30 ans. Sa mort m’a dévastée mais m’a aussi donné une envie féroce de construire ma famille.
Aujourd’hui j’ai deux petits bouts de 4 ans et 1 mois et un mari d’amour. Comme vous j’ai une peur panique qu’il leur arrive quelque chose, mais je l’ai acceptée et la joie de les avoir dépasse la peur de les perdre.
Mon père me manque tous les jours, je me suis sentie impuissante a l’arrivée de mon premier enfant, j’aurais tellement eu besoin qu’il me rassure. J’ai dû faire sans, avec l’aide de mes beaux-parents (et mon mari bien sûr).
Construisez votre famille, vous verrez que les peurs ne disparaîtront pas mais seront lissées par tout le « beau » que vous allez bâtir. Je suis à l’écoute si besoin 🙂
Blanchut dit
J’ai perdu ma maman à 16 ans et mon papa à 20. Je me suis retrouvée sans famille aucuna car pas de cousins, tantes ou grand parents. J’ai 36 ans et deux enfants de 4 et 6 ans. Parfois cela me manque de ne pas pouvoir questionner ma famille pour les éduquer mais …. j’ai mon mari, parfois ma belle-mère (le moins possible😁) et surtout l’instinct. L’absence de parents ne m’a pas gênée, ça n’a éveillé aucun questionnement sur une maternité à venir. Pour moi, ils n’étaient plus là mais il fallait continuer à avancer comme avant. Je ne suis sûrement pas une maman parfaite mais je suis partie du principe que je devais prendre sur moi et me débrouiller et que la remise en question perpétuelle (est ce que je vais y arriver, Est ce que je suis trop sevère etc…)faisait partie du package.
Chacun a une sensibilité particulière sur ce genre de vécu
Charlotte dit
Pour rassurer Emilie sur le fait que son enfant ne connaîtra pas sa grand-mère maternelle, je voulais lui faire part de mon expérience en tant qu’enfant née après le décé des parents de mon père. Je n’ai donc jamais connu mes 2 parents paternels et cela ne m’a posé aucun problème. Je trouvais juste très étrange d’avoir plus d’une grand-mère et d’un grand-père quand j’étais petite lorsque les autres enfants avaient 2 de chaque… Ce qui m’a un peu manqué c’est que mon père ne parlait jamais de ses parents (c’était surement trop difficile d’en parler), j’aurais aimé les connaître au moins à travers ses yeux à lui mais j’ai toujours respecté le fait qu’il ne parle jamais d’eux. Le plus important pour un enfant c’est d’avoir ses parents. C’est surtout pour vous que cela sera compliqué, la présence physique et emotionnelle de sa mère dans une étape aussi importante de sa vie. Mais pour votre enfant, il ne sera pas triste de l’absence de sa grand-mère puisqu’il ne l’aura jamais connu. En revanche, cela peut être une bonne chose de lui parler d’elle, de lui montrer des photos etc. Bon courage à vous