Jessica a mis du temps à se rendre compte qu’elle faisait une dépression post-partum. Elle criait sur son bébé, se sentait totalement dépassée. Heureusement, elle a su réagir pour aller consulter et se faire aider. Aujourd’hui elle va mieux mais est toujours suivie. Voici son témoignage.
{Témoignage} Suivi psy et antidépresseurs pour sortir de ma dépression post-partum
Bonjour à toutes !
Je suis Jessica, 31 ans, maman d’une merveilleuse petite Amelia qui a eu 1 an tout récemment.
Je voudrais vous parler aujourd’hui de ma dépression post partum pour m’aider à avancer et pour vous faire savoir que si vous le vivez aussi, vous êtes loin d’être seule. J’ai appris la semaine dernière que ça touche 20% des femmes !
Il faut donc briser ce tabou pour prévenir les femmes et faire en sorte qu’elles puissent se soigner et guérir !
20% des femmes qui accouchent font une dépression post-partum
Pour en revenir à ma petite histoire, je n’ai rien vu venir parce qu’il n’y a pas eu d’élément déclencheur. C’est une succession de petites choses qui ont fait déborder le vase… Pour commencer, on nous annonce une grossesse gémellaire mais 2 semaines après cette annonce, le drame : j’ai perdu d’un des bébés. On tient le coup.
A la seconde échographie on m’annonce que le bébé est « trop » petit. On tient le coup. A la troisième échographie, le col est raccourci : alitement. On tient le coup. Et enfin l’accouchement : bébé est avec nous, trop chouette ! Je me dis que le plus dur est derrière nous.
Enfin c’est ce que je croyais mais le post-partum, je ne connaissais pas. Et je ne m’y attendais pas non plus.
J’ai mal partout, j’ai l’impression de m’être fait roulée dessus par un bus et en plus il faut s’occuper d’un bébé.
Je passe les 3 premières semaines complément débordée par les évènements, heureusement mon mari assure grave !
On découvre rapidement chez notre petite princesse une dysplasie des hanches et un RGO interne. La dysplasie se règle en 1 mois mais le RGO, on y est encore… Encore des gouttes qui remplissent le vase… Mais je tient encore et toujours.
Les raisons de ma dépression post-natale
Je pense que la dépression post-partum est arrivée du fait de ma culpabilité mais aussi et surtout le poids de la société.
Je voulais tellement un bébé (3 ans que je voulais alors que mon mari préférait attendre) que le moindre problème ou la moindre dispute avec mon mari, je me sentais coupable. Je voulais ce bébé donc c’était ma faute si ma fille allait mal ou si ça se passait moins bien avec mon mari.
Et une culpabilité se rajoutait encore en voyant des mères parfaites sur les réseaux sociaux ou même les copines qui s’en sortaient mille fois mieux que moi. Je voulais ce bébé et je ne pensais pas, je n’imaginais pas que ça serait aussi dur !!
Et puis cette société qui n’écoute pas… Notre petite pleurait entre 6h et 8h par jour du fait de son RGO. Médecin, pédiatre et même entourage nous répétais « mais un bébé ça pleure, c’est normal » alors qu’on avait le diagnostique de RGO interne mais pas de traitement efficace contre ces douleurs.
Donc j’ai réussi à faire face quelques mois, le temps de trouver un traitement qui soulagerait ma poupette. Il fallait que sois forte pour elle, pour moi, pour que les autres pensent que je suis une bonne mère…
Et 6 mois après sa naissance, je commençais à perdre patience, à lui crier dessus, je ne prenais plus aucun plaisir a m’occuper d’elle. Je ne comprenais plus ce qu’elle voulait, ce dont elle avait besoin. Tout était devenue une corvée et le moindre bobo, je le voyais comme une montagne insurmontable… J’étais incapable de m’occuper d’elle seule ! J’étais perdue, je ne savais plus faire et mon mari était là constamment au cas où je « pète » un câble.
Je me disais que c’était une mauvaise passe et que ça irait déjà.
Il a fallu attendre encore 3 mois pour que je prenne conscience de tout ça et débute un suivi avec une psychologue.
Mais je vois ça comme le début de ma guérison.
Je me pensais vraiment mauvaise mère, voire folle, de crier sur mon bébé mais en fait c’était juste cette dépression.
Comme dit j’ai mis 3 mois pour prendre conscience mais surtout accepter de l’aide !
Après la psychologue j’en ai parlé à mon médecin traitant, qui m’a aussi envoyé vers l’équipe mobile (équipe qui travaille dans une unité mère enfant, avec psychiatre, infirmière, puéricultrice etc) de ma ville. J’ai mis du temps pour les voir, je me pensais vraiment folle de voir des psychiatres mais c’est comme ça qu’on peut guérir !
J’ai accepté pour moi mais aussi et surtout pour ma fille ! Elle ne pouvait décemment pas vivre avec une maman qui ne faisait que lui crier dessus.
Et tout récemment j’en ai parlé à mes amis (je ne suis pas prête à en parler à ma famille… ils ne sont pas bienveillants et vivent dans leur époque où la dépression « c’est pour les fainéants qui veulent pas aller bosser« ). J’étais très étonnée de voir à quel point mes amies me soutiennent et m’encouragent. Ils sont loin physiquement mais présents quand même. Grâce à eux je m’autorise à sortir, à profiter des choses simples, etc.
Dans tout ça je ne vous ai pas parlé de mon travail où c’était hyper dur. Je suis en arrêt depuis le début d’année pour récupérer.
Ça n’a clairement pas aidé à ma depression. J’ai repris le travail a 80 % à la fin de mon congé maternité.
De mon point de vu ce congé est clairement trop court ! Mon bébé était mal (dysplasie, RGO douloureux) et j’ai du le laisser pour aller au travail…
Un travail où tous les jours on me reprochait d’être à 80% !! Que ce soit mes collègues « jaloux » ou mes responsables qui ont donné un nouveau poste, qui m’était normalement destiné parce que j’étais plus qualifiée à ma collègue parce que « tu es à 80%, on peut pas compter sur toi« .
Comment ne pas « plonger » dans la dépression ?!
Il faut que notre société change !
Je sais très bien que je ne suis pas encore guérie, j’ai commencé des antidépresseurs (très légère dose), je suis toujours suivie par une psy et je vois l’équipe mobile. Et surtout je sollicite encore beaucoup mon mari, non pas parce que je ne suis pas capable mais car sa présence me rassure et m’aide à prendre confiance en moi, en la mère que je suis.
Bref, je me sens en bonne voie pour guérir !
Et si j’ai quelques conseils à donner aux jeunes mamans qui se retrouveraient face à la dépression post-partum, c’est de ne pas culpabiliser (facile à dire mais pas facile à faire, je sais), vous n’êtes pas seule et si vous voulez en sortir, surtout parlez-en, à vos amis, à votre famille, pour avancer et briser ce tabou ! Si c’est possible pour vous, parlez à votre bébé ! Quand ça va, dites lui ! Quand ça va pas, dites lui aussi ! Bébé ressent tout, donc autant lui dire ce qui vous tracasse ! N’hésitez pas à demander / accepter de l’aide ! Ce n’est pas parce que vous avez besoin d’aide que vous êtes une mauvaise mère, au contraire, vous mettez tout en oeuvre pour que bébé soit bien ! N’oubliez pas qu’on est tous humains, on fait ce qu’on peut !
Et j’ai très envie de vous dire, vous êtes géniale, croyez en vous !
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