Alors qu’elle entamait son second trimestre de grossesse, Ophélie a du faire une IMG. En parallèle sa meilleure amie est tombée enceinte et quelques mois plus tard, cette dernière lui a demandé de devenir marraine de sa fille. Ophélie a accepté, mais aujourd’hui elle ne se sent plus de tenir ce rôle qui la ramène à sa douloureuse expérience. La jeune femme ne comprend plus son amie qui se plaint de la charge induite par le fait d’être maman. Elle voudrait tant pouvoir profiter de son bébé, qu’elle ne supporte plus les lamentations de cette jeune maman. Voici son témoignage.

{Témoignage} Je ne veux plus être la marraine de sa fille
Bonjour à toutes,
Je m’appelle Ophélie, j’ai 30 ans et je vais vous parler d’un sujet délicat qui me fend le cœur : je suis marraine d’une petite fille, mais je ne veux plus de ce rôle, car il me fend le cœur. Voilà comment ça s’est passé.
Je suis en couple depuis 6 ans avec ma moitié. Nous avons eu des essais bébé assez longs, et je ne tombais pas enceinte naturellement, nous avons donc dû passer par un parcours PMA pour avoir un enfant. Après une fausse-couche, nous ne perdons pas espoir, nous gardon la foi et nous retentons tout de même l’aventure, malgré les difficultés.
En parallèle j’avais une amie, le lien avec elle était vraiment très fort. Je parle au passé car on ne peut pas dire que notre amitié soit encore d’actualité malheureusement. Cette amie dont j’étais très proche allait devenir ma future voisine et elle avait même été témoin à mon mariage. On se voyait très souvent, nous avions vraiment une relation fusionnelle.
Peu après mon mariage je suis de nouveau tombée enceinte et nous préparions l’arrivée d’un petit garçon quelques mois après. Mais voilà, notre monde s’écroule après 4 mois de grossesse, car à l’échographie on détecte des malformations graves. L’IMG (interruption médicale de grossesse) est donc programmée quelques jours plus tard et j’accouche de mon petit garçon sans vie. C’est une terrible épreuve, dont j’ai du mal à me relever. Je ne pensais pas un jour vivre quelque chose d’aussi dur.
Les mois passent, tout cela est arrivé en plein confinement, et lors du déconfinement je revois mon amie.
Elle m’apprend qu’elle est enceinte et me demande d’être la marraine de sa petite fille qui doit naître un mois plus tard. Dans ma tête tout se bouscule.
Je vous laisse imaginer les émotions qui me traversent alors que je suis toujours en plein deuil de mon petit garçon.
J’accepte ce rôle de marraine en me disant que grâce à cela je penserai à autre chose, que cette petite fille va m’apporter beaucoup de joie et de bonheur….
C’est ce que je croyais mais la réalité est toute autre : mais je ne peux m’empêcher de penser à mon petit garçon qui aurait eu presque le même âge que ma filleule. Cela m’est extrêmement douloureux à vivre. Mais cela va encore plus loin que ça.
Je pense que ce qui a mis fin à notre amitié, c’est quelques mois après la naissance de ma filleule, quand mon amie s’est plaint de ne pas savoir gérer ses enfants (dont ma filleule).
Elle avait besoin que son mari ou ses parents l’assistent au quotidien pour pouvoir s’en sortir, elle se plaignait à moi sans se rendre compte de la douleur que cela faisait retentir en moi. Cela en était trop pour moi, je ne pouvais accepter qu’elle se plaigne (même si je suis consciente qu’avoir des enfants est fatigant et que ce n’est pas rose tous les jours) devant moi alors que mon fils aurait du avoir le même âge que sa fille et que lui ne demandait qu’à être en vie. Et que moi je ne demandais qu’à connaître cette fatigue émotionnelle et physique dont parlent les mamans.
Ce jour là fut la fin de notre amitié. Nous avons encore essayé de nous voir mais pour moi le lien était rompu.
Je ne sais pas de quoi est fait l’avenir, mais pour l’instant je ne peux plus faire semblant.
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Vous avez tout a fait le droit de ressentir cela et de ne plus vouloir de ce rôle. Je pense par contre que, par respect pour votre ancienne amie et envers votre activée filleule, le mieux serait de lui parler de ce que vous ressentez et de votre envie de quitter ce rôle. Ou de lui lire ce témoignage si vous ne vous sentez pas capable de dire les choses sans support.
Je vous envoie tout mon courage