Après plusieurs fausse-couche et un parcours très compliqué, Mathilde rêvait d’un accouchement nature mais jusqu’au dernier moment elle n’était pas certaine que l’équipe médicale accepte son projet de naissance vu le contexte. Heureusement, la jeune maman a pu accoucher comme elle le souhaiter et garder un magnifique souvenir de la venue au monde de son bébé. Voici son témoignage.
{Témoignage} Mon accouchement nature
Bonjour à toutes et à tous,
J’ai témoigné il y a quelques mois sur notre parcours si chaotique pour devenir parents. Et j’annonçais en fin d’article que j’attendais un heureux événement qui nous redonnais beaucoup d’espoir. Aujourd’hui notre petite Carole est née et je voulais vous parler de sa naissance.
Retour sur une grossesse compliquée
Je suis tombée enceinte trop tôt après l’IMG de notre petite Magali selon les critères de ma gynécologue. Mon utérus aurait du pouvoir se reposer plus longtemps après cet accouchement par voie basse suivi d’un curetage du placenta. Une des complications supposée plus fréquente est un placenta praevia, c’est-à-dire dire, recouvrant en partie le col. Je suis donc suivie assez souvent pour voir si le placenta de cette nouvelle grossesse remonte au fur et a mesure que mon utérus grossi, seule condition pour échapper à la césarienne. Pour moi qui ait un projet d’accouchement en maison de naissance c’est un peu la tuile, mais après tout ce qu’on a vécu, finalement, ce n’est pas si cher payer.
La grossesse se poursuit dans de très bonnes conditions à part une immense fatigue qui me cloue au lit à 20h après mes journées de travail. Le placenta remonte, on est soulagés. Le confinement est un pur bonheur, je peux me reposer d’avantage, profiter de Thomas… Je ne le ressens pas comme quelque chose de négatif : nous avons une terrasse pour prendre l’air et il fait vraiment beau ! Puis à 23 semaines de grossesse, la nouvelle tombe, col raccourci… alitement obligatoire… on commence à être fatalistes : rien ne nous sera donc épargné ! Avec les restrictions de circulation, impossible de compter sur nos familles, qui de plus sont à risques, on devra donc jongler entre diverses solutions plus proches géographiquement (amis, garderie, crèche, …) pour tenir le dernier trimestre… Une période difficile à vivre pour notre grand ballotté à gauche et à droite sans aucune routine et privé de nos nombreuses activités ensemble.
Et finalement un dépassement de terme
Au fil des semaines qui nous éloignent de la prématurité, l’alitement strict (1 douche tous les 2 jours, repas couchés sauf 30 minutes 1 fois par jour, etc.) se transforme en repos (assise ou couchée, possibilité de faire tous mes repas à table..) et enfin en vie normale. Mon col est déjà ouvert plusieurs semaines avant le terme à 2.5 cm, mais aucune contraction à l’horizon. A partir du terme, on essaye diverses méthodes pour déclencher naturellement l’accouchement, avec les sages-femmes de la maison de naissance (3 décollement, cocktails naturels, acupuncture,…) rien n’y fait… Elle ne veut plus sortir !
A terme + 7, j’ai un rendez-vous à l’hôpital, tout va bien mais on me fait comprendre que vu mon âge, il est plus prudent de déclencher rapidement, et selon les disponibilités de leur planning, 2 jours plus tard, car c’est le seul jour où il n’y a pas déjà 2 déclenchements prévu et hors week-end… On me prévient aussi que mon projet d’accouchement physiologique est compromis, que je serai étroitement monitorée, voir perfusée, et pas le droit à la salle nature… Là, je quinte…
Être bien renseignée, voilà le secret
C’est mon 5ème accouchement…
Mon fils est né en maison de naissance, un peu rapidement mais sans problème majeur (j’ai eu un peu de mal à me remettre de l’intensité du processus qui n’aura pris que 6heures en tout et pour tout), j’ai géré un IMG avec provocation hormonale sans péridurale, je ne comprends pas pourquoi je ne peux pas essayer au moins une rupture simple de la poche des eaux, et si ensuite, il faut plus, OK… je négocie donc avec la sage-femme récalcitrante, puis l’interne et enfin la cheffe de gynécologie adjointe… j’obtiens le sésame !
Le jour de l’accouchement
La sage-femme de garde est une jeune diplômée, je sens bien que mon projet de naissance sort du cadre rassurant des protocoles habituels. Je ne lui en veux pas mais je reste ferme… Tous mes contrôles sont hyper bons, bébé est au top de sa forme, pas de stress de ce côté là… Mais, elle ne sait pas rompre une poche sans qu’elle ne se bombe sous l’effet des contractions.
La cheffe de gynécologie adjointe est dépêchée à mon chevet… Elle confirme notre négociation de 2 jours auparavant et finira par rompre la poche tout simplement en mimant une contraction… en appuyant sur mon ventre… le liquide est légèrement teinté, l’équipe médicale a eu raison de pousser un peu pour un déclenchement. On part faire des tours de couloir avec mon mari, avec masque bien sûr ! Assez rapidement, moins d’une demi heure plus tard, les 1ères contractions arrivent, et deviennent assez fortes 30 minutes plus tard… je retourne à ma chambre et demande qu’on me descende en salle d’accouchement. Je partage ma chambre avec une autre dame qui reçoit beaucoup de visite du corps médical et cela me gêne dans ma concentration.
Pour tous mes accouchements sans péridurale, je me prépare comme un sportif de haut niveau, avec une immersion totale dans mes sensations et un focus complet sur mon bébé, la connexion avec son âme appelée à s’incarner sur cette terre, et un mantra répété à chaque instant : « je suis prête à t’accueillir dans l’amour » (je ne suis pas mystique, je vous assure, mais je suis persuadée que le travail de l’accouchement ne peut se faire qu’avec le bébé, j’ai besoin de cette image pour visualiser comme un appel de moi à bébé pour l’attirer dans ce monde à travers mon corps… c’est un peu compliqué à expliquer, pas vraiment rationnel).
Comme je suis dilaté à 4, la sage-femme accepte.
Arrivée en salle d’accouchement, une perle m’informe que la salle nature est libre et qu’elle ne voit aucun inconvénient à ce que je puisse m’y installer, qu’elle va me suivre pour cet accouchement… Assez rapidement je me retrouve dans l’eau (alors qu’on m’avait dit initialement : impossible pour un déclenchement) et mes contractions s’intensifient… Comme je suis dans ma bulle, la sage-femme fait quelques visites ponctuelles mais me laisse gérer, très à l’aise dans mon bain bien chaud et avec ma musique d’ascenseur (comme dirait mon mari). A peine 1h plus tard, je pensais sortir pour accoucher accroupie pour la fin mais il fait trop froid dans la salle climatisée et je n’ai plus la volonté car c’est déjà presque la fin… j’ai besoin de pousser, 4 poussées plus tard, ma fille sera dehors, dans l’eau, comme je n’aurais pas imaginé.
Quelques minutes plus tard, elle prendra le sein comme une vraie championne, et quelques heures plus tard, je serais debout, à peine déchirée alors que pour mon fils j’avais marché en mode cow-boy de 90 ans pendant 1 semaine ! Je sortirai le lendemain de l’hôpital, en forme comme jamais… C’était peut-être ça, l’histoire qu’il nous fallait écrire : pour une fois ressortir avec un bébé vivant de l’hôpital, avec un accouchement parfait malgré les contraintes hospitalières… J’ai tellement de reconnaissance pour cette sage-femme qui a bien voulu écouter mon projet et m’a fait confiance, et aussi avec les médecins qui bien qu’un peu réservés, ont accepté de tenter ma proposition. Au final, elle sera née en 3h30.
Je souhaite à chacune le même bonheur ! Malgré les parcours, les échecs et les difficultés, la fin peut être heureuse… courage, ne lâcher rien, vous êtes une guerrière !
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