« Là où il y a de la lumière, il y a nécessairement de l’ombre, là où il y a de l’ombre, il y a nécessairement de la lumière. » – Haruki Murakami
Aucune vie n’est lisse, aucune personne ne peut être parfaitement heureuse, tout au long de son existence, sans vivre d’expérience pour l’enrichir. Se protéger de tout ce qui peut prétendument arriver n’est qu’une vaine tentative pour ne pas se ramasser… et ralentir le processus de notre évolution. On ne peut pas grandir sans se poser de questions. On ne peut pas progresser sans remise en question. Le changement est bon, lorsqu’il se fait dans la résilience.
Sans apprentissage, nous stagnons. Et pour pratiquer, il faut des exercices. La vie et ses tsunamis à encaisser sont le meilleur espace de formation qui nous est présenté pour pouvoir nous révéler.
Comme l’échec ne doit pas effrayer car ce n’est qu’une tentative qui permet de s’améliorer, peut-on dire que l’amour se transcende lorsqu’il est apprécié à sa juste valeur ? Se peut-il que l’on aime notre rôle de parent car on sait que c’est une dure labeur, mais aussi une mission dont on mérite amplement la « récompense » ?
Celle de l’amour.
L’ombre et la lumière sont intimement liées. Et lorsque l’on ne s’attendait pas à percuter de plein fouet l’océan de la maternité, avec ses hauts, ses bas, ses joies, ses peines, ses coups de boost et de fatigue, n’y a t-il pas un fort sentiment de toute-puissance à être capable de descendre tranquillement la crête après chaque déferlante que l’on vient d’affronter ?
Face à une épreuve, il y a différents types de personnes. Celles qui se plaignent et se victimisent, nagent à contre-courant au risque de ne noyer. Celles qui refusent la réalité, se figent et se perdent. Et puis celles qui rament et avancent, avec leur embarcadère plus ou moins stable, en utilisant le courant à bon escient.
Lorsque l’on devient parent, on n’a plus le choix. C’est une avalanche de chamboulements qu’il faut encaisser. Face à l’adversité, on prend de plein fouet, on essaye d’anticiper, on s’organise, on se mobilise et finalement, ce n’est qu’une fois en haut de la crête que l’on peut avoir une vue dégagée sur ce qu’il vient de se passer. Regarder en arrière, prendre de la hauteur, analyser sans juger, intégrer cette expérience sans douleur… et reprendre notre souffle pour être d’attaque pour la prochaine lame qui fera son apparition.
Et n’est-ce pas pour cela que quand on devient parent, on mûrit autant ?
N’est-ce pas parce que la maternité et la parentalité dans leur globalité, sont aussi rudes et implacables que la sensation d’amour est aussi intense envers nos bébés ? Peut-on dire que l’on a l’amour que l’on mérite de la part de son enfant, car lorsque l’on est conscient·es de ce que l’on fait pour son bien-être, on s’auto-récompense de son bonheur ? Il y a les sourires, il y a les « je t’aime », il y a les regards, la complicité, la sérénité… mais tout cet amour peut-il être présent sans épreuves autour pour le forger et surtout le renforcer ?
Les coliques, les RGO, les nuits blanches, les premières maladies, les bobos, les déceptions, les peines de cœur ou d’amitié… y a t’il un sentiment plus fort que l’amour inconditionnel, à l’épreuve de tout ce qui peut arriver ?
Un « Je suis là », aussi inébranlable qu’immuable.
Être un bon parent c’est accompagner son enfant qui grandit dans l’adversité. Laisser son ego de côté, pour l’aider à s’épanouir et quand il le faut, à se relever. Transformer une souffrance en force, en un apprentissage enrichissant, est sûrement la meilleure leçon de vie que nous pouvons enseigner à notre enfant. L’accompagner dans son expérience et parfois dans sa chute, même si on savait ce qu’il allait se passer, pour un plongeon plus ou moins contrôlé, à nos côtés.
Nous n’avons pas le pouvoir de maîtriser les évènements, ils ne sont pas notre volonté. Mais notre manière d’y faire face, d’y réagir est notre propre responsabilité.
Il n’y a pas de rôle plus dur et plus beau que celui de parent. Faire face à nos doutes, nos peurs, notre propre histoire… accepter l’adversité de la vie pour aider notre enfant à grandir de la manière la plus épanouissante possible. Comme une fleur en milieu naturel a besoin de la pluie tout autant que du soleil pour éclore, nous avons besoin d’expériences dans la lumière comme dans l’ombre pour pouvoir nous réaliser. Un bon parent est une personne qui ne cesse d’apprendre, et qui se laisse le droit de chuter, pour mieux pouvoir s’élever.
Nous sommes les exemples de nos enfants, leur référence. Et comme il est difficile d’apprécier pleinement un bonheur sans connaître les contrariétés, apprenons-leur à dire « Désolé, Pardon, Merci, Je T’aime« … et à en faire de même : ils sont un cadeau, la plus belle expérience qui nous sera donnée.
Texte par La Mariée en Colère
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