Sophie avait beau travailler dans la santé, lorsqu’est venu le moment de l’accouchement, elle s’est trouvée désemparée face à la césarienne d’urgence qu’il a fallu faire. Et cela a eu des conséquences sur la mise en marche de son allaitement. Voici son témoignage.
{Témoignage} Césarienne en urgence et débuts d’allaitement difficiles
Bonjour à toutes les lectrices du blog,
En mai dernier, je suis devenue maman pour la toute première fois. Je travaille dans le domaine de la santé, j’ai donc rencontré des patientes avec plusieurs expériences de maternité. Des jolies choses comme de moins bonnes… Ma grossesse a été marquée par une bonne dose d’angoisses, d’autant plus que j’ai eu des contractions très tôt… Mais ceci n’est pas le sujet de mon témoignage 😉
Lors du rendez-vous du 8ème mois (le premier à la maternité), la sage-femme m’a proposé d’écrire mon projet de naissance. De mon côté, je trouvais cela inutile. Combien avais-je déjà vu, sur mon lieu de travail, de femmes déçues de la tournure de leur accouchement ?
Bébé était déjà gros, j’ai évoqué avec l’équipe l’éventualité d’une césarienne et la sage-femme a très vite détourné la conversation… J’ai donc suivi les cours de préparation à la naissance, une naissance par voie basse.
Le jour J arrive enfin (début du travail 2 jours après le terme) et tout ne se passe pas comme prévu. C’est long, la tête de bébé n’est pas bien placée et il commence à fatiguer. Au bout de 15 min de poussée, l’obstétricienne décide de pratiquer une césarienne en urgence.
La césarienne d’urgence
L’équipe me prépare, on me rajoute une deuxième voie veineuse, on change ma chemise, charlotte sur les cheveux et chaussons jetables. Puis le brancard sur lequel je suis allongé part très vite vers le bloc opératoire. J’essaie de rester forte, mais je commence à avoir mal dans la poitrine. La sage-femme (adorable et avec qui j’avais déjà fait un stage en étant étudiante) me conseille de pleurer pour évacuer la pression.
Arrivée là-bas, l’anesthésiste me parle doucement pour m’expliquer la procédure (même si elle sait que j’ai assisté plusieurs fois à des césariennes, en étant de l’autre côté de la barrière) pendant que la sage-femme nettoie mon ventre avec la bétadine. Mon mari arrive et vient à côté de moi, c’est une énorme surprise !! Je n’aurais jamais pensé qu’il serait là. Après ce moment c’est le trou noir. Mon esprit a occulté les heures qui ont suivi. J’ai appris par la suite que c’était la conséquence d’un choc émotionnel…
Le début de l’allaitement
Nous voici quelques jours plus tard, j’ai décidé d’allaiter et mon bébé a perdu du poids alors qu’il est au sein constamment. Mon accouchement difficile aura eu pour conséquences de retarder considérablement ma montée de lait. Les auxiliaires de puériculture passent régulièrement dans ma chambre, elles regardent ma poitrine et mis à part un peu de collustrum je n’ai rien alors qu’on arrive à la fin du séjour. Bébé commence à souffrir du manque d’hydratation. Épuisée, je demande un complément de lait artificiel… On me prévient que ça va certainement signer la fin de mon allaitement. Ayant déjà eu un sentiment d’échec vis-à-vis de mon côté accouchement, je continue à mettre bébé au sein et le laisse téter avant de lui donner ses compléments de lait maternel. J’ai des crevasses, j’ai mal mais je tiens le coup. Ma montée de lait arrivera à la maison, plus d’une semaine après la naissance. Et, même si j’ai dû continuer à compléter un peu avec du lait artificiel (environ 1 quart de des apports), j’ai réussi à l’allaiter jusqu’à ses 9 mois. Et pour moi ce fut une belle victoire!!
Conseil pour les futures ou jeunes mamans qui me liront :
- ne pas s’imaginer un accouchement « idéal »
- Même si la grossesse se passe bien, se renseigner sur la césarienne. Le fait de connaître cet acte a quand même rendu la chose moins traumatisante.
- Pour celles qui ont eu la césarienne et qui l’ont mal vécue: association césarine. Lire le témoignage d’autres mamans m’a fait beaucoup de bien
Pour l’allaitement:
- s’entourer des bonnes personnes. Sans le soutien de mon mari et de l’équipe j’aurais très certainement arrêté à la maternité.
- Être patiente
- Essayer de lire le maximum de choses sur l’allaitement maternel pendant la grossesse. Je ne l’ai pas fait et je pense que ça a joué dans les difficultés que j’ai rencontrées au début.
- Garder avec soi les coordonnées d’une consultante en lactation
- Et surtout si ça ne marche pas, se dire qu’on est quand même une maman qui déchire !!! (Attention aux réseaux sociaux et aux mères parfaites qui peuvent nous casser le moral ! Surtout en post-partum !!)
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Claire dit
On ne parle pas assez du rôle de la doula pour faciliter les débuts de l’allaitement, et même si on s’en sort avec des difficultés il y a toujours les consultantes IBCLC qui sont des magiciennes de l’allaitement, un soutien réellement précieux lorsqu’on souhaite un allaitement long.