L’accouchement d’Éloïse a viré à la catastrophe, elle et son bébé étaient en danger de mort. Un code rouge a été déclenché, une césarienne d’urgence, et comme la péridurale ne fonctionnait pas, elle a du avoir une anesthésie générale. La jeune maman a eu beaucoup de mal à s’en remettre et la relation avec son enfant s’en est trouvée affectée. Voici son témoignage.
{Témoignage} Césarienne code rouge et naissance sous anesthésie générale
Bonjour à toutes,
Moi c’est Éloïse, je suis maman de 3 garçons de 8 ans, 4 ans, et 3 ans.
Aujourd’hui je ressens le besoin de partager le récit de l’accouchement de mon petit dernier, Kyan, qui a été une catastrophe.
Encore aujourd’hui j’en veux énormément à la sage-femme qui m’avait prise en charge, de ne pas m’avoir écoutée, la catastrophe aurait pu être évitée si ce que je disais avait été pris en considération. Voilà ce qu’il s’est passé.
7 août 2019, date de mon terme et aucun signe de début de travail.
Je me rends donc à mon rendez-vous à la maternité pour un contrôle monitoring et échographie… Rien à signaler au monitoring, on passe à l’échographie et la le gynécologue m’annonce que bébé n’a quasiment plus de liquide amniotique, que j’ai sûrement fissuré la poche des eaux sans m’en rendre compte donc on déclenche l’accouchement tout de suite par perfusion.
Enfin le grand jour, sur le coup j’étais euphorique. C’est parti, je vais accoucher ! Le papa me rejoins et j’ai même droit à la péridurale avant même d’avoir mal, le rêve !
Les contractions ont commencé dans la foulée, mais ce que j’ignorais avec un déclenchement, c’est qu’il n’y a jamais de répit ! A peine l’une qui redescend que c’est suivi par une autre
Et puis… la péridurale a cessé de fonctionner du côté gauche. J’ai été prise de douleurs énormes, ingérables, à en vomir. L’anesthésiste revient vérifier, injecte un autre produit et me prévient : si ça ne fonctionne pas il ne pourra rien faire de plus.
Eh bien ça n’a pas raté, même pire, je ne suis plus du tout anesthésiée, je ressens absolument tout, des deux côtés. Clairement je sens mon corps s’ouvrir, se déchirer, s’étirer de l’intérieur sans 1 seconde de répit entre les contractions. Je suis dans un état second, je hurle de douleur j’aimerais même mourir, le pire c’est qu’à chaque contraction le cœur de mon bébé ralentit beaucoup, le mien aussi ! Après 3 enfants je sais lire le monitoring. On a beau hurler à la sage femme que bébé ne va pas bien, elle persiste à dire on attend, on attend, on attend…
Heureusement, la cheffe des sage-femme est entrée en furie dans la chambre, elle a pris le papier du monitoring entre les mains, et je me rappellerai toujours le regard qu’elle a lancé à l’autre : « c’est une blague ????!!!! » Lui a t’elle hurlé dessus ! Bippe le gynécologue d’urgence !
Césarienne code rouge, sous anesthésie générale
En 1 minute il est arrivé en me demandant d’essayer de pousser parce que bébé était en détresse cardiaque, et moi aussi. Mais j’ai tellement mal que je n’y arrive pas, je me rappelle aussi qu’une personne a appuyé très fort sur mon ventre, pendant que le gynéco a carrément rentré son bras à l’intérieur de mon corps, sans plus aucune anesthésie !!! La sensation est horriblement indescriptible.
Tout ce dont je me souviens ensuite c’est d’avoir entendu « code rouge, code rouge ! Césarienne en urgence, la péridurale ne fonctionne pas madame on va vous faire une anesthésie générale«
En 3 minutes c’est le chaos dans ma tête, papa n’a pas le droit de venir, j’ai peur, je suis seule. j’ai peur pour mon bébé, peur de la césarienne, de mourir, que bébé meurt, je me souviens avoir attrapé au vol la main de la cheffe sage-femme en lui disant pitié, donnez-moi la main, je veux juste une main. Puis son sourire, sa main qui essuie mes larmes, sa voix qui me promet que ça va aller …
Puis le Black out total.
Je me réveille et bien sûr je sens la douleur au bas ventre mais je m’en fiche. Je dis seulement » le bébé ? Le bébé ? » on me rassure en me disant qu’il va bien, qu’il a beaucoup de cheveux, il est en peau à peau avec papa, il a fait un bref passage en réanimation mais tout va bien.
Sur le coup j’avais envie de bénir toute l’équipe soignante. Beaucoup de personnes sont venues me voir en me demandant si j’étais sûre d’aller bien, parce que accoucher sous anesthésie générale n’est pas commun, en plus en urgence absolue.
Non non, ça va , bébé est là c’est l’essentiel.
Je croyais que j’allais bien, en fait non
Je me suis rendue compte que pendant des mois je me suis occupée de ce bébé, parce qu’il fallait s’en occuper. Le fait de ne pas l’avoir vu naître, de ne pas l’avoir senti sortir de moi, de ne pas avoir entendu le premier cri, ne pas avoir été la première à l’embrasser, à faire le peau à peau… m’a coupé de ce lien coup de foudre que j’ai eu avec mes autres bébé à leur naissance.
En fait on aurait pu m’emmener n’importe quel bébé 3 heures après, je n’aurais pas fait la différence dans ma tête.
J’ai été tellement, tellement en colère contre la sage femme qui m’avait prise en charge au début de ne pas nous avoir écouté quand on l’alertait nous-même sur la détresse cardiaque, de ne pas avoir tenté une deuxième péridurale, un gaze hilarant, peu importe quoi mais essayer… au lieu de me regarder hurler bras croisés à me dire d’attendre.
Je remercie infiniment la cheffe sage-femme qui nous a probablement sauvé la vie, ainsi que le gyneco.
Mais j’ai encore cet accouchement en travers de la gorge.
Aujourd’hui le lien s’est fait avec bébé, peut-être même trop, de manière pas totalement équilibrée. Je n’ai pas contrôlé cette naissance et je suis devenue la maman hyper protectrice qui s’inquiète de trois fois rien, une chute, un bouton, une fièvre c’est la peur. Je n’arrive pas à lui lâcher la main, ni à essayer de le rendre un peu autonome. J’aimerais qu’il reste mon tout petit bébé, sûrement parce que je n’ai pas été là le jour J, ni les premiers mois comme il l’aurait fallu. Ajouté à cela la douleur post o , cette sensation de bébé inconnu, je m’en veux encore terriblement…
Ce qui est certain c’est que je l’aime d’un amour incommensurable.
Mais si j’ai un conseil à donner pour les mamans qui viennent lire ce blog c’est écoutez-vous. Moi je n’ai pas osé et je le regrette. Criez, hurlez si vous sentez que vous n’êtes pas écoutée alors que vous savez que ça ne va pas. Ne faites pas comme moi, n’attendez pas pour vous faire entendre.
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Val dit
C’est comme si je lis ma propre expérience,je suis passé par la même expérience sauf que moi j’ai pas eu de péridurale et j’ai eu même des injections pour accélérer l’accouchement…