On redoute toutes le premier caprice en public. Celui qui nous colle bien la honte car autour, tout le monde a l’impression qu’on n’a AUCUNE autorité sur son enfant. Il y a quelques jours, c’était au tour de Natilla d’y être confrontée. Comment aurait-elle dû réagir ? Voici son témoignage.
Note : Natilla, j’aurais fait exactement comme vous, je n’ai donc aucun conseil à vous donner, mais si d’autres mamans ont des astuces pour régler ce genre de soucis, je suis preneuse également !
{Témoignage} Premier caprice en public : comment faire ?
Bonjour à toutes et à tous
On a tous déjà vu des enfants se rouler par terre, hurler dans un magasin ou un jardin public. On a tous observé la scène en se demandant comment on pouvait en arriver là. Et moi personnellement ça m’a toujours fait peur et je me suis toujours demandée ce que je ferai dans un cas pareil.
Et bien ça y est, ça m’est arrivé.
En pleine période de boulot très chargée je suis heureuse à l’idée de passer un mercredi tranquille à la maison avec mon fils de 22 mois. Le programme de cet après-midi est tout trouvé : après une balade en forêt avec le chien, nous irons à la bibliothèque. Nous y allons depuis qu’il est tout petit, il adore y être, choisir ses livres, les donner à « la dame », et jouer avec les coussins qu’il étale partout dans la petite pièce.
Ça fait des semaines que je n’ai pas pu l’emmener, j’ai hâte.
Au début tout se passe bien, comme d’habitude, et après que j’ai passé quelques minutes à regarder des livres pour moi, je lui demande de ranger les coussins qu’il a semé partout.
Et là, « non ».
Je répète, j’explique pourquoi et comment il faut ranger, je montre l’exemple en en replaçant un, je lui demande de faire de même, et « non ».
Je lui dis qu’il n’a pas le choix, que nous devons rentrer à la maison, ramener les livres … rien à faire. Il part même en courant et en riant à l’autre bout de la bibliothèque.
Evidemment, nous ne sommes pas seuls et les autres personnes commencent à me regarder du coin de l’œil. Je ne cède pas, je mets mon fils au coin. Pas facile de trouver un coin qui ressemble à une punition dans une pièce pleine de livres ! Il se tourne, prends des livres, tape des pieds sur les étagères, le tout en me regardant avec un sourire de plus en plus insolent.
Je m’éloigne, l’ignore, lui répète ce que j’attends de lui. Il me rejoints, à quatre pattes. Je recommence avec une voix plus ferme, je hausse le ton, mais n’ose pas aller jusqu’à crier dans la bibliothèque. Je le remets au coin, il revient en se traînant sur les fesses. Je change de coin, il se retourne et regarde les autres personnes en riant. Je le prends dans les bras, le remets devant les coussins, lui redis de ranger. Il part à quatre pattes sous les tables d’à côté. Je lui remontre les livres que nous avons choisi, lui propose de rentrer les lire à la maison sur le canapé.
Il me dit « oui », se dirige vers la porte.
« Mais avant il faut ranger mon chéri ».
« Non ».
Ça dure environs 20 minutes. Comprenant que je n’arriverai pas à mes fins, je change de stratégie et le préviens que s’il ne range pas, les livres resteront là.
Rien à faire.
Je range les coussins. Je récupère les livres, l’emmène pour les ranger. Il dit « non, non, je veux les livres », commence à pleurer.
Nous sortons.
Il s’allonge sur le trottoir en criant qu’il veut lire les livres sur le canapé. Je le relève. Il refait trois pas et recommence. Je le prends dans les bras et le ramène chez nous où il retourne au coin, 10 secondes, avant de revenir en courant et riant …
Je vous passe le détail de tous les sentiments qui m’ont traversés pendant tout ce temps, et de la suite des événements puisque cette crise a tout de même duré 2h30, avec quelques moments de répits de courte durée au milieu, et s’est vraiment arrêtée quand mon fils a eu son père au téléphone qui lui a simplement expliqué calmement que c’était maman qui commandait, qu’il devait être sage, et qu’il n’était pas content du tout de son attitude.
A lui, il a dit « oui, d’accord ». Et il s’est calmé.
Il est où le lexomil ????? ;-D
Je plaisante bien sûr, mais je n’avais encore jamais vécu ça et je me demande vraiment ce que j’aurais du faire pour ça se passe autrement, ou ce que je devrais pas faire la prochaine fois.
Et vous, c’est quoi votre stratégie dans de pareilles circonstances ?
Merci pour vos réponses.
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Claire dit
Le premier pas le dernier.
Personnellement je crois que tu as bien géré la crise. Ton fils a cherché à te tester et tu n’as pas lâché c’est le plus important. Discussion/mise au coin/verbalisation/fermeté chacun sa méthode le tout c’est de garder son objectif et c’est ce que tu as fait!
Quand au regard des autres certes il est souvent ressenti comme accusateur mais tu peux aussi parfois avoir des regards réellement compatissants de gens qui savent exactement ce que tu vis à cet instant et qui t’offriraient le lexomil s’ils le pouvaient.
Courage! Ce n’est que la première crise! Garde le cap!
Marion dit
Lire Isabelle Filliozat permet de relativiser et comprendre ce qu’il se passe dans le cerveau d’un tout petit. Grâce aux neurosciences, on sait que les caprices n’arrivent pas avant l’âge de six ans. Faut simplement être à l’écoute de l’enfant, l’observer et essayer de comprendre d’où vient la crise, ce qui s’est passé plus tôt dans la journée qui pourrait en être la cause. Rester calme même si ce n’est pas toujours évident et rester dans votre bulle avec l’enfant. Un enfant a des émotions qu’il ne sait pas gérer.. les personnes autour le savent plus ou moins mais au moment de la crise on se moque du regard des autres.
M.G dit
En tant qu’enseignant en maternelle (ayant d’ailleurs étudié les travaux de Filiozat pour un mémoire durant ma seconde année de formation), je peux vous assurer qu’un enfant est tout à fait capable de caprices, de mensonges et même de manipulation (même s’il s’agit de mécanismes inconscients qui s’appuient sur des ressentis et des instincts plus que des stratagèmes calculés évidemment), avant 6 ans.
Ce serait d’ailleurs plutôt absurde et pas très scientifique que d’affirmer qu’il existe une limite nette d’âge avant laquelle l’enfant est inapte à faire quelque chose et à partir de laquelle il en devient soudain capable comme s’il y avait un bouton ON/OFF. Les comportements et les physionomies même neuronales se développent progressivement et varient énormément selon les individus et les situations. C’est comme la puberté, la taille, la densité capillaire, on n’est pas tous égaux, cela dépend de notre génétique de base et du climat dans lequel on vit. Pour les enfants et leurs caractères psycho-émotionnels c’est la même chose.
Ainsi par exemple, quelque chose de marquant, j’ai déjà vu des enfants de 4 ans qui mentaient sciemment pour faire accuser des camarades de quelque chose (pas seulement pour se disculper d’une bêtise mais bien pour nuire à des camarades qui les avaient frustrés, en instrumentalisant par la même la figure d’autorité qu’est l’adulte. J’ai vu un enfant de 5 ans accuser son père de le battre à coup de marteau (ce qui s’est avéré faux) en pointant des bleus qu’il s’était fait dans la cour, pour le « punir » de s’occuper plus de sa petite sœur que de lui.
Et j’ai bien d’autres cas intéressants mais je vais pas m’étendre.
Bref tout ça pour dire, il ne faut pas croire ni agir comme si les enfants avant 6 ans n’étaient que de pauvres petits bouts de chou qui ne savent pas ce qu’ils font lorsqu’ils franchissent certaines limites.. Évidemment que ce ne sont pas des mini-adultes, qu’ils ont du mal à gérer leurs émotions (quoique ce soit le cas de pas mal d’adultes aussi et de plus en plus) et qu’il faut être bienveillants autant que possible, mais il ne faut pas non plus les considérer avec une espèce de naïveté candide comme ça (je ne dis pas que c’est votre cas hein mais je vois beaucoup de gens qui quand il parlent des enfants le font comme s’ils étaient tous des petits anges incapable de méchanceté ou de coups tordus).
Carye dit
Comme beaucoup de commentaires, je dirai d’abord qu’il n’y a pas de solution miracle… Ce serait trop beau !
Il y a beaucoup de choses à prendre en compte : son enfant, son état de fatigue et d’excitation… Et soi-même pour les mêmes raisons.
J’ai vécu une énorme crise dans un magasin de jardinage : j’ai essayé la fermeté, le gentillesse, l’ignorance… Rien ne marchait. Ce que j’ai pu apprendre de cette crise
-se moquer du regard des autres car on se rajoute un stress inutile
-la colère, l’énervement, mettre au coin est inutile, voire empire la situation
-parfois l’enfant a besoin de ce temps de crise pour faire sortir quelques choses
Même si ça peut prendre du temps les deux « conseils » que je peux donner c’est :
-se mettre dans un coin tranquille avec son enfant pour être au calme
-parler calmement et poser des questions sur pourquoi et ce qu’il ressent. Proposer des choses à l’enfant pour qu’il se recentre. Et j’aime assez lui faire faire des respirations calmes
Mais encore une fois, ce sont des choses qui parfois marchent nickel et des fois je galère et j’expose de colère, puis je suis triste, etc. Bref je suis une mère 😂
Marine dit
Coucou !
Je pense qu’il n’y a pas vraiment de « bonne et unique » réaction. C’est très compliqué à gérer , si on rajoute en plus du public , la fatigue , etc ça peut vite s’envenimer. Mon fils a 3 ans et demi et fait encore des caprices. Beaucoup plus avec moi qu’avec son père et cela m’affecte parfois. Mais quand je vois mon mari ou ses grands mères gérer un caprice je me dis toujours qu’ils ne sont pas assez sévères car mon fils en profites mais pour autant la crise dur moins longtemps qu’avec moi .. alors je sais pas.
Le nombre de fois où j’ai reposé des livres… Où j’ai annulé une activité pour lui… Je ne compte malheureusement plus. Je me dis que c’est une période obligatoire pour la construction de sa personnalité et je me mords l’intérieur de la joue car c’est vraiment fatiguant énervant et dur moralement d’être ferme avec son tout petit …
Depuis que je suis maman,je ne juges plus les autres parents dans la rue ou dans les magasins. Ils font ce qu’ils peuvent, avec leur désirs d’éducation, leur faiblesses et leur forces. Et il existe des milliers de facteurs qui influent sur un caprice alors je me dis juste » les pauvres, pourvu que ça passe vite. »
Désolée je n’ai pas vraiment de conseils. Tu trouveras vite la bonne solution pour écourter la crise tout en gardant tes convictions de maman.
Bon courage.
Caro dit
Bonjour Natilla.
Personnellement, j’aurais agit tout à fait comme toi.
Ma fille à 15 mois, elle est aussi dans la période du « non » (« tu veux un biscuit!? » « non!!!….ha heuuu, si en fait, merci maman…mais NON quand même, juste pour le principe, na! »), et on fait peu d’activités en publique en général, c’est plutot réservé aux grands parents.
Pourtant, même à 15 mois, elle sait qu’il y a des règles. On dit bonjour et au revoir, toujours. On dit merci, aussi. Elle range ses jouets le soir avant d’aller dormir, avec notre aide. Elle va choisir son livre puis le range dans l’armoir quand il est terminé, ou elle range la table du petit déjeuner. Bon, ok, à 15 mois c’est pas toujours totalement maitrisé, mais elle fait preuve d’énormément de bonne volonté.
En revanche, chez son bon papa et sa bonne maman, elle a bien compris qu’elle était la « princesse du jour », et qu’elle n’a rien à ranger -_-. S’ils sont capables, à 15 mois, de faire la différence entre la maison et chez les grands parents, ils sont aussi capables à 22 mois de ranger leurs coussins (surtout quand ça fait partie d’un rituel) et je pense que pour ton fils, c’était sans doute de la frustration, mais passé le premier « non », peut être quand même un petit moyen de chercher ses limites.
Je ne dis pas qu’il l’a fait consciemment, juste pour t’emmerder!! Mais au premier « non », tu as réagi (comme je l’aurais fait), et il a testé ses limites et les tiennes, avec un deuxième, un troisieme, un quatrième.
Se rouler par terre en sortant, oui c’était clairement de la frustration!!! Mais il va devoir apprendre à vivre avec, dans le monde on doit tous apprendre qu’on n’a pas tout ce qu’on veut quand on veut. On ne peut pas constamment leur éviter, malheureusement.
En revanche, je rejoins beaucoup les autres commentaires sur les regards des autres.
Ils ne sont pas tous négatifs 😉 Et ceux qui le sont…. ignores les! ce ne sont pas ces gens la qui rentrent avec ton fils le soir. Ce ne sont pas ces gens là qui ont la tache ingrate de devoir éduquer une mini graine d’humain. Ce ne sont pas eux non plus qui souffrent de devoir être fermes et parfois « pas gentils » avec la prunelle de nos yeux.
j’ai rencontré une dame dont la petite fille de deux ans et demi fait tout et n’importe quoi, surtout se mettre en danger.
La maman a fini en larmes dans mes bras, disant qu’elle ne savait plus quoi faire de sa fille et que les gens la regardaient de travers quand la petite pleurait, qu’elle ne voulait plus sortir avec sa puce à cause du regard des autres.
C’est triste, non??? Je lui ai conseillé de répondre aux gens qui critiquent « excusez nous, j’essaye d’éduquer ma fille pour lui offrir un bagage solide dans la vie. Ca ne vous dérange pas trop, j’espère! Sinon, n’hésitez pas à sortir du batiment, vous l’entendrez sans doute beaucoup moins! »
ça en a mouché deux trois.
Ce n’est pas miraculeux…. Mais ça fait prendre conscience aux mauvaises langues que si l’enfant pleure, c’est que le parent essaye justement de faire son job au lieu d’être totalement démissionnaire.
c’est toujours plus facile de dire « oui » à tout 😉 (sauf pour les bébés de 2 ans :p )
Clementine dit
Ta réaction me paraît vraiment juste, et je ne suis pas d’accord avec certains commentaires qui plaident la non compréhension de ton fils. Je pense déjà que cela dépend de chaque enfant puisque à cet âge ils évoluent très différemment dans tous les domaines. Mon fils a 18mois, il est tres autonome et sait ranger ses jouets seuls. il ne parle pas mais sait se faire comprendre et il commence les crises à sa manière quand il est contrarié, où qu’il ne peut faire ce qu’il a envie. Certes c’est souvent de la frustration, tout est amplifié car il ne sait pas s’exprimer et il est trop jeune pour différencier ses émotions,mais nous savons reconnaître la confrontation voulue, la provocation, il sait aussi la manier malgré son jeune âge,parfois il peut faire exprès d’attraper un objet et le lancer avec un regard noir pour qu’on réagisse, qu’on le gronde. Donc je pense que selon les enfants, 22mois, ce n’est pas trop tôt pour lui demander de participer à des tâches, d’autant plus si il a déjà l’habitude de les faire, et encore plus quand cest du savoir vivre en société, comme dans ton cas, ranger les coussins qu’il a dérangé pour jouer, pour que les prochains visiteurs ne les trouve pas en bazar,je pense que si tu avais cédé cela aurait pu être la porte ouverte pour recommencer les fois prochaine. Même si nous essayons d’avoir une éducation plutôt positive et bienveillante, il faut aussi savoir poser des limites.
Concernant le regard des autres, cest de l’entraînement, ne penser qu’à soi et son enfant dans ces moments là.
Bon courage pour ces quelques années de « non »
Céline B dit
Bonjour ! Belle preuve de patience et de fermeté.
J’essaye de faire comme vous le plus souvent possible. Et parfois je me sens tellement impuissante, et parfois j’ai envie d’hurler mais je me rappelle que leur crier dessus en sert à rien et bloque leur capacité à comprendre… alors je ne crie pas, j’explique, je donne un objectif, je montre l’exemple, etc… bref tout ce que vous avez fait.
Et parfois ça marche tout de suite, parfois pas du tout ! ma fille à 27 mois et me fait de temps en temps des épisodes comme ça !
Je présume que ça fait partie de son développement.
La seule chose c’est ne pas oublier que nous on est plus têtu et déterminé ! Je le dis à ma fille d’ailleurs : je suis déterminée je ne changerai pas d’avis et je m’y tiens.
Alors évidemment, il faut avoir le temps ! Hier ça a duré 30 minutes jusqu’à ce qu’elle ramasse le papier qu’elle avait fait tomber exprès et qu’elle nettoie son accident (oui parce que comme méthode d’opposition, ma fille, parfois, fait pipi dans sa culotte quand je lui demande quelque chose qu’elle ne veut pas faire) l’objectif était donc 1) on nettoie son pipi, 2) on ramasse le fameux papier qui t’a mis dans cet état là.
Et quand c’est en public (ou sous l’œil aigusée de votre mère- mon cas hier, ou de votre belle-famille – mon cas à Noël) tant pis, les gens pensent ce qui veulent, ça ne doit pas influer sur nos choix d’éducation !! Je suis déterminée vis à vis de mon enfant et vis à vis de l’entourage à ne pas céder à l’image que je pense qu’ils doivent avoir de moi !!
Bon courage, et ne culpabilisez pas si parfois vous n’y arrivez pas ! On ne peut pas y arriver à chaque fois !
Nath dit
Merci de votre réponse … qui m’a un peu effrayé parce que je viens de réaliser que ça pouvait aussi arriver en famille, et dans la belle famille … j’imagine déjà la scène et je n’ai vraiment pas hâte !
Boucle rouge dit
Je compatis et je te félicite d’avoir réussi à garder ton calme (ma fille étant plus petite je n’en suis pas encore à la période du « non » mais j’imagine que ça ne doit pas être évident). Globalement ton attitude me paraît être bonne mais j’ai l’impression que ce sont plutôt tes attentes (envers ton enfant et même envers toi) qui sont trop élevées. Il n’a même pas 2ans c’est encore (un peu) un bébé ! C’est très bien d’expliquer les règles, lui demander de participer au rangement, lui dire ce qu’en tu attends de lui comme tu l’as fait…mais de là à vouloir que ça fonctionne à chaque fois ! Et le mettre au coin parceque cette fois-ci il ne se comporte pas comme tu voudrais ça me paraît un peu excessif(ce n’est que mon avis). Il est possible que ton fils ait été « sous pression » et du coup soit parti dans tous les sens parceque tu places la barre un peu haut pour lui. À te lire j’ai l’impression que le regard des gens t’a stressé et que tu étais frustrée de ne pas correspondre à l’image idéale de la mère parfaite avec son enfant modèle…mais en vrai personne n’est comme ça ! Les gens qui te regardent en coin ils peuvent aussi être en train de compatir, de se dire « ah mon enfant était comme ça il y a quelques temps c’était horrible » ou « olala ça va bientôt m’arriver, est-ce que je pourrai rester aussi calme? ». Peut-être aussi que certains grincheux te jugeaient mais bon ceux qui ne savent pas faire la différence entre un jeune bambin et un robot commandé ce sont eux qui ont un problème, on s’en fiche de ce qu’ils pensent! Bref je n’ai pas de méthode magique à te donner, désolée, mais je te conseillerai juste de lâcher du leste pour la prochaine fois. Bien sûr lui dire que tu es contrariée (d’avoir rangé des livres seule par exemple) qu’il comprenne que son comportement a des conséquences…mais sans insister trop non plus, il est encore petit et puis ce qui compte c’est son comportement global.
Alex dit
C’est un commentaire qui se veut sympa Boucle rouge, mais il est quand même assez dur, pour le coup… Je ne vous suis absolument pas sur votre façon de juger les principes d’éducation de Natilla. Pour deux raisons : déjà je pense que vous vous permettez d’interpréter son attitude sans qu’il me semble y avoir de fondement pour étayer vos suppositions (« À te lire j’ai l’impression que le regard des gens t’a stressé et que tu étais frustrée de ne pas correspondre à l’image idéale de la mère parfaite avec son enfant modèle… » : c’est un peu dur quand même, et je ne suis pas certaine que ce soit la vérité pour le coup !) ; mais surtout je pense qu’un enfant, même à 2 ans, est très intelligent et sait PARFAITEMENT tester les limites de l’autorité de ses parents. Natilla a très bien fait de ne pas céder à ce test qui lui a été imposé en public ! La fois suivante, son fils aurait bien compris que piquer une crise devant du monde lui permettait de parvenir plus facilement à ses fins… C’est beaucoup plus facile à dire qu’à faire et je ne suis pas du tout sûre que j’aurais la force de Natilla face à ce type de situation ! Elle n’a pas cédé, chapeau !!
Boucle rouge dit
Je pense que vous n’avez pas bien compris mon commentaire. La phrase que vous citez n’était pas un jugement mais une supposition. J’avais pris soin d’écrire « j’ai l’impression » : c’était bien une interprétation et pas une certitude. Mais si jamais ça peut l’aider que je lui fasse part de mon ressenti tant mieux. Et si je me suis plantée tant pis elle ne trouvera pas mon commentaire pertinent et ce n’est pas grave du tout. Et évidement que son fils est certainement très intelligent (ça je n’ai pas dit le contraire) mais le cerveau d’un enfant est en construction jusqu’à ses 12 ans (ça par contre ce n’est pas une interprétation c’est un fait) donc à son âge son comportement ne me paraît pas anormal. Après on a effectivement pas tous les mêmes attentes et méthodes éducatives et c’est très bien comme ça. Je trouve ça intéressant qu’il y ait des réponses très diverses, Natilla pourra piocher ce qu’elle veut et laisser le reste ou peut-être faire un mix…enfin bref comme elle veut. Être parent ce n’est pas un rôle figé, on évolue tout le temps en voyant ceci qui nous plait ou cela qui ne nous parle pas. Et puis chaque enfant réagit différemment aussi. ça peut être enrichissant pour tout le monde de voir des opinions diverses sachant que chaque avis est personnel bien sûr.
Nath dit
Bonjour Mesdames, je découvre vos remarques sur la crisouille de mon fils et oui je me suis sentie jugée, et oui j’ai eu l’impression que les gens, comme moi avant, se demandait comment j’éduquais mon fils pour qu’il réagisse comme ça. oui clairement ça m’a stressée et c’est surement pour ça que mon petit chéri a été aussi loin. Il sentait mon malaise. Je ne regrette pas ma réaction tant que j’étais à la bibli : il a l’habitude d’y aller, de ranger … il n’y avait rien d’habituel si de stressant pour lui. C’est plus mon énervement à la maison ensuite, qui était du en grande partie à sa rébellion mais aussi, effectivement, au jugement des autres qui n’aurait pas du m’atteindre de la sorte. Enfin bref, depuis zéro crise à la bibli mais par contre le mercredi après midi, je sais d’avance que ma patience va être testée non stop … Je pense m’inscrire au yoga l’année prochaine !!!
Loue dit
Bonjour,
Je rejoins les autres commentaires!
En tant que parents on se cherche, il m’est aussi arrivé de vouloir imposer mon idee a mon enfant en public ou à la maison et du coup s’en le vouloir d’accentuer la crise.
L’enfant n’a pas les capacités cognitives pour gerer ses émotions, donc pourquoi vouloir à tout prix qu’il nous obéisse? Je pense que ton enfant n’avait pas envie de ranger (peut être que cela signifiait le depart pour lui et qu’il avait envie de rester…ou autre chose), dans ce cas là j’essai de lâcher prise et je range, la prochaine fois où encore une autre fois il rangera de bonne volonté et c’est ce qui compte (de faire les choses parce qu’on le souhaite et non sous la menace ou la contrainte).
Le blog « cool parents make happy kids » m’a pas mal aidé, je te le conseille !
Bonne continuation!
Claudia dit
Bonjour,
Excuse-moi si je parais dure, mais il me semble que tu as tout fait pour que ton petit fasse une crise de colère. Tu étais fatiguée, tu as fait au mieux avec tes ressources du moment, mais tu lui a demandé un comportement d’enfant bien plus grand, et tu t’es bloquée parce qu’il refusait (au début de l’âge du « non », en plus!)
A 22 mois, tu ne peux pas demander que lui range, sauf à être sûre d’initier un conflit. Par contre, tu peux dire « on range, tu m’aides? »
Et s’il ne le fait pas, lui proposer une autre tâche comme le suggère Claire, et continuer toi à ranger. Tu enclenches une crise émotionnelle, et lui demande de réussir à gérer tout seul ses émotions, alors qu’il est vain de l’espérer avant 7 ans? Au point de vue « actions », tu étais dans les clous, mais à 22 mois tu ne peux pas lui demander d’agir de façon raisonnable, tu ne peux que lui montrer l’exemple et lui proposer de collaborer. Sans te jeter la pierre, tu as fait ce dont tu te sentais capable à ce moment là.
Pour une discussion plus large sur le sujet, quelle est cette focalisation sur les colères en public? Déjà, à 22 mois, les enfants ne font pas de caprices, ils se laissent submerger par leurs émotions et ne savent pas comment les dominer.
Et en public ou à la maison… on s’en fout! Du moment qu’il ne blesse personne (lui compris), qu’il n’abime rien, en quoi ça regarde les passants? En quoi ta façon de gérer les regarde? Ton tout petit ne t’obéit pas (normal à son âge), qu’est-ce qu’ils en ont à faire? De se savoir sous le regard des autres et de s’en préoccuper amène en général à sur-réagir au problème et à l’aggraver. Et si l’enfant est réellement gênant pour les autres (bruit), il n’y a que peu de solutions: soit le distraire vers une autre action, soit partir, soit continuer ce qu’on a à faire sans essayer de gérer sa colère, juste mettre l’enfant en sécurité et terminer ce qu’on fait au plus vite. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai terminé mes courses au supermarché avec un petit hurlant sous le bras, le temps de terminer l’urgent et de passer en caisse (en général, il s’était calmé bien avant, mais ça ça dépend du tempérament du petit, pas de solution miracle). En gros, plus il hurle et moins tu peux lui en demander.
Et si les témoins sont assez c.. pour te juger, c’est leur problème, pas le tien (sauf bien sûr si tu maltraites ton petit, mais ce n’était pas le cas).
Le risque, c’est aussi d’aboutir à du « renforcement négatif », du type « quand je fais une colère ils ne s’occupent plus que de moi, et c’est ça que je veux ».
Rozenn dit
Je suis maman de deux enfants, bon je n’ai aucun conseils malheureusement car je me sens mal à l’aise lorsque que cela arrive. Je suis entièrement d’accord à 22mois ce ne sont pas des caprices, mais alors quand cela arrive à votre enfant de 9ans (oui oui récemment)un caprice en caisse jusqu’à à se rouler par terre, j’avais envie de m’enfouir dans un trou de souris… horrible, je n’ai pas cédé car elle me réclamait à chaque magasin et c’est monté crescendo jusqu’au drame.
Des conseils?
Nath dit
Pour le coup je ne suis pas d’accord avec vous, je pense qu’à son âge il est capable de comprendre plein de choses si on les lui explique. Comme je l’ai écrit ce n’était pas la première fois qu’il allait là bas, qu’il rangeait, il y a tout un rituel … Si on ne lui explique pas les limites à ne pas franchir à son âge, je ne vois pas comment il pourra se construire correctement et les accepter à l’école notamment. La seule chose que je partage avec vous c’est le « et les passants, qu’est-ce qu’on en a à faire? » … chose sur laquelle je dois effectivement travailler !
Claire dit
Bonjour Natilla,
Je n’ai pas de recette miracle, mais ma fille ayant 17 mois, je me suis déjà beaucoup documentée sur le terrible two et j’ai eu droit à une petite phase de « non » systématique d’une dizaine de jours.
De façon générale, je crois qu’on recommande d’essayer d’éviter le rapport de force car personne n’aime perdre la face, les enfants y compris. Et souvent le rapport de force monte en intensité lorsque chacune des parties campe sur ses positions.
Je pense que dans la situation décrite, le fait d’insister pour qu’il fasse quelque chose qu’il a déjà refusé initie ce rapport de force, et le fait de le mettre au coin le confirme.
Encore une fois je n’ai pas de recette miracle, et ce n’est pas facile de garder son calme et de chercher de nouvelles solutions quand on est déjà fatiguée, mais quelques pistes que j’aurais testées (sur le papier) dans une telle situation :
– laisser tomber le rangement à faire par l’enfant (il faut choisir ses combats, perso je peux être laxistes sur certains « savoirs-vivre » qui me paraissent moins importants de façon générale ou dans une situation donnée) mais le faire s’engager sur autre chose en contrepartie : amener les livres choisis au comptoir ou les ranger dans le sac. Une espèce de partage des tâches en guise de compromis.
– lui laisser plus de temps, peut-être n’avait-il pas envie de partir ou envie de jouer un peu. Mais donner un délai en disant que ok on reste encore 10 minutes, mais ensuite on range ensemble et on y va. Dans la même idée, je crois que ça aide de rappeler régulièrement aux enfants le programme de la journée : « on va à la bibliothèque tout à l’heure, on restera le temps de faire ceci, ensuite on rentre à la maison pour faire cela ». Une fois à la médiathèque : « tu as choisi tes livres, tu peux lire encore un peu pendant que je vais choisir les miens, et ensuite on range et on s’en va ».
– faire intervenir le doudou s’il en a un. Pendant toute une semaine ma fille qui d’ordinaire est ravie d’aller se coucher le soir me répondait systématiquement « non » lorsque je le lui disais « ok on va se coucher » après qu’elle ait fait d’elle-même le signe de dormir. Du coup c’était le doudou qui était super fatigué, qui avait des bisous et des câlins de Papa et qui venait avec Maman pour monter se coucher. En embarquant au passage une petite fille qui voulait accompagner son doudou au dodo.
– sur le long terme, dire moins « non » soi-même. Lorsque les enfants disent « non » c’est souvent d’abord pour nous imiter. Mieux choisir ses « non » aide sans doute à avoir moins en retour. Perso je réserve le « non » aux situations dangereuses. On peut utiliser le « stop » pour celles qui nous déplaisent ou qui interviennent au mauvais moment (genre vider le sac de courses sur le trottoir). Certains pourraient dire que je suis laxiste, mais franchement, est-ce que ça va me tuer que ma fille vide mon sac à mains tous les soirs puis le re range à sa façon et essayer de le porter pour m’imiter ?
Après… le regard des gens… non ce n’est pas facile à supporter. Mais les parents ne sont pas guerre avec leurs enfants, on a le droit aux compromis, on a le droit de changer d’avis et de l’expliquer, on a le droit à la fatigue et non un enfant ça n’est pas un robot bien dressé.
Je ne suis pas d’accord avec la vision de la parentalité autoritaire qui ne doit surtout pas céder et rester de marbre face aux frustrations de son enfant, qui est lui-même qualifié de capricieux et colérique. L’enfant peut lui aussi être fatigué, avoir des besoins non satisfaits qui l’empêchent de passer à autre chose. Et il doit faire des expériences, pour comprendre comment fonctionne le monde et quelles sont les relations de cause à effet, que je ne trouve pas utile de brider tant qu’elles ne comportent aucun danger pour qui que ce soit.
Un coup il voudra ranger, un coup il ne voudra pas. « Est-ce que le monde s’arrête de tourner si je ne range pas ? Non bien sûr, mais les fois où je range, Maman me félicite, elle est détendue et elle me dit les gens de la bibliothèque sont contents de moi et que je les ai aidés, je me sens utile et reconnu ».
Non ma fille ne mange pas à table tous les soirs. Quand elle est très fatiguée elle a besoin qu’on la nourrisse dans les bras de Papa vautré sur le canapé. Quand elle ne s’est pas assez défoulée, elle a besoin de se lever et de picorer pendant qu’elle se balade dans la salle à manger.
Mais le dîner reste un moment de partage avec elle sans conflit (même si c’est parfois plus fatigant). Et quand elle est en bonne condition, elle prépare elle-même sa chaise et mange super proprement bien sagement assise à table en nous faisant des grands sourires.
J’espère que ça aide un peu 😊
Nath dit
oui, merci !
NN dit
Bonjour,
Ma première réaction serait : oh la chance elle a attendu 22 mois pour sa 1ère crise en public :)!!!!!! Je plaisante bien sûr, je trouve que tu as super bien réagi, garder ton calme et rester ferme et au final qu’il comprenne qu’il n’a rien à gagner à faire des colères.
Après il n’a « que » 22 mois, il manque de maturité émotionnelle et tout le monde dit que cette période est essentielle pour les enfants, ils découvrent leur volonté propre et apprennent à gérer leurs frustrations.
J’ai un petit garçon de 3 ans et demi, à 18 mois on a du annuler des we et sorties entre potes tellement il était ingérable. On nous disait : « il est toujours comme ça ? » ou « ah bah ça me rassure, quand je le vois je me dis que mon fils/ma fille n’est pas si chiant(e) que ça »…
Je ne sais pas si tous les enfants sont pareils mais chez nous ça se calme, ça revient, etc. Il y’a une vraie amélioration depuis qu’il parle et peut s’exprimer.
On a acheté le livre « La Couleur des Sentiments » et on le lit très régulièrement avec lui pour qu’il apprenne à distinguer ses émotions et on essaye de lui donner des « clés » pour l’aider à les contrôler.
Enfin j’ai tilté sur ton témoignage quand tu dis que tu bossais beaucoup à cette période et que tu t’octroyais une journée off pour lui, j’ai remarqué aussi que les crises arrivent très souvent quand on est fatigués, moins disponibles pour lui (moins de patience, plus directifs etc.)et qu’il y’a un évènement important, quelque chose qui nous tient à coeur et pour lequel on doit lui mettre, sans le vouloir, une certaine forme de pression.
Bon voilà pour le discours « officiel », maintenant la réalité : un jour après un we entier de crises et hurlements il m’a fait une scène pour ne pas monter dans la voiture et j’ai mine de le laisser sur un parking et de partir sans lui (j’ai fermé les portes et mis le contact).
Soit tout ce que je condamne à 100% (sentiment d’abandon, méchanceté etc…)!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Donc dis toi que les personnes qui te regardent en coin sont peut être aussi des parents qui ont eux aussi eu à gérer ce genre de crises et qui ne jugent pas, bien au contraire, ils se disent peut être comme moi « elle gère, moi j’ai pas été aussi calme la dernière fois! »
Courage, il parait que la phase d’après, entre 4 et 6 ans s’appelle « l’âge de grâce » (dixit Laurence P.), can’t wait!!!!!!
Nath dit
merci beaucoup pour ce témoignage et ton aide ! Je pense que j’aurais eu envie de mettre une claque aux gens qui te disaient « oh ça me rassure mon fils n’est pas si chiant », ma pauvre … Et effectivement, ce jour-là j’ai du lui mettre une certaine pression sans le vouloir … tout cela me fait réfléchir, merci !