Justine et son chéri vont peut-être devoir avoir recours au don de sperme pour pouvoir faire un enfant. Mais Justine a peur d’en parler à son entourage car elle pressent qu’ensuite ils pourraient faire des différences avec cette enfant car ils auraient l’impression qu’il n’est pas tout à fait « à tous les deux ». Saurez-vous l’aider ? Voici sa question.
{Question} Don de sperme faut il le dire à la famille ?
Bonjour.
Je vous écrit aujourd’hui afin de recueillir d’éventuels témoignages et conseils de personnes étant ou ayant été dans situation similaire à la mienne. Commençons par une petite présentation. Je m’appelle Justine, j’ai 29ans. Mon mari quand à lui est âgé de 33 ans. Cela fait maintenant 2 ans et demi que nous essayons d’avoir un enfant pour combler notre bonheur. L’été dernier, après 2 années infructueuses, nous décidons d’en parler à mon gynécologue (vous allez dire que nous avons été longs, mais nous prenions notre temps et souhaitions laisser faire la nature). Celui-ci nous prescrit donc à chacun différents examens : prises de sang, bilan fonctionnel du sperme pour Mr, et hystérographie pour moi. Résultats en main, nous retournons 1 mois et demi plus tard chez le gyneco. A priori pas de soucis majeurs mais par contre diagnostic d’une azoospermie pour mon mari. Afin d’être certain du diagnostic, mon gygy prescrit un second bilan fonctionnel à Mr. Le résultat tombe il y a bien azoospermie.
Nous prenons donc rdv chez un urologue comme indiqué par gygy. Rdv fixé début novembre. Celui-ci nous explique qu’il faut faire de plus ample examens afin de connaître la cause exacte de l’azoospermie. Tout n’est pas encore perdu, mais nous avons déjà commencé à nous préparer à l’idée que le diagnostic soit négatif. Nouveaux examens prescrits, nous prenons également tout de suite un rendez-vous chez un obstétricien spécialisé en PMA comme nous l’a indiqué l’urologue. Rendez vous prévu début janvier. La date du rendez vous arrive, nous y allons bien que nous n’ayons pas reçu tous les résultats (certaines analyses peuvent s’avérer très longues).Ce rdv se passe très bien, le médecin semble très compétent et sympa. Il nous explique (et confirme donc ce que nous savions en partie) qu’il y a maintenant deux solutions :
1- Le résultat de la Prise De Sang est mauvais et dans ce cas il n’y a rien à faire, il faudra recourir à l’adoption ou faire appel au don.
2 – Le résultat de la PDS est bon, et on fera donc une biopsie à Mr voir si on peut trouver quelque chose. De là deux solutions : ou on trouve des petits spermatozoïdes et dans ce cas il y a de l’espoir en faisant une FIV, ou on en trouve pas et cela revient au même résultat que si la PDS est mauvaise…
Nous sommes toujours dans l’attente de ces fameux résultats et essayons de garder espoir. Pourtant malgré nos espoirs, nous envisageons tout de même toutes les possibilités. Mon mari est pour le don de sperme. J’ai personnellement encore un peu de mal à cette idée, mais bon, je m’y fait petit à petit et là n’est pas mon soucis majeur. Ma grande question, celle qui me trotte dans la tête sans cesse est la suivante : dans le cas où nous devions et désirons faire appel au don, faut il le dire à notre entourage ou le garder pour nous ? Alors oui ce sera peut être un gros secret à garder pour nous, mais je pense à cet enfant qui naîtra … J’ai peur qu’au sein de nos familles respectives, il y ait des différences affectives envers notre futur enfant par rapport aux autres enfants. Différences peut être pas volontaires et peut être inconscientes mais dues au fait que ce sera certes NOTRE enfant à nos yeux à nous, mais pas l’enfant biologique de mon mari aux yeux des autres… Je suis donc un peu perdue entre ces craintes, et un sentiment de culpabilité envers eux du fait de vouloir leur cacher les choses … Si quelqu’un ayant déjà vécu une situation similaire, ou même d’autres personnes pouvaient me donner leurs avis/conseils à ce sujet, cela m’aiderait peut être un peu….
Vous remerciant par avance.
Vous avez une question à poser aux lectrices du blog ? Posez là ici.
Clem dit
Si vous souhaitez en parler, mon mari et moi avons été exactement dans la même situation que vous il y a 4 ans. Azoospermie, prise de sang bonne, mais rien à la ponction des testicules. Nous nous sommes tournés vers le don, premier choix de mon mari, nous avons été très bien entouré par le personnel médical (psy obligatoire), et par nos familles et amis. Nous avons pris le parti de ne le cacher à personnes. D’une part parce que nous voulions expliquer à notre enfant son histoire, d’autre part, parce que c’est un long parcours, pas toujours évident, et que le soutien est très important. Enfin c’est comme ça que nous l’avons vécu. Aujourd’hui, nous avons une petite fille qui a 10 mois et qui a une relation fusionnelle avec son papa. A partir du moment où je suis tombée enceinte, tout le parcours médical a été oublié.
ninie dit
Justine peux tu me contacter je suis dans la même situation je pleur bcp c’est horrible je souhaite sa à personnes vraiment
Stéphanie dit
Bonjour
Je me permet de répondre car les résultats sont tombés ce matin et pareil depuis je pleure
Mon conjoint n a pas de bon résultats du tout et seul recours le don de sperme et j ai beaucoup de mal pour ons nous en parler si cela vous dérange pas ?
Elizaline dit
Avant toute chose, je te souhaite, Justine, quoiqu’il en soit des résultats et du parcours que ton mari et toi aurez décidé d’adopter, tout le bonheur possiblement imaginable. J’imagine que cette situation ne doit pas être facile à vivre, alors courage, courage, courage!!!
Je n’ai moi-même pas l’implication émotionnelle que ce sujet peut susciter, j’en suis consciente, car je ne suis pas dans cette situation. C’est donc sûrement assez facile pour moi de parler…
Mais je rejoins les rangs de celles qui te conseillent d’en parler librement, l’idée étant de ne pas en faire un « tabou », comme si c’était quelque chose de honteux, pour vous ou pour votre enfant. La question est plutôt « à qui? »; et ça, il n’y a que ton mari et toi pour en décider. Bien sûr, le don est un thème intime et par là, il n’a pas forcément sa place auprès d' »inconnus », ou de gens qui ne vous sont pas forcément proches. Mais les questions intimes sont faites pour être partagées auprès de ceux qui nous sont proches et qui nous aiment… On peut trouver du soutien, on peut renforcer des liens par cette confiance que l’on témoigne à l’autre en lui confiant quelque chose de si important, et le soutien et la confiance sont probablement deux ingrédients importants quand on vit une chose si intense. Ne restez pas seuls, ne sous-estimez pas vos proches, ceux auprès desquels vous sentez que vous pouvez vous confier vous seront peut-être d’une grande aide à un moment ou à un autre!
Alors vient la question « comment » en parler? Et là aussi, vous êtes les seuls maîtres de la décision, en fonction des personnes, de votre lien, de la situation, du choix des mots, etc. Il n’y a pas d’urgence, vous trouverez comment en parler, j’en suis sûre…
Bonne route Justine.
Emma dit
Bonjour !
Comme d’autres personnes l’ont dit avant moi, je vous conseille de ne surtout pas garder le secret. Non seulement, c’est impossible à garder (en cas de maladie, accident, ou juste une langue qui fourche..) et en plus, c’est créer un tabou, un complexe que l’enfant risque de mal supporter quand il l’apprendra. En tant qu’enfant adoptée, j’ai toujours été au courant et le reste de ma famille aussi. Forcément, il y a des moments de questionnements mais communiquer avec les gens qu’on aime est la meilleure façon de passer au-dessus des angoisses 😀 Chaque famille est différente mais du fait d’être un enfant adopté, et donc, désiré et attendu depuis longtemps, ça renforce les liens et je pourrai même avouer.. être la chouchoute ! hihi
Je vous souhaite beaucoup de bonheur et bon courage pour la suite !! <3
Nathalie dit
Bonjour Justine,
Je comprends parfaitement ta question car je suis quasiment dans la même situation que toi mais à un stade plus avancé dans les examens. Si tu le souhaites on peut en discuter en privé, sinon je te souhaite bon courage pour la suite 😉
Nat dit
Bonjour Justine,
Je comprends parfaitement ta question car je suis quasiment dans la même situation mais à un stade plus à avance que toi.
Si tu le souhaites on peut en discuter en privé.
Sinon bon courage pour la suite de votre parcours.
Nat dit
Bonjour Justine,
Je comprends tout à fait ta question car je suis quasiment dans la même situation que toi mais à un stade plus avancé que toi dans la procédure.
Si tu le souhaites on peut en discuter en privé, si c’est le cas fais le moi savoir.
Sinon je te souhaite bon courage dans la suite de votre parcours
Nat dit
Bonjour Justine,
Je comprends parfaitement ta question étant à peu près dans la même situation à un stade plus avancé dans la procédure. Si tu le souhaites on peut en discuter en privé.
Je te souhaite bon courage dans cette épreuve.
Mary Zou dit
Coucou
Je ne connais pas ta situation mais je peux juste te dire qu’avoir des secrets est la pire des choses dans une famille.
Le jour où ça se saura parce que ça finira forcément par se savoir ça risque de faire beaucoup de dégâts, ce serait trop dommage après tant d’épreuves.
Ce sera votre enfant point barre, c’est votre comportement qui influencera celui de vos familles.
Soyez vrais et heureux !!!! 🙂
Flo dit
Bonjour,
Tout d’abord un fourgon de câlins et bisous car c’est une situation vraiment pas facile à vivre.
Ensuite dans un 2nd temps, j’ai dans mon entourage proche des personnes ayant fait appel à un don de sperme ou issue d’un don de sperme. D’abord le chéri de ma soeur qui est là comme ses frères et soeurs grâce à un don et ma cousine et son mari qui sont les heureux parents de jumeaux et bientôt d’un petit 3eme grâce au don.
Ça n’a jamais été un secret dans leur famille respective et pour ce qui est de mes petits cousins et bien il n’y a aucune différence. Pour mon beau-frère je ne connais que sa famille proche et je n’ai pas l’impression qu’il ait mal vécu ses origines
Pour ma cousine d’en parler à sa famille et ses amis lui a permis d’être d’être très soutenue dans ce long processus mais aussi de recevoir des dons de son entourage pour faire avancer son dossier. Mon beau-frère notamment à faut un don pour les aider.
Voilà pour moi les parents sont ceux qui élèvent et donnent de l’amour à un enfant.
Bon courage dans votre parcours
Agathe dit
Bonjour,
Mon mari et moi n’en sommes pas encore au don de gamètes mais nous savons que cela peut nous arriver (je suis proche de la ménopause malgré mon « jeune » âge et mon mari a perdu 80% de sa qualité spermatique en un an sans explication). Donc notre parcours n’est pas aussi entamé que le votre, pour l’instant nous avons fait une première FIV échouée.
Je ne peux que vous conseiller d’en parler aux membres de votre famille proche (élargir si vous en ressentez l’envie). Un secret de famille est dévastateur pour tous les protagonistes, à la fois l’enfant mais les parents et les grand-parents et même les oncles et tantes de l’enfant. Car selon moi, si tu te questionne autant sur le fait d’en parler ou pas c’est que si tu ne le fais pas cela deviendra une volonté de cacher et donc un secret. Contrairement au discours de AurelE qui elle le vit plutôt comme une nécessité d’intimité et semble ressentir le fait d’en parler comme une intrusion dans sa vie de couple.
Je vais reprendre ce qu’a exprimé Manon. Un enfant fait parfois des raccourcis ou des liens qui peuvent être destructeurs. Lorsqu’un enfant fait une bêtise et qu’il tente de la cacher, de la masquer, pour éviter de se faire gronder, il associe le fait de camoufler, cacher, éviter quelque chose à quelque chose de mal, à une bêtise. Donc il fera un lien qui lui semblera logique : comme il faut cacher que mon papa c’est pas mon papa biologique même si c’est mon papa d’amour, comme il ne faut pas en parler à la famille c’est qu’il y a quelque chose de mal la dessous, quelque chose de pas clair, donc peut-être que moi, leur enfant, je suis une bêtise. Et c’est très lourd à porter.
En ce qui concerne, vos proches, comme Banane je pense que parfois on projette sur les personnes qu’on aime de fausses idées qu’elles soit positives ou négatives. On peut penser que notre témoin de mariage sera le témoin idéal et pourtant on s’aperçoit au fur et à mesure de la préparation que ça n’est pas le cas. De même en sens inverse. On a tous eu un moment où l’on s’est dit : c’est bien la dernière personne que j’aurai imaginer faire ça. Nos proches peuvent nous surprendre. Il y a aussi les proches qui ont besoin de temps pour se faire aux idées et qui une fois qu’ils s’y sont fait, sont de vraies épaules sur lesquelles se reposer. J’appelle ça la temporalité. Je dis souvent que mon mari et moi-même n’avons pas la même temporalité, je traite les choses et les mets de côté plus rapidement que lui qui à besoin de plus de temps pour digérer. J’ai appris à faire avec et à lui laisser le temps.
Il faut savoir aussi que la ressemblance entre un parent et son enfant ne se construit pas seulement par les gènes mais également par l’éducation et même la ressemblance physique. Je ne parle pas de la couleur des cheveux ou des yeux mais des mimiques corporelles qui parfois prenne le pas sur les détails purement physique. C’est pour ça que des parents ayant eu recours à l’adoption ou au don de gamètes s’entendent parfois dire que leur enfant leur ressemble. C’est tout le débat entre l’innée (gènes) et l’acquis (environnement). Je trouve ça assez merveilleux !
Quoi qu’il en soit, quelque soit votre choix, je vous souhaite beaucoup de courage dans ce parcours du combattant et je vous souhaite tout le bonheur du monde.
Agathe
Pauline dit
Je suis biologiste en PMA et rencontre des couples amenés à s’inscrire en don de sperme. Nous leur conseillons toujours de dire à l’enfant très tôt qu’il est issu d’un don car ça permet d’intégrer le don dans son histoire plus facilement!
C’est un secret qui peut être très lourd à porter pour tous les 2…
Si vous devez passer par là, vous rencontrerez un psychologue dédié au CECOS, n’hésites pas à lui parler de tes craintes, ils sont vraiment spécialisés dans le don de sperme ou d’ovules et il sera de bon conseil!
Anonyme dit
Bonjour, Je suis aussi assez d’accord avec Manon et « Banane ».
Dans mon cas, en fait j’ai découvert que ma mère, mariée avec « mon père » n’arrivait pas à avoir d’enfant et a donc eu des rapports avec d’autres hommes afin d’avoir « ses » fameux enfants…. Ce n’est pas réellement du « don du sperme » mais au final un autre géniteur que l’époux et le père de cœur…Elle a gardé ce gros secret pour elle depuis 30 ans. Je pense que cela a eu un impact dans les relations familiales évidement….Avec le recul, je pense qu’elle aurait dû le dire dès le début car l’important et ce qui est plus fort que tout c’est l’amour de cœur, l’éducation et les liens qui se créent plutôt que le « géniteur ». Vos parents aimeront votre enfant tout autant, quelque soit son origine, car ils aimeront votre enfant par son caractère, ses mimiques, son comportement, ses sourires, ses jeux…
Mais je comprends que ce ne soit pas facile comme situation…Selon moi, pour votre bien à vous 2 et votre futur enfant, il vaut mieux commencer sur des bases claires que sur des secrets qui vous enquiquineront peut-être un jour plus tard…
Bon courage.
Banane dit
Je suis d’accord avec Manon : je pense qu’il faut le dire à l’enfant dès son plus jeune âge pour que ce soit un fait intégré comme une partie de son histoire et non quelque chose de tabou (si on n’en parle pas tout de suite, comment décider à quel âge? comment amener le sujet?). Et si l’enfant le sait, il doit pouvoir en parler autour de lui.
Le secret crée des sentiments difficiles gérer.
Mais vous aurez le temps, dans votre parcours, d’assimiler tout ça, de digérer complètement la nouvelle et de trouver le moyen de construire votre histoire de famille pour vivre avec.
On se fait parfois des idées qui n’ont pas de fondement, sur la réaction des proches, etc… Je me souviens bien qu’enceinte j’avais peur que notre dernier soit moins aimé que son cousin qui naissait la même année et je me rends compte maintenant à quel point c’était idiot de ne pas faire confiance à notre famille.
Bon courage pour la suite!
Manon dit
Bonjour,
Je m’était jamais vraiment posé la question mais après reflexion je pense qu’il faut en parler.
Du moins à la famille proche (vos parents), je pense que d’une certaine marnière vous aurez besoin de soutiens et je pense au réaction « ho c’est tout son père » ça peut être blessant pour votre mari sachant qu’il n’aurons aucun gènes en commun.
Ensuite je pense au futur de votre enfant, quand vous lui expliquerez, il sera dans le « secret » avec vous, il aura peut être un sentiment de « tabou » et de malaise, il ne comprendra pas pourquoi il faut garder le secret pour lui il y’aura quelque chose de « mal » car c’est à « cacher ».
Je pense qu’il faut en parler avec ses proches, de plus en plus de personnes on recours au don de sperme, à la PMA ect…
Bref ce n’est que mon avis je ne suis pas à votre place.
Bon courage pour la suite!
AurelE dit
EN premier lieu, je vous souhaite beaucoup de courage !
EN second lieu, meme si je n’ai pas été dans votre situation, je pense que nous ne l’aurions pas dit à nos famille. Cela ne les regardent tout simplement pas (on a meme pas dit qu’on essayait d’avoir un enfant).
JE pense que ça ne regarde que votre couple et après votre enfant quand il serra en age de comprendre mais pas vos familles.
Cela reste que mon avis personnelle bien-sur et dépend aussi de vos relations familiale.