July en a marre de ne lire que des récits de naissances compliquées. Alors elle avait envie de raconter son accouchement. Doux, nature, bienveillant et serein. Voici son témoignage.
{Témoignage} Mon accouchement de rêve
Bonjour à toutes,
Je viens de lire tellement de récits d’accouchements difficiles que j’ai eu envie de contrebalancer en vous livrant mon témoignage.
J’ai 38 ans et je suis la maman de 4 garçons, les 3 aînés (2008, 2009, 2013) d’un premier mariage, le 4è de ma seconde union. Je ne vous parlerai que du dernier aujourd’hui, car bien que les 3 premiers accouchements se soient magnifiquement bien passés, la relation avec mon ex mari , teintée de mépris et d’ignorance, ne mérite pas que l’on l’expose ici.
Petit rappel des faits, j’ai 35 ans, je suis séparée depuis 2 ans, et contre toute attente je rencontre mon homme idéal. Il est peut être « un peu moins que parfait » comme un certain dessin animé le dit si bien, mais je le suis également et entre nous, c’est le bonheur, enfin, après 15 ans de galère.
Pour nos 6 mois, on s’offre une nuit d’hôtel, et je le surprends à poser sa main sur mon ventre comme si j’étais enceinte. J’ai déjà 3 garçons, il en a un, il n’était jusqu’alors pas question de compléter la famille.
Nous commençons à parler de cette éventualité mais notre histoire est toute jeune, pas question de prendre cette décision avant un an de vie commune.
Vous aurez compris que le délai de prescription est passé et qu’un petit habitant est venu se loger sous mon nombril.
Je vous passe les détails de cette quatrième grossesse à 37 ans
3 mois de vomissements à en finir hospitalisée, des varices pelviennes dès le 4è mois, une fracture de fatigue au pied, et le dernier mois ponctué par des démangeaisons à me faire passer les nuits sous la douche gelée.
Heureusement nous sommes au mois d’Août, et il fait chaud…
Le terme est prévu pour le 20 de ce mois d’août. Le 16, mon chéri qui se désole de me voir sous la douche toutes les nuits, décide de parler à son fils. (Oui ce sera un cinquième garçon, quand on aime on ne compte pa s!)
Il lui explique donc qu’il est temps de sortir, je rigole et nous nous posons pour la soirée devant « La vie est un long fleuve tranquille« . Un classique, les « Ne jurez pas Marie-Therese » nous font toujours autant rire. Nous montons nous coucher sans le moindre doute de ce qui nous attendra le lendemain.
Vers 6h30 le matin du 17 donc, je sens une petite contraction qui ne m’affole pas, des contractions j’en ai depuis 6 mois. Celle qui suit, et la suivante encore, commencent à me faire comprendre que nous y sommes. Je file sous la douche à 7h, prends mon temps et je vois surgir mon compagnon, qui vient surveiller que ce sont bien mes démangeaisons qui me sortent du lit si tôt.
Un regard échangé, il comprend que non et en une fraction de seconde il se met a courir dans tous les sens. Mes accouchements sont de nature express, il le sait et craint de devoir jouer les sage-femmes dans la voiture. Je rigole en moi-même, cela me change, je devais supplier le précédent papa pour partir à la maternité.
Ce matin là nous n’avons que son fils, un détour chez la belle-sœur pour le poser et nous partons à la maternité. Le trajet s’est fait au rythme du lever de soleil, il fait beau, j’y vois un signe de là-haut, je souris.
Arrivés sur place, je suis à 3 cm, nous sommes dirigés directement en salle de travail, il est 8h30. Je ne souhaite pas de péridurale, je n’en ai jamais eu et cela me va très bien comme ça. Notre sage-femme s’appelle Marie, il plaisante avec et l’appelle Marie-Thérèse (cf le film de la veille..)
Je les écoute rire et demande juste à Marie de me promettre d’être là au moment de la poussée.
Pour mon précédent accouchement, la sage-femme s’était absentée
J’ai poussé et sorti mon fils seule, devant une aide-soignante dépassée par les événements.
Engagement pris de sa part, elle ne s’éloignera pas trop de la salle.
Le papa me demande si je pense avoir accouché pour 8h45… je ris et lui répond que 9h30 me semble une heure plus raisonnable pour laisser le temps à notre petit de parcourir mon bassin. Les contractions s’intensifient, je me réfugie dans ma bulle, je souffre mais je sais.
C’est la 4e fois, je gère, j’écoute de loin mon compagnon s’affoler des tracés qui apparaissent sur le monito mais je reste concentrée sur le déplacement de Kirikou (son surnom actuel) dans mon bassin. A 9h30 très précisément, dans un souffle je dis au papa que bébé est là, il faut Marie tout de suite. Elle accourt, peine à enfiler une paire de gants, me demande de retenir mes poussées mais celles qui ont vécu ce type d’accouchement savent, on ne peut pas retenir. Je suis allongée sur le cote droit, comme les 3 fois précédentes. A sa demande mon chéri place ses mains contre celles de la sage femme et c’est lui qui rattrape notre amour.
Le soulagement est tellement puissant
Il est là, notre bébé, heure de naissance 9h35. Les larmes coulent sur nos joues à tous les 2. Partager ce bonheur, se sentir aimée, voir que ce bébé émerveille son papa et que son arrivée le comble de bonheur, cette sensation n’a pas de prix… Je n’ai encore jamais connu ce sentiment et il est merveilleux.
J’ai choisi d’allaiter comme pour les premiers, ainsi ma grenouille s’agrippe à moi pour savourer sa tétée de bienvenue. Vient la délivrance, sans complication, le papa joue les scientifiques en étudiant le placenta de près et ça me fait bien rire. Cependant un petit incident va très légèrement entaché ce moment si précieux. Bébé se refroidit, malgré les soins apportés par Marie, sa température descend bientôt a 34.2, nous n’avons plus le choix, il doit être mis dans une couveuse spéciale en neonat.
Je pleure d’angoisse, de fatigue, de trop plein d’émotions mais mon inquiétude ne durera que quelques heures. Dès le début d’après midi, il me rejoindra dans ma chambre. Et de ce jour, la vie n’a cessé d’être de plus en plus belle. Il aura 2 ans au mois d’août prochain, et pour l’occasion il fêtera le mariage de ses parents. Mon chéri, ce militant anti-mariage, a pourtant voulu sauter le pas et m’offrir la chance de porter le nom d’au moins un de mes fils.
Voilà, J’espère que ce récit vous donnera l’espoir de vivre d’aussi beaux moments.
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Lili dit
Magnifique témoignage, et je suis très impressionnée par votre courage et votre sang froid. 4 accouchements sans péridurale, vous êtes impressionnante. Je n’ai pas pu accoucher sans péridurale. Bravo à vous, et toutes mes félicitations pour votre mariage et votre belle famille!
Laetitia dit
Magnifique très émouvant ce témoignage. Er félicitations pour votre mariage 😀
Emily dit
Très beau témoignage.