La fausse-couche est un sujet tabou, qui touche de nombreuses femmes, surtout pour une première grossesse. Aurélie n’a aucune soucis pour tomber enceinte. Cela va même vite ! Malheureusement, les deux fois, aucune grossesse n’a été menée à terme, elle a fait deux fausse-couches et a très peur que cela recommence. Voici son témoignage.
{Témoignage} J’ai fait deux fausse-couches
Bonjour à toutes les lectrices du blog La Mariée en Colère
Il y a un peu moins d’un an, mon mari et moi décidons de nous lancer dans le projet d’avoir des enfants. J’ai 26 ans, je n’ai jusqu’ici jamais eu de soucis gynécologiques. Je vais à mon contrôle gynéco une fois par an depuis mes 18 ans et tout se passe bien à chaque fois.
Je décide d’arrêter la pilule fin septembre 2020. Les essais bébé débutent. A ma grande surprise, je fais un test de grossesse qui se révèle positif début janvier. Ni mon mari, ni moi, ne pensions que cela irait aussi vite. Nous sommes très contents, bien évidemment ! Je commence à me projeter dans cette grossesse, peut-être un peu plus que lui… Je regarde les vêtements de bébé, réfléchis à des prénoms, pense à la future chambre, à la façon de l’annoncer à nos proches. Je prends également rendez-vous chez ma gynéco pour dans quelques semaines, pour la première échographie. Tout semble fonctionner, les premiers symptômes de grossesse arrivent : les nausées, certaines odeurs qui ne me dérangeaient pas avant me répugnent… Puis arrive la première échographie, à la mi-février 2021.
J’y vais seule, car mon mari travaille et ne peut pas venir avec moi à ce moment-là. Pour moi, aucun stress, tout s’est toujours bien déroulé; il n’y a pas de raison que ça se passe autrement.
Lors de l’examen, c’est la douche froide : l’embryon n’est pas assez grand par rapport au stade auquel il devrait être actuellement.
La gynéco annonce une fausse-couche à venir.
La tristesse me submerge, nous submerge. Pourquoi moi, pourquoi nous ?
Je rentre à la maison et annonce la nouvelle à mon mari. Il essaye de rester positif, même si je vois bien qu’il est déçu également. Nous en parlons à la famille proche. J’en parle à quelques amies, collègues. Et là, je me rends compte que ça arrive plus fréquemment qu’on ne le pense. Les « moi aussi » arrivent en masse. La plupart de mes proches l’ont vécue aussi cette fausse-couche, parfois 1, 2, 3 fois… Et là, je me dis « mais pourquoi ne m’a t’on pas prévenue avant ?!«
Le plus dur a été la façon dont la fausse-couche s’est manifestée. J’étais à 8 semaines (SA), tout s’était déjà bien développé à l’intérieur. On me donne du Cytotec, 4 comprimés à prendre. On me dit « ce sera des grosses règles« .
Pour vous passer les détails, j’ai du rester assise sur les toilettes pendant 3 heures. J’ai même cru qu’il y avait un problème tellement les pertes étaient conséquentes. Cela m’a bouleversée. Profondément.
Nous essayons de rester positifs, mais vivre une fausse-couche reste très difficile les premières semaines. En me promenant, en faisant les courses, je ne vois que des femmes enceintes ou avec de petits enfants. Je ne le supporte pas, plus. Je les déteste même. Pourquoi moi ? Pourquoi j’ai perdu mon bébé ?
Nous reprenons les essais, nous prenons des vitamines grossesse conseillées par la gynécologue, moi tout comme mon mari. Fin mai, 3 mois plus tard, le second test de grossesse est positif. Nous sommes heureux, mais beaucoup plus sur la réserve que la dernière fois. Nous ne nous emballons pas et restons prudents. Nous souhaitons attendre quelques semaines avant de le dire à nos familles.
Début juillet, l’inquiétude reprend place. Au travail, je commence à perdre du sang. Prise de panique, je rentre rapidement à la maison et nous allons à la clinique avec mon mari. Nous attendons ce qui nous semble être des heures avant de voir la gynécologue. Puis le verdict tombe de nouveau : il y a un gros décollement du placenta cette fois, cela ne laisse rien présumer de bon et selon la gynéco c’est de nouveau probablement une fausse couche, cependant elle me demande de revenir dans quelques jours pour revérifier. Elle n’a pas l’air d’être sûre de ce qu’elle avance. Entre temps, le taux de HCG augmente, tout laisse présumer une bonne nouvelle. Nous patientons. C’est très dur, d’autant plus que je suis assignée à mon canapé à cause du décollement.
Un peu plus tard, à l’échographie suivante, le décollement s’arrange doucement. Je suis à 6 semaines (SA) mais nous ne voyons aucun embryon dans la poche. Ce n’est pas normal, à ce stade on devrait le voir, même s’il est tout petit. Nous demandons un deuxième avis : le gynécologue est certain.
Il n’y a rien dans la poche et la grossesse n’ira pas à terme
Deuxième douche froide. Celle-ci a tout de même été plus simple à gérer. Je m’étais blindée suite à la première fausse-couche.
Nos questions actuelles… Cela va t-il marcher un jour ? Deviendrons-nous parents un jour ? Nous n’avons pas encore d’enfant, nous n’avons donc pas la certitude que cela fonctionne bien un jour… et si je ne menais aucune grossesse jusqu’au bout ? Dois-je faire plus d’analyses ? Comment ne pas angoisser si je retombe enceinte à nouveau ?
A toutes les femmes qui traversent cela également, sachez que vous n’êtes pas seules. Par pitié, parlez-en à vos amies, à votre famille. C’est arrivé à une femme sur deux. Mamans, parlez-en à vos filles…
Parlez-en pour notre bien-être à toutes
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Chloe dit
Bonjour Aurélie. J’ai deux enfants de 14 et 8 ans. Suite à mon divorce j’ai créé une famille recomposée avec mon chéri. Nous décidons d’avoir NOTRE enfant, le premier + arrive un peu par surprise car mais on était hyper heureux… finalement fausse couche à 5sa.
On se dit que cette expérience nous conforte encore plus dans l’idée d’avoir un enfant ensemble. Je retombe enceinte le cycle suivant (plutôt hyper fertile apparemment !) Mais le résultat est le même. Je fais une fausse couche au même terme. Nous sommes démoralisés et tellement dans l’incompréhension… j’ai eu mes enfants a 20 et 26. Aujourd’hui j’en ai 34, est ce que mon corps n’a plus là même vigueur ?! J’ai peur d’un nouvel échec à tel point que je serais presque à me résigner à contre cœur.
100drine dit
Oh je compatis et t’envoie toutes mes pensées les plus positives et les plus douces.
Tu n’es effectivement pas seule dans cette épreuve…
J’ai connu une première grossesse idyllique et insouciante. Ma fille est née et on a eu envie du deuxième quelques années après.
Je suis tombée enceinte beaucoup plus vite que pour ma fille mais malheureusement une fausse couche…puis une autre et encore une autre. 3 fausses couches !
Je désespérais et ne comprenais pas pourquoi le sort s’acharnait. Finalement mon deuxième bébé est là depuis quelques mois ! La 4eme grossesse fut la bonne !
Mon gynécologue qui m’a suivi pendant toutes ces grossesses m’a expliqué que il n’y avait rien d’étonnant. Dans le passé quand les femmes n’avaient pas de contraception, leur « vie gynécologique » était une succession de grossesses et de fausses couches (parfois sans s’en rendre compte car si c’est précoce on peut juste penser à des règles). Aujourd’hui où on maîtrise le moment où on souhaite avoir des enfants, on est beaucoup plus affecté par des fausses couches. Et surtout on s’en rend compte beaucoup plus car au moindre jour de retard, on fait un test et si il est positif mais que la grossesse se termine quelques jours après, on vit une fausse couche (alors qu’on aurait pu simplement croire à des règles avec un cycle un peu long que d’habitude).
Bref, souvent plusieurs fausses couches même d’affilée ne sont pas forcément inquiétantes ni le signe que cela ne marcherait jamais. C’est simplement comme cela que fonctionne la fertilité sans contraception…et puis un jour la magie opère et un petit s’installe et fait son nid. C’est ce que je te souhaite ! Et une belle future grossesse !
« Good thinks take Time «
Ralichon dit
Bonjour,
Je ne peux que me mettre à ta place et il faut garder espoir !
J’ai pour ma part fait une fausse couche et c’est toujours en cours : 2 traitements médicamenteux, un curetage et on m’annonce jeudi que j’ai encore de la rétention dans l’utérus…je désespère, j’ai l’impression que ça ne se finira jamais.
Bon courage, tu n’es pas seule !
Laura dit
Bonjour,
Ici c’est un peu différent j’ai eu une première grossesse super. Donc quand on a lancé bébé 2 ça devait être pareil.
Ca a pris plus de temps que je ne l’avais espérer mais la bonne nouvelle finit par arrivée et on passe l’écho de datation tout va bien! un mois après je suis à 9 SA et là je saigne et mon cerveau a vrillé automatiquement, je savais que ça n’allait plus. Effectivement le cœur de bébé s’est arrêté, tout est fini. J’ai eu plus de chance que toi, l’évacuation s’est faites naturellement.
Rebelote 5 mois plus tard, un peu plus tôt cette fois-ci j’étais à 6 SA, c’est pas la même douleur je suis déjà passée par là, comme toi.
J’étais en panique, et si ça ne marchait pas, et si, et si et si… Mais mon mari a été top, et à la troisième fois il m’a dit « là c’est la bonne, je le sens ». J’ai passé un premier trimestre un peu angoissant mais on a passé le cap. J’en suis à 29 SA, on ne sait jamais de quoi demain sera fait mais là moi aussi je suis devenue sereine sur cette grossesse.
Les choses ne s’expliquent pas parfois ça marche d’autre non et on ne pourra jamais s’enlever cette petite angoisse bien ancrée mais les belles choses arrivent, et elles finiront par t’arriver aussi.
Garde espoir, je t’envoi plein de positif !
Anne-Sophie dit
Bonjour Aurélie.
Je comprends tout à fait ce que tu ressens.
Je suis actuellement enceinte pour la 4eme fois.
J’ai fait 3 fausses couches précédemment.
2 très précoces qui se sont évacuées naturellement mais la 3eme plus tardivement (10 SA) pour laquelle, j’ai du subir un curetage.
Actuellement, j’en suis à 15 SA et c’est une angoisse permanente. J’ai toujours l’impression que cela est terminé. Je n’arrive plus du tout à me projeter pour l’avenir.
J’essaie de relativiser en me disant que cela n’est pas de ma faute, que je ne sais rien faire contre la nature mais c’est clair que ce n’est vraiment pas une période sereine. J’ai un rendez vous tous les 15 jours chez le gynéco et ce n’est absolument pas un moment joyeux. Je crains à chaque fois ce RDV car la dernière fois, c’est lors de l’échographie qu’on a constaté que le cœur ne battait plus.
Je ne peux malheureusement pas encore t’annoncer une bonne nouvelle pour mon cas mais je sais que d’autres femmes sont passées par là aussi et que finalement, elles sont parvenues à avoir leur enfant tant désiré. Je me raccroche à ces témoignages autant que je peux.
Tu es jeune. Tu tombes enceinte rapidement – tout comme moi – et déjà ça, c’est rassurant en soi.
Mais je comprends tout à fait ton angoisse. On n’a plus envie de revivre ça.
Mais on est des guerrières et on ne va pas perdre espoir ! Plein de pensées positives pour toi !