{Témoignage} Education Bienveillante et Trouble de Déficit de l’Attention

Souvenez-vous du témoignage de Julie, qui était venue nous livrer son ressenti concernant l’éducation bienveillante il y a quelques mois. Elle revient aujourd’hui nous raconter la suite. Sa fille a été diagnostiquée TDAH (Trouble Déficit de l’Attention avec Hyperactivité) avec Haut Potentiel Intellectuel. Une situation compliquée à gérer pour la jeune maman, qui cherche à accompagner avec le plus de sérénité sa fille dans ce parcours délicat. Voici son témoignage.

{Témoignage} Enfant TDAH et éducation

Bonjour à toutes,

Merci pour la republication de mon témoignage, cela m’amène à vous donner des nouvelles sur la suite. Il y en a eu des choses qui se sont passées depuis !

L’entrée en CP ça a été une catastrophe…

La maîtresse a très vite pris en grippe E… Nous avons fait appel à la psychologue scolaire dès le mois de novembre, qui nous a très vite orientés vers un neuropédiatre. Rendez-vous pris pour avril. Il faudra effectuer des bilans ORL, orthophoniste et orthoptiste et ravoir un rendez-vous en août pour que le diagnostique tombe… E est HPI (haut potentiel) avec un TDAH à dominante impulsive (trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité).

Mais le neuropédiatre a été d’une douceur incroyable et extrêmement rassurant quand il nous a dit que la décision de prodiguer une éducation la plus positive possible était le meilleur choix que l’on ait pu faire pour notre puce mais qu’il ne fallait pas culpabiliser quand on s’emportait aussi.

Le CE1 a été tout aussi catastrophique, avec une institutrice qui a refusé de mettre en place le PAP (plan d’accompagnement personnalisé) et qui a dit je cite « je n’ai pas besoin de ça pour savoir gérer ma classe« . La directrice et la neuropsychologue se sont permises de remettre en doute le diagnostique du neuropédiatre, je cite « votre fille n’est pas TDAH, c’est juste qu’elle est très mal éduquée !« J’ai fini par leur répondre de se débrouiller et de ne pas avoir l’audace de me convoquer derrière… Fin de CE1, mon conjoint qui a une mutation à 800km de notre lieu d’habitation. Je me dis que ça sera sûrement une chance pour nous de repartir du bon pied.

E fait 1 mois de CE2 dans son école, puis nous déménageons. 
Sa nouvelle école fût une bénédiction pour nous. Ils ont su prendre en compte les particularités de E et lui redonner confiance en l’école et en l’adulte. Il leur a fallu 1 an pour rattraper les 5 ans qu’elle avait subi dans son ancienne école… L’arrivée dans le nouveau département fût un challenge pour moi, car il a fallu reprendre tout de zéro pour sa prise en charge. 

À côté de cela, elle grandit et prend en caractère. Notre mission éducative à son égard est vraiment mise à rude épreuve.

J’use de patience et de bienveillance à son égard au point de m’en oublier moi-même

E est en conflit perpétuel avec son père, et A qui est au milieu de tout ça du haut de ses 6 ans a parfois du mal à trouver sa place.
Fin de cm1, avec le nouveau neuropédiatre, nous prenons la décision de mettre E sous traitement pour l’aider à gérer son TDAH, tout en continuant les suivis avec la neuropsychologue, la psychomotricienne, la pédopsychiatre et l’orthophoniste.
E en a marre de tout ces rendez-vous mais je suis toujours là, à lui expliquer combien je comprends que tout ça soit difficile pour elle mais que c’est tellement nécessaire pour l’aider à canaliser toute cette énergie qui déborde.
À la maison, les relations entre E et A sont très conflictuelles… Pourtant je mets un énorme point d’honneur à ne faire aucune différence entre elles mais rien à faire. E pense que A est ma préférée et A pense que E est ma préférée. Elles se prennent la tête sur tout et n’importe quoi, et je continue de gérer de façon la plus calme possible, mais je ne culpabilise plus à craquer de temps en temps et à pousser un coup la voix quand il faut.

E est aujourd’hui en Cm2, on a des difficultés à stabiliser son traitement, elle a perdu un peu de poids, donc rendez-vous en juin avec le neuropédiatre pour changer de molécule. Les suivis avec la psychomotricienne et l’orthophoniste ont pris fin, ce qui soulage E dans son planning. Elle en profite du coup pour faire du sport à fond. 3h de foot par semaine, 1h d’escrime, 1h30 d’activité sportive à l’école et sans compter les week-end de match ou de compétition. Mais elle s’épanouie quand elle fait du sport. En classe elle a d’excellents résultats mais on reste très vigilants sur le comportement.

A a continué à suivre son petit bonhomme de chemin. Elle est aujourd’hui en Ce1. Elle travaille très bien, fait de l’athlétisme et me remercie de lui avoir proposé d’essayer cette discipline, car elle adore et montre un beau potentiel ! Mais malgré tout, elle a développé des troubles anxieux qui se manifestent par des tics anxieux au niveau du nez, des yeux et de la gorge. Elle est sur liste d’attente pour un suivi avec un pédopsychiatre également car je ne veux pas que ces troubles traînent trop et s’amplifient.

Vous allez sûrement vous demander où est le papa dans tout ça ? Il est bien là, mais le pauvre fait des 7h-19h tout les jours, donc il peut que très rarement prendre le relais pour me soulager. Il essaie malgré tout de se dégager du temps pour participer à certaines sorties scolaires des filles.

Les relations sont un peu moins tendues entre E et son papa mais je suis toujours là pour faire le tampon et apaiser les situations.

Aujourd’hui, je dois en plus continuer dans le chemin, avec un grosse probabilité d’être moi-même TDAH à dominante impulsive, ce qui m’a demandé et me demande encore énormément d’efforts pour rester la plus calme possible et ne pas foncer tête baissée lors d’une situation conflictuelle pour ne pas envenimer la situation. Autant dire que cette fameuse éducation bienveillante ou positive, est un très gros challenge pour moi.

Après la formation à la parentalité, je suis actuellement en pleine formation au Barkley. C’est du renforcement positif pour petit à petit annuler les comportements qui peuvent être très gênants chez les enfants TDAH. Visiblement, cette méthode fait ses preuves, donc j’essaie. Je me dis que j’aurais tout fait pour E et A par la même occasion, car la miss adopte un comportement par mimétisme de sa sœur.

Bref, l’éducation, peu importe la méthode, est vraiment un challenge en tant que parents, afin d’emmener son enfant vers l’autonomie, tout en lui transmettant nos principes et nos valeurs, qui par la suite ne seront peut-être pas les siennes ! 

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