Brigitte souffre de vaginisme : son corps se refuse à toute pénétration. Pourtant elle est mariée et a un beau message d’espoir à faire passer à toutes les femmes qui pourraient subir ce genre de trouble. Voici son témoignage.
{Témoignage} Vaginisme : quand ton corps refuse ce dont tu as envie
Bonjour à toutes et à tous
On va dire que je m’appelle Brigitte, je suis une jeune femme aux abords de la trentaine, fraîchement mariée et grande épicurienne dans l’âme.
Bref le bonheur, … enfin presque. Depuis ma première relation sexuelle il y a de ça 13 ans (oh le coup de vieux !) j’ai découvert qu’il n’y a pas que les voix de Dieu qui sont impénétrables… (et m***e)
Seule face à mon corps
Je souffre de ce qu’on appelle un vaginisme aiguë. Maladie dont on n’entend pas beaucoup parler. En général celles qui en souffrent en on honte et font tout pour le cacher.
En même temps, pas facile d’avouer à la face du monde qu’on est incapable d’avoir une relation sexuelle dite « normale ». De dire devant toutes vos copines qui se vantent d’avoir eu l’orgasme du siècle (« han mais si j’te jure avec lui c’est trop le pied« ) que vous, le moindre contact avec son sexe vous fait vous tordre de douleur. On se sent nulle, anormale et surtout seule. On finit par culpabiliser (bah oui j’suis trop nulle, je ne le mérite pas), et se résigner (j’y arriverai jamais, le sexe n’est pas pour moi, j’finirai bonne sœur mangée par mes chats). Bien évidemment, quel homme voudrait d’une femme qui ne peut pas le recevoir en elle, et comment faire un enfant sans pénétration ?
J’ai cherché du soutien partout, du médecin, ma mère, ma meilleure copine (bah oui quand même, elle ne fait pas que de me raconter ses histoires de fesses 😉 ) et même google ! Et au final rien n’y fait, je me sens toujours aussi seule…
Prendre confiance
On dit toujours qu’il faut parler pour évacuer mais parfois c’est compliqué. Il y a comme une partie de nous qui nous manque. C’est un peu comme si une part de notre féminité, de ce qui fait de nous une femme nous était volé. Je suis une adepte de quand on veut on peut alors difficile de se dire que oui on veut faire l’amour mais que non on n’y arrivera pas ! Surtout que tout est fait pour nous faire culpabiliser : le vaginisme c’est dans ta tête qu’on m’a souvent et inlassablement répété (oh merci je me sens beaucoup mieux maintenant -_-‘ )
Heureusement j’ai croisé le chemin de personnes merveilleuses capables de m’aider à reprendre confiance. Aujourd’hui je ne suis toujours pas guérie mais je me donne toujours les moyens d’y arriver. Rdv hypnothérapeute, kinésiologue, sage-femme, médecin, ostéopathe … Tout y passe mais je reste confiante.
Continuer à garder espoir.
En fait si j’ai décidé d’écrire ce soir c’est parce que je sais que d’autres femmes sont dans ma situation (et non vous n’êtes pas seules). Et quelle que soit l’origine de ce vaginisme il n’est pas une fatalité. Cela fait 13 ans que je me bats (contre moi même au final) et je continuerai à le faire. Plus j’avance et plus j’apprends, sur moi, sur mon histoire, sur ma famille … Je reste persuadée que rien n’arrive par hasard. Il faut arrêter de voir le verre à moitié vide. Il faut continuer à y croire. Ne vous ai-je pas dit que j’étais mariée ? Rien n’est fini tant qu’on ne l’a pas décidé.
Et si le secret c’était d’arrêter de dire « à cause de mon problème » mais « grâce à mon problème, je vais trouver la solution« ?
S’accepter, se respecter, s’aimer et surtout se donner le droit d’exister.
Nous ne sommes pas seules et nous y arriverons.
Bien à vous, Brigitte.
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taloula dit
Hello,
je viens de lire ton texte et je me sent moins seule. Je voulais partager une information avec vous. j’ai consulté un gynécolgue sur Paris. Celui ci ma conseillé d’utiliser des dilateurs vaginaux de la marque vagiwell. Ils sont de différentes tailles. Du plus petit au plus grand et il faut y aller progressivement.
Il ma également expliquer que ce n’est pas le rapport sexuel en lui même qui est douloureux. C’est plutôt le franchissement du muscle vaginal qui l’est.
Bon courage a toutes , IL FAUT GARDER CONFIANCE. 🙂
Lili dit
Merci beaucoup pour ton témoignage, cela fait du bien de ne pas se sentir seule!cela me touche beaucoup car c’est un sujet plutôt tabou! J’avoue que j’ai eu de la chance de tomber sur un mari compréhensif et patient! Ce n’est pas facile car on ne maîtrise pas notre corps, beaucoup nous disent que c’est dû à notre tête, or mon corps refuse ce que mon cerveau souhaite ou désire… J’ai mis un nom sur le vaginisme après mon accouchement lors de ma visite de contrôle par la gynéco qui m’a accouchée d’ailleurs. Je n’ai pas encore osé franchir le pas d’aller voir un sexologue…
Je te souhaite le meilleur pour toi, de te sentir bien dans ta peau et de réussir pas à pas à deux pour arriver à une sexualité épanouie, pleine de tendresse et d’amour!
Grit dit
Bonjour.
Je suis également dans ce cas. Pour ma part, je n’en parle pas avec mon entourage et il reste à faire le pas vers le corps médical (que c’est dur de passer la honte et le stress du jugement des autres!).
Mon conjoint est d’une infinie patience et ne m’a jamais fait de reproches mais m’encourage à consulter.
Vos messages sont encourageants!
Et Brigitte : texte absolument génial!Tout pareil!
Marie dit
Plusieurs années de traitement sans fin, d’innombrables envies de baisser les bras jusqu’à ce que je rencontre simultanément une gynécologue capable d’expliquer l’origine de mon problème (une simple micro fissure vaginale) et une sophrologue capable de m’aider à réapprendre la sexualité. Prendre du plaisir sans avoir mal est pour beaucoup normal, chez moi c’était un luxe.
Dix ans plus tard, je suis Maman depuis un mois et tellement heureuse. Croyez en vous.
M. dit
Cher Brigitte,
Si tu savait comme ton témoignage me parle …
J’ai 21 ans et je souffre du même problème que toi.
Comme tu dis, difficile d’en parler à ses proches qui ne comprennent pas toujours (le fameux: « c’est dans la tête »), sur internet le sujet est très peu abordé (à croire qu’on est seules dans ce cas!) et même mon médecin ne m’a pas réellement aidé.
Même si je suis encore jeune, j’avoue être désespérée et ne pas savoir quoi faire ni vers qui me tourner pour améliorer la situation.
Je suis en couple depuis plus d’un an et cette situation est source de disputes même si mon copain est très patient.
Je te souhaite beaucoup de bonheur dans ton mariage, et merci pour ce témoignage.
Mélanie dit
Bonjour, et merci pour ce témoignage !
J’ai souffert de vaginisme pendant une dizaine d’années, et comme vous le dites on se sent bien seule dans cette situation…j’avais le sentiment de ne pas être complète, qu’il me manquait un truc. J’espère que vous avez rencontré des médecins bienveillants, parce que j’ai croisé des gynéco niant complètement cette douleur, et transformant des examens déjà peu agréables en véritable torture…
J’ai mis du temps à m’en occuper, je dois l’avouer, et aujourd’hui même si j’estime en être guérie, ça marque toujours ma sexualité.
Pour ma part, c’est une sexologue que j’ai consultée qui m’a sauvée, elle m’a permis de comprendre mon corps sans lui en vouloir, et de solliciter les bons muscles pour petit à petit maîtriser mes sensations.
Bon courage !
cocotte dit
Bonjour, j’ai une kiné en or qui pratique également la réfléxologie plantaire ( chaque partie de nos pieds représentent une partie de notre corp), grace à des massages des pieds cela permet de faire circuler les énergies manquantes et d’éliminer les énergies qui sont en excés. J’ai moi même eu recours à cette technique ( pas pour le même problème ) mais les résultats peuvent être bluffant… Esayé peut être de vous tourner vers une réflexologue.
ah les pouvoirs du corp humains, il n’y a pas que des cotés magiques.
Je vous envoie toute ma tendresse.
Marie dit
Oh merci pour ce témoignage ! J’ai toujours voulu le faire ici mais j’ai jamais osé l’envoyer pendant être seule…
Comme vous je m’entoure pour m’aider et notre bébé a 6 semaines aujourd’hui et est notre plus beau cadeau.
Alors certes je ne suis pas totalement guérie,si on peut appeler çà être malade, mais je tiens à vous dire de ne pas perdre espoir.
Merci encore pour votre témoignage