Il y a quelques mois, Miocène a du faire face à la terrible épreuve du deuil périnatal. Dans son récit, on ressent la colère et la détresse. On est tous maladroits dans ce genre de situation. Voici son témoignage.
{Témoignage} Deuil périnatal, les choses à ne pas dire
Bonjour à toutes et à tous
Je ne suis qu’au début de mon deuil périnatal, néanmoins, 4 mois après le décès et la naissance de mon fils, voici le temps pour moi de faire un premier bilan. Je sais qu’il n’est pas évident de savoir comment réagir face à ce drame. Moi-même je ne suis pas sûre que je saurais comment réagir, mais après 4 mois, je peux dire ce qui m’a aidé et ce qui au contraire m’a fait énormément de mal.
On fait tous des maladresses dans la vie, mais face à la douleur mieux vaut tourner sa langue plusieurs fois dans sa bouche avant de parler…
“c’est surement mieux comme ça” et autres phrases du genre.
Alors en fait je comprends que l’esprit humain ait du mal à accepter le fait que tout n’a pas d’explication rationnelle, que tout n’a pas de sens. Mais non ! le décès d’un enfant ne sera jamais mieux qu’autre chose. Cette phrase n’aide pas, cette phrase est révoltante, cette phrase m’a mise en colère malgré la bonne intention qui en découle…
“ton enfant était trop fragile” alors en fait déjà qu’en savez-vous ?
Personnellement j’ai eu droit à cette phrase alors que les personnes ne savaient même pas ce qui s’était passé. Souvent suivi par une phrase très poétique du genre “il a préféré partir” “ il n’était pas prêt pour ce monde”. Ces phrases sous entendent que c’était le choix de l’enfant… comme-ci un bébé pouvait souhaiter mourir plutôt que d’être dans les bras de ses parents ?
“comme tu es en vacances…”
euh… je suis en congé de maternité, ce n’est pas des vacances ! “… oui enfin comme tu ne travailles plus, c’est comme des vacances…” ben en fait non ! j’aimerai pouvoir travailler mais je n’en suis plus capable pour le moment ! ça n’a rien d’agréable comme des vacances !
“tu as repris le boulot ?” ben en fait non, je suis en congé maternité. “et tu arrives à occuper tes journées ? “ ben en fait un congé de maternité ça ne sert pas que à s’occuper d’un bébé… donc même si il n’y a pas de bébé, oui j’ai de quoi m’occuper. Je m’occupe de moi, ce qui n’est pas rien vue la situation. À préciser que cette même personne m’avait reproché pendant ma grossesse de vouloir retravailler 1 journée par semaine après la fin de mon congé de maternité… Alors imaginez ma surprise qu’elle puisse envisager une seconde que je retravaille après seulement une semaine ? Je tiens à préciser que je travaille avec de jeunes enfants… Ce qui rend la reprise encore plus difficile. Alors devoir me justifier….
“tu comprendras quand tu seras maman” alors en fait… je suis déjà maman. L’amour inconditionnel que ressent une mère envers son enfant je connais… Qu’y a t il de plus inconditionnel que d’aimer son enfant mort ?
“Bon ben y a plus qu’à recommencer” après 2 semaines ? est-ce qu’on peut souffler un peu ?? En fait, cela ne vous regarde pas. Dans les deux sens ! certains couples ressentent le besoin de recommencer très vite quand d’autres non. Et puis, malgré la décision de recommencer cela ne veut pas dire que cela va marcher. Donc quoi qu’il arrive, gardez votre opinion pour vous même !
Venir avec son bébé, sans prévenir que l’on vient avec son bébé, en écharpe, et prendre la personne dans ses bras sans lui laisser le choix de ne pas se faire prendre dans les bras. D’ailleurs pour info, le problème n’est pas tant de voir des bébés mais de voir des mamans s’occuper de leur bébé !
Insister pour venir. On n’est pas au zoo ! Acceptez que vous n’êtes pas la personne que l’on souhaite voir. Ce n’est rien contre vous, c’est comme ça c’est tout ! (idem pour parler).
“ moi pendant ma fausse couche “ …oui et ???? alors un deuil périnatal n’est pas une fausse couche ! Et je suis bien placée pour le dire car j’ai vécu les deux. Vous n’avez pas besoin d’avoir subit la même douleur pour être réconfortant.
“Si tu as fait une thrombose c’est que tu n’as pas assez bougé” merci pour le sentiment de culpabilité… Vous n’êtes pas le médecin qui suit la personne donc gardez votre avis pour vous.
“Ah ton fils s’appelait Oscar ?!” « ben je t’ai envoyé un faire part “ « désolée je ne l’ai pas ouvert, je n’avais pas envie”. Alors Okay ce n’est pas une bonne nouvelle que vous allez lire, mais ce n’est pas contagieux !
Ne pas réagir… Le meilleur ami de mon mari n’a pas donné signe de vie laissant mon mari seul pendant 2 mois… jusqu’à ce qu’on le contacte.
“ton accouchement était facile, car tu n’avais pas peur de faire mal à ton enfant en poussant” ai-je vraiment besoin d’expliquer à quel point cette phrase est horrible ? Ai-je besoin d’expliquer la peur que l’on peut ressentir face à la mort ? Ai-je besoin d’expliquer que pour le coup le bébé ne peut pas aider ? Ai-je besoin d’expliquer que la douleur physique n’est pas compensée par la joie de la naissance ? et j’en passe… J’ai pleuré 5 jours non stop suite à cette phrase. Et 4 mois après cette phrase me fait toujours aussi mal.
Voici un petit aperçu des choses négatives que j’ai entendu (oui oui il n’y a pas tout). Autant dire que pour certaines choses je mets ça sur le coup de la maladresse, et donc je n’en veux pas aux personnes. Pour d’autres je ne peux me résoudre à pardonner, je ne veux plus de ces gens dans ma vie, pour me protéger.
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Huchet dit
Je cherchais à savoir si les crises de nerfs, de cris de douleurs, de pleurs sont une étape à passer durant le deuil périnatal et je suis arrivée sur votre post.
Ça fait une semaine aujourd’hui que nous avons dit adieu à notre bébé, et il s appelle Oscar. Oui aussi 😞
J espère que le temps vous aide, je suis personnellement qu au tout début et je crois que le plus lourd est la culpabilité.
Je vous envoie toutes mes pensées et mon amour, à vous, votre conjoint et votre petit oscar qui joue peut être avec le mien ♥️
Ça me fait du bien de les imaginer comme ça ♥️
Marine dit
Chère Miocene,
comme votre témoignage fait écho.. bientôt 4 ans pour nous.. elle serait ne maternelle, sauterait partout dans le jardin et aurait pris ses premières leçons de ski…
Oscar, quel beau prénom. C’est important les prénoms. Les gens oublient de nous demander comment s’appellent nos étoiles.
J’ai eu mon lot de phrases de merde (je sais, je suis grossière, désolée). Ya celles auxquelles je ne fais plus attention et puis celles qui me révoltent encore, pourtant, je devrais être blindée depuis le temps. A chaque fois, je prends bien soin de remettre l’abruti(e)/ l’inconscient (e) à se place pour lui montrer que oui, Appoline compte, que je l’ai bien mise au monde même si elle ne respirait plus et que oui, nous avons bien 2 enfants, 2 filles, même si bébé 2 est la seule à nous faire rire. Cela nous a permis de faire le tri dans nos connaissances et même dans nos familles. Pas de pardon, jamais! Au début le papa me disait « tu sais, ils ne comprennent pas ce que c’est; ils ne font pas exprès ». Maintenant, il est moins délicat, même si toujours moins sec que moi dans ses réponses.
Je pense fort à vous et à votre étoile.
M
miocene dit
oui…. comme j’ai été touchée par tout ceux qui nommaient mon fils… à chaque fois j’ai eu le sourire… à chaque fois cela rendait mon fils vivant…
Appoline… très beau
En plus de ne plus avoir nos enfants auprès de nous, on doit se battre pour qu’il y ait une reconnaissance de leur existence … Je trouve cela très violent.
Après 5 mois, une personne me demande comment je vais, je lui explique mon quotidien, entre les visites hebdomadaires chez le gynécologue, les médicaments, les examens… les visites chez le psy, mon travail auprès de jeunes enfants, la fatigue, mentale et physique que je ressens, etc… et la réponse : « mais à part ça, ça va ? » j’étais sans voix…
Je compte aussi, comme vous. J’imagine ce que ferait Oscar maintenant… 5 mois… bientôt 6…
Le tri… c’est décevant mais au final quel autre choix ? Moi j’ai commencé aussi, et j’ai tout simplement plus de temps pour des gens qui en valent la peine, et ça je me dis que c’est le cadeau de nos étoiles. S’entourer un maximum de gens biens qui nous font du bien. Car on mérite tous cela. Dommage que j’ai attendu 30 ans et ce drame pour l’apprendre.
Choubi88 dit
Votre témoignage est bouleversant. D’un côté on a envie de distribuer des clasues à des gens qu’on ne connaît pas, de l’autre on a envie de vous serrer dans nos bras pour essayer de vous soulager, ne serait-ce qu’un instant, de cette douleur que vous vivez, pourtant avec tellement de dignité!!
Et je dois vous dire merci. Merci car vous êtes un exemple. Je me morfondais sur moi même parce que j’ai vécu une FC il y a quelques semaines. Je sais la douleur que j’ai ressentie, mais je suis incapable d’imaginer celle qui est la vôtre tellement ce n’est pas comparable!!
Avec tout mon respect, je vous envoie beaucoup de courage ❤
miocene dit
Je vous souhaite du courage pour ce que vous affronter. Prenez soin de vous.
Voici un copier coller d’une réponse que j’ai fait par rapport au point sur la fausse couche. Je me rends compte qu’il n’est pas suffisamment expliqué… (j’avais réduit dans un soucis de longueur…). J’espère que cela éclairera plus ma phrase » un deuil périnatal n’est pas une fausse couche ! »
« Tout d’abord, J’ai lu beaucoup sur la différence entre un deuil périnatal et une fausse couche et sache que la réelle différence ne correspond absolument pas à une durée en semaines mais à comment l’on s’est projeté dans la grossesse. C’est à dire que même perdre un enfant après « seulement » quelques semaines semaines de grossesse peut être considéré comme un deuil périnatal (en terme de douleur, ressenti etc…)
Ensuite, Personnellement j’ai fait une fausse couche après 13 semaines de grossesse. Et j’ai perdu mon fils après 34 semaines et 3 jours de grossesse. Dans un cas je considère bien cela comme une fausse couche et l’autre comme un deuil périnatal. Pas à cause des semaines mais bien de comment je me suis projetée et investie dans les grossesses. Je pense m’être mal exprimé lorsque tu as lu mon témoignage. Ou de ne pas avoir assez expliqué. Lorsque je dis qu’un deuil périnatal et une fausse couche ne sont pas la même chose, je ne souhaite absolument pas dire que l’un est plus dur que l’autre. Le terme fausse couche ne veut pas dire que ce n’est rien. Pour tout te dire, j’ai fait une dépression après ma fausse couche, alors qu’actuellement je ne suis pas du tout en dépression. Mais une fausse couche n’est pas un deuil périnatal et un deuil périnatal n’est pas une fausse couche. Et toi même tu le dis « tu n’a nulle part où te recueillir », « tu es seule à considérer ton bébé » etc…. Tout ça je ne le vis pas actuellement!!! Et c’est d’ailleurs pour ça que je ne suis pas en dépression!!! Lorsque j’ai fais ma fausse couche, j’ai perdu un bébé, et j’ai perdu l’idée de ce bébé. C’était très dur de voir d’autres bébés car je m’imaginais que c’était mon enfant. Mais maintenant ? C’est mon fils qui mon manque. Mon Oscar me manque. (…) Ce qui me fait mal actuellement n’est pas ce qui m’a fait mal lors de ma fausse couche et vis versa.
Ce qui me gène lorsque l’on me parle des fausses couches c’est que l’on me parle de deux choses douloureuses qui n’ont pas grand chose à voir. Et c’est ça qui me mets en colère. C’est que les personnes qui me parlent de leur fausse couche le font pour me faire comprendre qu’ils savent ce que je vis alors que non ! (…) »
Stéphanie dit
Bonjour Miocène. Je voulais te dire merci pour ce témoignage. De dire tout haut ce qui est peut être tellement blessant. Ça en fera peut-être réagir… je l’espère. Je traverse aussi cette épreuve et des fois les gens sont sidérant. J’ai eu le même genre de réflexions. Le must, un ami proche qui n’a donné aucun signe de vie suite à notre annonce. Quand je le revois 5 mois après et lui dis l’avoir mal vécu « ah mais tu comprends, je me suis séparé (ça datait de plusieurs mois avant), j’ai du faire mes travaux tout seul car mes potes m’ont laché (l’hopital sui se fiche de quoi déjà ?) donc voilà j’étais pas bien ». Ah, parfait, moi je pétais le feu… autant dire que ça permet de faire du tri. Et puis ceux qui viennent parler de leurs propres expériences, ou alors les « vous êtes jeunes, vous en aurez d’autres ». Le pire dans tout ça, c’est quand on ose parler de ces phrases blessantes, on entend des « tu sais c’est jamais facile de trouver quoi dire face à ce genre de nouvelles ». Ok, donc je suis la coupable d´en vouloir aux gens ? Bref, ce sujet demeurera malheureusement tabou. Après plusieurs mois vécu de cette situation, je ne peux que conseiller de faire le tri, de s´entourer de gens bienveillants et surtout de continuer de parler de ce petit être qui fera partie de nos vie à tout jamais. Je te souhaite plein de courage. La vie réserve aussi de jolies surprises.
miocene dit
comme tu dis… ce sujet est encore tabou pour certains…
Je trouve cela aussi incroyable qu’on nous reproche de ne pas accepter certains commentaires/phrases douloureuses. Car la maladresse n’est pas une excuse… Lorsque l’on renverse quelqu’un, même sans faire expert il y a des conséquences ? Mais là encore certains nient l’existence de notre douleur…
J’essaie de prendre cela positivement, même si cela me demande beaucoup de travail sur moi même. J’ai fait le tri… je ne suis entourée que de gens qui me font du bien. Ces personnes ont été là pour moi dans le pire moment de ma vie, je veux qu’ils soient là dans les bons. Je veux être là pour eux. En ayant fait le tri, j’ai plus de temps pour les gens qui comptent vraiment.
J’ai foi en la vie, même si c’est dur…
miocene dit
à la base lorsque j’ai commencé à écrire ce témoignage je voulais parler des choses positives et constructives. Mais très vite je me suis rendue compte que je devais avant tout me « débarrasser » de tous ces mots qui m’ont fait mal. Le fait de le voir publier c’est comme si on m’enlevais le poids de ces mots. Cela fait du bien. Alors merci beaucoup à la mariée en colère d’avoir publié mon témoignage
et merci à toutes pour votre soutien.
Laura dit
Je trouve très dommage de ne dire que le négatif. Je pense que dans cette douloureuse épreuve, certaine personne ont été bienveillante envers vous et votre compagnon. Mais en vous lisant on ne voit que haine envers les gens qui vous ont fais du mal certainement en plus involontairement. Je trouve ca très dur 🙁
On vit tous nos moments difficiles. Une fausse couche est certe differente de ce que vous avez vecu mais selon les personnes et le contexte elle peut etre aussi très difficile. Je pense qu’on est maman dès le départ quand même. J’ai mal en lisant votre récit. Mal pour la difficulté que vous devez surmonter et mal pour la haine qui en émane. Tout le monde ne pense pas a mal tout le temps…
Bon courage pour la suite.
miocene dit
Il est difficile de faire un témoignage de 10 pages sur un blog… le mieux étant de le diviser en thématique… Voici la deuxième thématique de mon témoignage. Le premier témoignage que j’ai fait c’était de remercier l’équipe médicale. Je trouve cela extrêmement dur ce que vous dite… en gros Je ne peux pas dire que des gens m’ont considérablement blessé ? Juste parce que tout le monde ne pense pas à mal ? Comment pouvez vous justifier qu’une personne soit capable de me dire que d’accoucher d’un enfant mort c’est plus facile que d’accoucher d’un enfant vivant ??? Non mais là franchement il faut arrêter….. Mon but dans mon témoignage c’est que tout le monde se mette à réfléchir avant de dire des horreurs aux autres. Oui j’ai eu aussi des personnes bien veillantes et je compte bien aussi leur rendre hommage mais avant cela il fallait que je me débarrasse de ce poids. Oui j’ai de la haine envers certains, et alors ? je crois que certains mots ne méritent que de la haine. Ces personnes ne font plus partie de ma vie car si ils ont été capables de faire ça au pire moment de ma vie alors je ne veux pas d’eux dans les bons… Justement car mon temps est précieux et je le garde pour les gens qui en valent la peine. Est-ce que j’ai tort ? moi en tous cas je suis en paix avec cette décision.
En ce qui concerne la fausse couche, voici ce que j’ai déjà répondu à quelqu’un sur le sujet :
« Tout d’abord, J’ai lu beaucoup sur la différence entre un deuil périnatal et une fausse couche et sache que la réelle différence ne correspond absolument pas à une durée en semaines mais à comment l’on s’est projeté dans la grossesse. C’est à dire que même perdre un enfant après « seulement » quelques semaines semaines de grossesse peut être considéré comme un deuil périnatal (en terme de douleur, ressenti etc…)
Ensuite, Personnellement j’ai fait une fausse couche après 13 semaines de grossesse. Et j’ai perdu mon fils après 34 semaines et 3 jours de grossesse. Dans un cas je considère bien cela comme une fausse couche et l’autre comme un deuil périnatal. Pas à cause des semaines mais bien de comment je me suis projetée et investie dans les grossesses. Je pense m’être mal exprimé lorsque tu as lu mon témoignage. Ou de ne pas avoir assez expliqué. Lorsque je dis qu’un deuil périnatal et une fausse couche ne sont pas la même chose, je ne souhaite absolument pas dire que l’un est plus dur que l’autre. Le terme fausse couche ne veut pas dire que ce n’est rien. Pour tout te dire, j’ai fait une dépression après ma fausse couche, alors qu’actuellement je ne suis pas du tout en dépression. Mais une fausse couche n’est pas un deuil périnatal et un deuil périnatal n’est pas une fausse couche. Et toi même tu le dis « tu n’a nulle part où te recueillir », « tu es seule à considérer ton bébé » etc…. Tout ça je ne le vis pas actuellement!!! Et c’est d’ailleurs pour ça que je ne suis pas en dépression!!! Lorsque j’ai fais ma fausse couche, j’ai perdu un bébé, et j’ai perdu l’idée de ce bébé. C’était très dur de voir d’autres bébés car je m’imaginais que c’était mon enfant. Mais maintenant ? C’est mon fils qui mon manque. Mon Oscar me manque. Il a un nom, Je peux te dire où était son grain de beauté. La douceur de sa peau me manque. J’en suis malade. C’est mon fils que je pleure. Je peux te décrire sa personnalité. J’ai un vécu avec lui. Je peux te raconter des anecdotes sur lui, Je peux te raconter que la seule fois où il s’est caché lors d’une échographie (j’en ai fait une dizaine) c’est lorsque le papa n’était pas là, nous forçant de refaire un rendez vous 4 jours après avec le papa. Je peux te raconter ce qu’il faisait quand la gynécologue nous a appris son sexe, et comme nous avons ri, le coup de pieds monstrueux qu’il a donné le week end avant de mourir lorsque son papa a mis sa main sur mon ventre. Ce qui n’était pas le cas lors de ma fausse couche. Ce qui me fait mal actuellement n’est pas ce qui m’a fait mal lors de ma fausse couche et vis versa.
Ce qui me gène lorsque l’on me parle des fausses couches c’est que l’on me parle de deux choses douloureuses qui n’ont pas grand chose à voir. Et c’est ça qui me mets en colère. C’est que les personnes qui me parlent de leur fausse couche le font pour me faire comprendre qu’ils savent ce que je vis alors que non ! Tout comme il serait plus que maladroit de parler d’un deuil périnatal à une personne en train de vivre une fausse couche. Cela n’aide pas voilà pourquoi il ne faut pas le dire. »
Corcor dit
J’ai accouché prématurément de notre fils en août, il aura vécu 3 jours. Celà à 1000 km de la maison.
Crémation obligatoire pour remonter notre fils. Sinon juste pour remonter le cercueil 3.000 €. bref
Le plus dure à gérer aujourd’hui ? Le conflit avec la belle-famille.
Ca a commencé le jour de l’accouchement, les beaux-parents avaient décidé de nous rejoindre alors que j’étais encore en salle de travail.
Franchement, j’avais envie de voir personne et encore moins ma belle-mère de nature très angoissée et stressée.
Nous sommes hébergés chez la soeur de chéri le temps d’attendre la crémation. Il y a de la vie dans la maison, la piscine, le soleil, personne ne nous embête.
Nous remontons, organisons une cérémonie pour les proches et là ça commence.
Une belle soeur fait la gueule et balance les dessins de ses enfants dans le cavurne, ne reste pas après pour boire un café.
Elle préfère aller aider à l’organisation d’un mariage le lendemain.
Chéri s’est pris la tête 2 jours après avec elle. on est égoïste, on pense qu’à nous, on a aps pris de leurs nouvelles
2 semaines après que découvre un message où elle sait pas si finalement elle sera témoin du mariage car nous nous sommes pas iquiété pour eux quand nous étions dans le sud.
Forcément je pète un plomb.
Belle maman voulant arranger les chose vient à la maison et nous parle de sa fille.
Elle ne s’excusera pas, elle est trop fière.
Au final la belle doche s’est mis à nous reprocher bcp de chose : j’ai pas aimé, j’aurai voulu que… et moi aussi je suis en deuil !!!
A se demander qui avait perdu son enfant. j’en ai pleuré pendant 2 jours, chéri a parlé avec elle : c’était pas dit méchament.
On en parle à la psy qui est outrré. on met en place un plan de discussion via le beau père.
Il répète à BM qui refuse de parler à son fils et lui fait la gueule.
C’était en septembre. Fin janvier chéri a craqué à une fête de famille où j’ai refusé d’aller.
Sa soeur s’est excusé (bah devant la famille c’est pour faire bien) sa mère est malade de la situation et veux en parler.
Ca fait 5 mois mais pas une seule excuse et elle veux parler pour se libérer ELLE.
Alors la meilleure chose à faire, c’est de prendre de la distance et fuir ces gens là.
miocene dit
Je vous souhaite beaucoup de courage… Dans votre deuil avant tout. Car VOUS êtes importants, VOUS devez faire face et VOUS occuper de VOUS. Et comme tu dis « la meilleure chose à faire c’este prendre de la distance et fuir ces gens là » Dans votre cas, je suis outrée de la non sensibilité de votre belle famille. Comme si vous n’aviez pas assez de douleur… Je vous trouve admirative dans vos réactions.
ssereno dit
bonjour
Des gens vous ont vraiment dit des horreurs…effectivement des fois il vaux mieux se taire que de dire des méchancetés pareil. j’ai bondi a chaque exemple que vous avez fournis, j’ai eu envie de leur sauter a la gorge pour leur extorquer des excuses…en mlevant les yeux au ciel devant tant de bétises
Mais en vous lisant j’ai quand même reçu un coup de poing a l’estomac… je n’ai pas vécu le deuil périnatal et je ne souhaite a personne de le connaitre. Mais j’ai quand même perdu un enfant. Chaque personne, chaque douleur est différente et chacun la vie a sa manière mais la perte de mon bébé je le vie encore comme un deuil
le bébé que j’attendais depuis 5 ans et mort a 8 SA, il n’a pas de sexe, il n’a pas de nom, personne ne reconnais son existence , je n’ai nulle part ou me recueillir, et je suis la seule a le considérer comme mon bébé, pour tout le monde et meme pour vous ce n’est qu’une fausse couche
miocene dit
Tout d’abord, J’ai lu beaucoup sur la différence entre un deuil périnatal et une fausse couche et sache que la réelle différence ne correspond absolument pas à une durée en semaines mais à comment l’on s’est projeté dans la grossesse. C’est à dire que même perdre un enfant après « seulement » quelques semaines semaines de grossesse peut être considéré comme un deuil périnatal (en terme de douleur, ressenti etc…)
Ensuite, Personnellement j’ai fait une fausse couche après 13 semaines de grossesse. Et j’ai perdu mon fils après 34 semaines et 3 jours de grossesse. Dans un cas je considère bien cela comme une fausse couche et l’autre comme un deuil périnatal. Pas à cause des semaines mais bien de comment je me suis projetée et investie dans les grossesses. Je pense m’être mal exprimé lorsque tu as lu mon témoignage. Ou de ne pas avoir assez expliqué. Lorsque je dis qu’un deuil périnatal et une fausse couche ne sont pas la même chose, je ne souhaite absolument pas dire que l’un est plus dur que l’autre. Le terme fausse couche ne veut pas dire que ce n’est rien. Pour tout te dire, j’ai fait une dépression après ma fausse couche, alors qu’actuellement je ne suis pas du tout en dépression. Mais une fausse couche n’est pas un deuil périnatal et un deuil périnatal n’est pas une fausse couche. Et toi même tu le dis « tu n’a nulle part où te recueillir », « tu es seule à considérer ton bébé » etc…. Tout ça je ne le vis pas actuellement!!! Et c’est d’ailleurs pour ça que je ne suis pas en dépression!!! Lorsque j’ai fais ma fausse couche, j’ai perdu un bébé, et j’ai perdu l’idée de ce bébé. C’était très dur de voir d’autres bébés car je m’imaginais que c’était mon enfant. Mais maintenant ? C’est mon fils qui mon manque. Mon Oscar me manque. Il a un nom, Je peux te dire où était son grain de beauté. La douceur de sa peau me manque. J’en suis malade. C’est mon fils que je pleure. Je peux te décrire sa personnalité. J’ai un vécu avec lui. Je peux te raconter des anecdotes sur lui, Je peux te raconter que la seule fois où il s’est caché lors d’une échographie (j’en ai fait une dizaine) c’est lorsque le papa n’était pas là, nous forçant de refaire un rendez vous 4 jours après avec le papa. Je peux te raconter ce qu’il faisait quand la gynécologue nous a appris son sexe, et comme nous avons ri, le coup de pieds monstrueux qu’il a donné le week end avant de mourir lorsque son papa a mis sa main sur mon ventre. Ce qui n’était pas le cas lors de ma fausse couche. Ce qui me fait mal actuellement n’est pas ce qui m’a fait mal lors de ma fausse couche et vis versa.
Ce qui me gène lorsque l’on me parle des fausses couches c’est que l’on me parle de deux choses douloureuses qui n’ont pas grand chose à voir. Et c’est ça qui me mets en colère. C’est que les personnes qui me parlent de leur fausse couche le font pour me faire comprendre qu’ils savent ce que je vis alors que non ! Tout comme il serait plus que maladroit de parler d’un deuil périnatal à une personne en train de vivre une fausse couche. Cela n’aide pas voilà pourquoi il ne faut pas le dire.
En ce qui te concerne, la société considère cela comme une fausse couche. Cela ne veut pas dire que ce que tu vis est une fausse couche. Il est possible que tu ressent toi aussi la perte de ton enfant, avec ton vécu avec cet enfant. Qu’il était déjà très présent/concret pour toi. Ton bébé n’avait peut être que 8 semaines, mais tu ne dois pas l’oublier et bas toi pour qu’il soit reconnu auprès de ton entourage. Pour toi c’était concret. et c’est ce qui compte. Lorsque tu dis que tu n’as pas de lieu où te recueillir peut être peux tu te créer une place pour ton bébé ? à la maison? dans un jardin ? une bougie? une sculpture? une plante? ou une image? Nous avons souhaité incinérer Oscar car nous vivons à l’étranger et ne voulions pas prendre le risque de ne plus pouvoir être auprès de lui si nous déménagions. Mais nous ne voulions pas non plus avoir son urne funéraire au milieu du salon donc son urne est cachée dans un bel endroit de notre appartement. Alors pour nous recueillir nous avons créé un petit mémorial avec de jolies plantes, une sculpture (j’en parlerai lors d’un autre témoignage) et une bougie. Je m’occupe régulièrement des plantes, je les vois grandir etc… nous allumons parfois la bougie parfois non. Quand mon fils me manque trop, j’ai cet endroit où me recueillir et cela me fait du bien.
ssereno dit
bonjour
je te remercie de ta réponse, je comprend mieux.
je me suis peut être un peu emportée c’est encore un sujet sensible pour moi même après 2 ans
Je vous souhaite plein de courage pour la suite
Bergot dit
Et bien ! Pauvre maman… je suis désolée de lire des choses si intrusives, si erronées et si culpabilisantes… j’ai une pensée émue pour tous ces pauvres parents qui vivent de telles drames. Cela doit être tellement difficile, pas besoin de l’indélicatesse et de la méchanceté d’autrui! Mes meilleures pensées et mon courage dans cette épreuve. ❤️
Boucle rouge dit
Je suis vraiment désolée pour vous. Dans ce genre de cas on ne sait pas comment dire quelque chose de réconfortant et effectivement certaines remarques partaient sûrement d’une bonne intention. Pour d’autres j’ai du mal à comprendre qu’on puisse dire ça ! Quoiqu’il en soit j’espère que vous êtes entourée aussi par des personnes bienveillantes et qui vous soutiennent.
let me be a unicorn dit
Plein de soutien dans cette épreuve…
Manon dit
J’ai les larmes aux yeux… Comment est il possible de dire de telles choses? Comment peut on avoir aussi peu d’empathie et de savoir être?
Votre douleur est incommensurable. Traverser de telles épreuves est juste inhumain. Je suis de tout cœur avec vous et je vous souhaite la possibilité de pouvoir vous remettre d’une manière ou d’une autre de ces drames.
Sandrine dit
Je vous présente mes plus sincères condoléances, je pense que c’est tout ce que je peux dire.
Je suis effarée par les dires de vos proches, dans des situations pareils simplement dire: « je ne sais que dire pour t’exprimer ma peine, et pour tenter de t’aider à aller mieux » me semble suffisant, parfois un silence est plus utile qu’une parole.
miocene dit
exactement !
Je vais essayer d’écrire aussi sur les choses qui m’ont aidée et fait du bien en espérant que certains pourront s’en inspirer par la suite
Cala dit
Vous auriez vu ma réaction à chaque phrase lue… Et je ne parle pas du haut le cœur de la dernière ! Les gens sont vraiment écœurants, pas de jugeote et aucune compassion! Toutes mes condoléances pour cette épreuve et plein de courage ! A bientôt peut être sur le blog !
Sarah dit
Autant je peux comprendre certaines maladresse, mais pour d’autres il leur manque clairement certains neurones ! Comment peut-on dire des trucs pareils à quelqu’un qui vit une chose aussi dure ?! Tu as raison de te protéger. Je suis vraiment désolée de ce qui est arrivé à ton bébé, je ne peux pas imaginer ta douleur car je ne l’ai jamais vécue. J’espère que tu as le soutien nécessaire (ton conjoint, ta famille et pourquoi pas un psy quand tu seras prête).
miocene dit
Heureusement il y a aussi des personnes merveilleuses autour de nous. J’essayerai d’en parler lors d’un autre témoignage. Mais c’est clair que j’ai fait le tri. Une partie des gens qui m’ont dit des horreurs ne font tout simplement plus partie de ma vie. Pas tous car il ne faut pas mélanger maladresse et sadisme.
Maintenant, je consacre mon temps pour les gens qui comptent et qui en valent (pour moi) vraiment la peine. Au final c’est le cadeau que mon fils m’a fait.
Laurence dit
Les gens sont horribles. .. Je n’imagine même pas la tristesse que tu traverses. Ton témoignage ma énormément émue et je ne peux comprendre comment des proches peuvent dire ce genre de choses…. Je t’envoie beaucoup de courage dans cette épreuve ma belle