Audrey était venue témoigner sur le blog pendant ses essais bébé. Aujourd’hui, elle est jeune maman et souhaite faire un point sur sa maternité, de sa grossesse assez compliquée, à son accouchement qui s’est déroulé parfaitement. Voici son témoignage.
{Témoignage} Mon histoire, de la grossesse à l’accouchement
Bonjour,
En 2018 j’envoyais mon premier témoignage sur ce blog (à relire ici)
J’y expliquais à quel point je vivais mal les essais bébé, et j’avais écris pour me libérer de ce poids et pouvoir lâcher prise. Coïncidence ou pas mais bébé s’est installée deux semaines après avoir écrit. Et aujourd’hui j’ai envie de vous raconter la suite. Désolée pour le pavé. J’espère que cette lecture vous fera du bien moralement, et pourra aider des mamans qui connaissent une histoire similaire à déculpabiliser et prendre confiance en elles.
Un début de grossesse angoissant
J’ai enfin eu mon premier test de grossesse positif le 1er novembre 2018, test confirmé par prise de sang le 2 novembre qui m’a permis de faire l’annonce au papa que j’avais maintes fois imaginée. Que de bonheur ! Seulement l’angoisse s’est vite installée, j’étais alors enceinte de seulement 5 semaines d’aménorrhées (SA) et j’ai commencé à avoir de petits saignements notamment quand je travaillais (infirmière à domicile = 200 km minimum par jour et travail physique). Ma sage femme s’est voulue rassurante dès le départ sur ces petits saignements. Sauf qu’ils ont continué et augmenté petit à petit en intensité avec des douleurs au bas ventre. C’est une de mes collègues sage-femme qui m’a récupérée en pleurs au bureau quand je lui ai parlé de mes inquiétudes de faire une fausse-couche. Grâce à elle, j’ai pu faire directement une prise de sang pour vérifier le taux de bêta hcg et ai commencé un traitement de progestérone en ovule. J’ai dû arrêter de travailler bien que l’échographie de 6SA ait révélé un embryon bien implanté, et un rythme cardiaque présent. J’ai donc passé mes 4 premiers mois de grossesse à la maison, à devoir tout de même limiter mes efforts et à subir les fameuses nausées et vomissements. Bref, autant vous dire que je n’avais pas vraiment le moral et essayait de ne pas penser au pire à chaque passage aux toilettes devant les pertes de sang.
Echographie du 1er trimestre le 2 janvier 2019, enfin je réussis à laisser mon angoisse de côté : bébé est bien accroché, bouge dans tous les sens, et son cœur bat parfaitement bien !
Un deuxième trimestre de grossesse mitigé
Quand les nausées commencent à diminuer je me sens revivre et je souhaite reprendre le travail : rester tranquille à la maison était vraiment difficile pour moi moralement. D’autant plus qu’à l’annonce de ma grossesse et donc de mon arrêt de travail j’ai eu le droit ai fameux « être enceinte n’est pas une maladie » et « tu t’écoutes peut être un peu trop« … Mais ma reprise ne s’est pas passée comme prévu : la voiture me donnait des contractions douloureuses. 4 mois de grossesse, 1 seule journée de travail, et l’angoisse revenait devant ces douleurs. Et en effet mon col s’était raccourci, pas assez pour que ce soit alarmant mais bien assez pour qu’on me dise que je devais limiter la voiture. Résultat, impossible de travailler dans ces conditions, nouvel arrêt de travail. Celui-ci durera jusqu’à la fin de ma grossesse. Et j’ai eu beaucoup de mal à l’accepter. J’avais l’impression de prendre trop de précautions, de trop m’écouter, que je devais juste me mettre un coup de pied au cul, que tout était dans ma tête.
Ce n’est qu’au cours du 6ème mois que j’ai commencé à me sentir mieux. J’ai appris à gérer les douleurs, les contractions, à connaître mes limites, et surtout à accepter de devoir me reposer et de faire les choses plus lentement.
Un dernier trimestre de grossesse épanouissant
Depuis début avril j’étais surveillée avec 1 monitoring à domicile par semaine, ce qui me rassurait beaucoup, et le troisième trimestre est arrivé. C’est à ce moment que j’ai le plus apprécié ma grossesse. Au fil des semaines j’avais la fierté d’avoir gardé bébé au chaud, et je savais que plus il passait de temps dans mon ventre et plus les risques liés à la prématurité diminuaient. Malgré une anémie assez importante nécessitant des perfusions de fer et là persistance des contractions je m’activais beaucoup plus. Je m’autorisais enfin à préparer l’arrivée de bébé, je gérais les tâches ménagères, je faisais de la couture, de la cuisine, du rangement, de la marche. Bref, j’avais tellement besoin de m’activer et avais bien moins peur d’en faire trop.
Jusqu’à 34sa où j’ai commencé à avoir des contractions douloureuses et rapprochées une nuit début juin. J’ai tout essayé pour me soulager et ai attendu plusieurs heures avant de m’inquiéter. Après environ 4 heures de contractions toutes les 5 a 10 minutes qui ne cédaient à aucun traitement et vu mon terme j’ai décidé de préparer un petit sacs rapidement pour la maternité puis de réveiller mon mari (il était 3h du matin). Arrivée à la maternité le col était raccourci et ouvert à 1 large, ils ont décidé de me donner un traitement pour stopper les contractions : traitement efficace. Je suis restée quelques heure sous surveillance puis retour à domicile avec le traitement à continuer matin et soir jusqu’à 36sa. Et surtout : du repos. Je devais limiter à nouveau la voiture, ne pas porter, ne pas trop m’activer, et tenir jusqu’à 37sa. A partir de ce moment les contractions quotidiennes sont devenues des contractions douloureuses survenant par vague, j’ai enchaîné les faux travail. La fin de grossesse a été difficile moralement, on m’a tellement répété que je devais tenir jusqu’à 37sa, que je n’irai pas à terme.. qu’une fois passées les 38 semaines je n’avais qu’une envie : accoucher. Je n’en pouvais plus des contractions inutiles, de souffrir pour rien, et de tous les petits maux qui accompagnent les dernières semaines.
L’accouchement : la délivrance
Finalement, j’ai perdu les eaux le 6 juillet 2019 à 4h30 du matin. J’étais alors à 39sa+3. Après avoir pris le temps de profiter d’une bonne douche chaude, avec des contractions toutes les 3 à 5 min, nous sommes partis pour la maternité vers 5h. Arrivés à 5h45, contractions toutes les 2 minutes de plus en plus intenses, ressenties dans les reins, qui me paralysaient totalement, et on m’annonce que je ne suis qu’à 3cm ! Moi qui voulais à la base essayer de tenir le plus longtemps possible sans péridurale je me dis que je n’y arriverai pas et l’accepte avec un peu de déception. Installée en salle de naissance à 6h, on me dit que cela va prendre environ 1h pour que l’anesthésiste puisse venir poser la péri. Mais 45 minutes plus tard je n’en peux plus, je n’ai aucun répit entre les contractions et j’ai envie de pousser. Pendant que la sage femme m’explique que l’anesthésiste doit poser une péri chez une dame qui attend son 3ème enfant et chez qui le travail devrait être rapide elle m’examine puis interrompt son discours. « Finalement Madame, je crois qu’on n’aura pas le temps pour la péri, vous êtes déjà à 10« . En 45 min je suis passée de 3 à dilatation complète. Et ça m’a reboosté. J’allais accoucher sans péri et je pouvais accompagner bébé dans sa descente en poussant doucement. Finalement, notre fille est née à 7h51, soit un peu plus de 3h après ma perte des eaux. Pour un premier bébé, c’était du rapide ! Et j’étais tellement heureuse d’avoir réussi sans péridurale. Malgré un petit passage au bloc et une anesthésie générale ensuite pour une révision utérine car le placenta ne se décollait pas d’un pouce, je garde un excellent souvenir de mon accouchement. Je suis consciente de la chance que j’ai eue, à mes yeux c’était un accouchement de rêve. Et toutes ces contractions, ces douleurs depuis des mois, je me dis que ce n’était pas inutile, que c’est sûrement parce que mon col avait subi des tensions toute la grossesse qu’il a su travaillé aussi vite.
La morale de tout ça :
Pourquoi je vous écris tout ce pavé ? Pour vous dire de vous écouter et de vous faire confiance. Malgré ma mise au repos très tôt dans la grossesse j’ai quand même fini en menace d’accouchement prématuré à 34sa. Je me dis que si je ne m’étais pas écoutée, si j’avais plus forcé et pris sur moi, j’aurais pu finir alitée ou accoucher prématurément.
Si je n’avais pas fait confiance à mon instinct le jour J, à mon corps, je ne sais pas si j’aurais aussi bien vécu cet accouchement.
Et encore aujourd’hui, si je ne me faisais pas confiance pour l’allaitement, le portage, le maternage, si j’écoutais toutes les remarques de tout le monde, je ne serais pas autant épanouie.
Je vous souhaite à toutes et tous d’avoir assez de confiance et d’estime pour apprendre à vous écouter. Et je remercie ma fille de m’avoir permis d’apprendre cette leçon si précieuse.
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Élodie dit
Comme moi, de nombreuses femmes se demandent comment se passe une grossesse et surtout un accouchement. J’ai toujours voulu avoir un enfant assez tôt mais j’avais peur des événements qui pouvaient m’attendre. En lisant ce blog, j’ai eu l’occasion de comprendre un peu plus ce qu’est une grossesse. Il m’a donc appris beaucoup de chose sur la vie d’une femme enceinte.
BEJARD dit
Quelle belle histoire qui va redonner le sourire à tant de femmes. Ne vous excusez pas pour le pavé qui est nécessaire pour comprendre votre situation. Merci de ce retour. Je vous souhaite tout le bonheur du monde avec ce petit bout.
MmeTomate dit
Merci à vous pour ce merveilleux témoignage !!!
Je vous souhaite beaucoup beaucoup beaucoup de bonheur à vous, votre petit bébé et votre conjoint !!