On entend souvent qu’un premier accouchement est long. Mais ça n’a pas du tout été le cas pour Lyna qui deux heures après avoir percé la poche des eaux avait son bébé dans les bras. Voici son témoignage.
{Témoignage} Un premier accouchement en deux heures
Bonjour à toutes
Voici l’histoire de mon premier accouchement… rapide comme l’éclair !
Je suis enceinte de mon premier enfant, je suis à 36 SA. En MAP (menace d’accouchement prématuré) depuis 25 SA à cause d’un col raccourci (24mm à 25 SA, 19mm à 30 SA) et un utérus particulièrement contractile (Braxton Hicks absolument pas douloureuses toutes les 10 min sur les deuxième et troisième trimestres), je sais que tout risque d’aller très vite, mais je ne m’attends pas à ce que ce soit aussi rapide.
Il est 9h. Je ressens et entends un bruit sourd, un « POC », et la cascade. J’ai rompu la poche des eaux, il n’y a aucun doute. C’est tout chaud, c’est tout liquide. Je prends quelques secondes pour apprécier la sensation, allongée dans ma flaque, dans un instant suspendu, baignée de lumière, avant que la frénésie me prenne. J’appelle l’hôpital qui me suit, j’appelle mon mari qui vient de partir pour le travail. Ensuite, je hurle le prénom de ma sœur qui exceptionnellement dort dans la chambre d’amis avec son fiancé : « euh, tu peux venir s’il-te-plait ? J’ai rompu la poche des eaux ». Même réaction que mon mari plus tôt : « tu rigoles ?! »… elle arrive et constate que je suis très sérieuse. Elle m’aide à m’habiller. Mon mari arrive et je ressens ma toute première « vraie » contraction. Il est 9h20. À peine le temps de donner mon avis sur les affaires à prendre ou à ne pas prendre pour la valise (vous l’aurez compris, rien n’était prêt) que la deuxième contraction arrive. Il est 9h22. J’avertis mon mari que les contractions semblent très rapprochées, mais je mets ça sur un coup de malchance. Il est 9h24 quand la prochaine contraction arrive, et je comprends que ce sera comme ça jusqu’à l’accouchement. Ces premières contractions étant très faciles à gérer, je ne m’inquiète pas outre mesure.
Il est 9h50 quand on se met tous en route. Le trajet est drôle, on rigole bien. Je dois me concentrer toutes les quelques minutes le temps d’une contraction, puis on repart en rires. On appelle ma mère en FaceTime « ah vu comme tu rigoles, ce n’est que le début ! ». Tu parles…
Nous nous garons à la maternité à 10h20
Le temps d’arriver dans le hall et la première contraction réellement douloureuse me prend. Tout s’arrête autour, cette fois-ci j’ai le souffle coupé et réalise que les choses sérieuses vont commencer. On dit au revoir à ma sœur et son fiancé, on monte au poste des infirmières. J’explique la situation. Je dis que j’ai une contraction puis reste silencieuse. Je ferme simplement les yeux et mes mains se crispent sur mes genoux. L’infirmière dit à sa collègue « oh elle est bien blanche quand même là ». Je souffle, et dis, presque gênée : « excusez moi.. j’ai besoin de pousser ». D’un coup, j’ai l’impression que j’ai sorti une arme à feu de ma poche : les deux dames se lèvent de leur bureau, l’une prend le téléphone tandis que l’autre vient pousser mon fauteuil et m’emmène pour m’examiner. Curieusement, les contractions qui ont suivi celle du hall de la maternité sont relativement gérables, je ne m’en plains pas trop.
On me place le monito, le temps de blaguer un peu avec mon mari et je me fais examiner : je suis à 8… Je comprends à l’instant que 1) ce n’est pas un accouchement habituel et 2) je ne vais pas avoir de péridural. Je déglutis.
On m’emmène rapidement en salle de naissance, il fallait simplement attendre que l’une d’elle se libère. On attend quelques minutes avec mon mari, et les quelques contractions qui suivent sont de loin les pires depuis le début. J’en dénombre quoi ? 4-5 ? Mais franchement… c’était assez terrassant et surprenant. Deux sages femmes entrent et je ressens à nouveau cette envie, ce besoin de pousser. On m’examine : « ah bah voilà la tête, on va s’installer madame ». À peine le temps de mettre un pied sur l’étrier que je pousse, le deuxième étrier glisse, c’est une espèce de chaos, on me place le deuxième pied, je pousse encore. J’ai mal, j’ai mal partout et de fait j’ai curieusement mal nulle part. Ça tire, j’ai l’impression d’avoir les entrailles qui se déchirent, et dans le même temps je trouve ça curieusement supportable, car je suis complément concentrée.
Mon corps me rassure, mon corps me dit que je fais ce qu’il faut, qu’il n’y a aucune autre issue
Je n’ai pas le temps de désespérer, je n’ai pas le temps de douter, il faut que je me libère de cette douleur. Je dois sortir mon fils au plus vite, il ne peut pas rester une seconde de plus dans mon bassin. Niet mon fils. Je t’aime mais tu bouges de là tout de suite !!! En tout et pour tout, j’ai poussé 4 ou 5 fois. Le placenta a suivi tout seul derrière, quelques minutes plus tard et sans aucune douleur. Il a juste… glissé. On m’a fait deux points dans la muqueuse, et donc très superficiels, la piqûre n’était pas très agréable mais c’était vite fini.
Il était 10h58 quand on m’a posé mon bébé sur la poitrine
Il était tout chaud, tout mouillé, tout propre, il était magnifique.
En tout et pour tout, mon premier accouchement aura duré 1h58, de la rupture de la poche des eaux dans mon lit à la rencontre avec mon petit ange. C’était un des plus beaux jours de ma vie. C’était frénétique, c’était fou, c’était incroyable, c’était inoubliable.
Avec du recul, je me rends aussi compte que c’était brutal dans une certaine mesure, anxiogène aussi. Peut être même un peu traumatisant. C’était si rapide… si terrifiant, mais aussi si beau. C’est vraiment compliqué à expliquer, mais j’imagine qu’on est toutes ou qu’on passera toutes par là à notre manière. Je suis maintenant enceinte de notre deuxième bébé, et j’avoue que je ne serais pas contre un accouchent un peu plus « classique ».
RIEN ne me préparait à un accouchement pareil, et rien de tout ce que j’ai pu lire ou voir pendant ma grossesse ne me laissait penser que c’était même possible. C’est aussi pour cela que je veux témoigner ! Qu’il y ait trace de ce genre d’accouchement hors norme 🙂
Agnès dit
Magnifique histoire, ça fait du bien !! Pas pour vous affoler mais en général, le 2ème va plus vite, faudra prévoir la valise en avance cette fois XD